Mathieu Van der Poel, hors catégorie

Forcé à abandonner sur le Tour de Liège, Mathieu Van der Poel n’en reste pas moins un grand talent. L’Espoir 1ère année de l'équipe BKCP-Powerplus avait déjà remporté la première étape et s’est offert deux jours en jaune avant de tomber lors de la troisième étape. "Une moto de l’organisation a percuté sa roue arrière et il est tombé. Ce n’est pas trop grave mais il se plaignait de la tête et a préféré abandonner", précisait Christoph Roodhooft manager de son équipe, au départ de la quatrième étape. "Il partira cette semaine en stage avant de disputer le Tour Alsace". 

Une vraie révélation, c’est ainsi qu’on peut qualifier le cyclo-crossman de Kapellen. "Ce qu’il fait comme Espoir 1, c’est énorme", lance Christoph Roodhooft. "Les dernières semaines, il n’a cessé de nous impressionner", reconnait le directeur sportif. "Il peut tout faire ! Que ce soit sur la route ou en cyclo-cross", se réjouit son frère ainé, David. Lui aussi roule pour la formation BKCP-Powerplus, mais est éclipsé par son frère. Alors qu'il était Champion des Pays-Bas Espoirs de cyclo-cross en 2013, il a cette année terminé 2e, derrière son cadet. "Je ne suis pas frustré qu'il soit plus fort (sourire). Chacun a ses qualités ! Des gars comme Mathieu, il n’y en a pas mille. Je suis surtout content pour lui qu’il réussisse aussi bien. C’est tout ce que je dois faire en tant que grand frère", ajoute David. 

« DANS UN BON JOUR, JE PEUX TOUT FAIRE »

Ses limites, on les cherche encore. Chez les Juniors, il s'était imposé sur le Tour du Valromey, le Trophée Centre Morbihan et le GP Rüebliland. Avant de remporter les Championnat du Monde à Florence en surclassement, après avoir dégoûté tous ses adversaires. "Il sait tout faire, que ce soit sur la route ou en cyclo-cross !", s'exclament son frère et Christoph Roodhooft. Et Mathieu d'ajouter : "Dans un bon jour, je peux tout faire". Et son manager de préciser : "À ce niveau, il est hors catégorie. Quand il démarre en fin de course, personne n’a la possibilité de le rattraper". Son frère ainé est presque admiratif quand il parle de son cadet. "On n’a pas encore trouvé ses limites ! Sur la route, je ne lui ai pas encore trouvé de point faible". Le principal intéressé se cherche toujours aussi : "Mes points faibles ? On verra bien dans le futur". 

QUATRE ANS DE CONTRAT

"Je ne m’y attendais pas vraiment. La distance est plus longue que chez les Juniors, et le niveau est plus élevé puisque je roule face à des gars plus âgés que moi", explique le Champion du Monde Juniors 2013, qui est sélectionné pour le prochain Tour de l'Avenir. Après ses bons résultats, de nombreux observateurs le voient bien continuer sa carrière sur la route, comme son père, Adrie, l'avait fait avant lui. "On fera de notre mieux pour le garder en cyclo-cross. Il a déjà un contrat de quatre ans avec nous", rappelle Christoph Roodhooft. "Pour le moment, je pense qu’il doit rester en cyclo-cross car c’est ce qu’il préfère. Après, on verra. Quand il aura atteint ses objectifs en cyclo-cross, il choisira peut-être la route", défend David. "Moi, je préfère le cyclo-cross. On verra après, je passerai peut-être sur la route comme (Zdenek) Stybar", présage Mathieu Van der Poel.

RÉUSSIR SURTOUT EN CYCLO-CROSS

Après sa victoire au Tour du Limbourg devant Paul Martens et Greg Henderson, deux professionnels confirmés, on peut imaginer qu'il a déjà tapé dans l'oeil d'équipes du WorldTour. Ce que le manager de son équipe ne craint pas. "De nombreuses équipes WorldTour ont d'autres problèmes que négocier avec des coureurs", estime Roodhooft en pensant notamment à Belkin. Signer avec une grosse équipe sur route, qu'en pense le principal intéressé ? "Ça m’intéresse mais je veux surtout réussir dans les labourés", rappelle le petit-fils de Raymond Poulidor.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathieu VAN DER POEL