Clément Saint-Martin : « Encourageant pour la suite »

Vice-champion de France amateur en 2013, Clément Saint-Martin est passé professionnel cet hiver, à La Pomme Marseille 13, où il a été stagiaire l'été dernier. Un début de saison qu'il n'a pu effectuer que jeudi dernier, sur le Grand Prix de Denain, en raison d'une chon-dropathie rotulienne au genou gauche. Deux jours plus tard, il se faisait remarquer sur le Tour du Finistère, en prenant l'échappée du jour.

« J'ai terminé tardivement la saison dernière, à la mi-novembre. Je suis resté en Chine pendant un mois avec l'équipe, pour faire le Tour de Hainan, le Tour du Lac Taihu et le Tour de Nanjing. Quand je suis rentré en France, j'ai coupé une bonne semaine. J'ai alors repris, mais probablement trop fortement, en voulant trop bien faire... De fin décembre à mi-février, je n'ai quasiment pas fait de vélo. Je faisais de la natation ou de l'home-trainer, mais jamais plus d'une heure, à cause de douleurs. J'avais mal même sans forcer. Mon mois de janvier a donc été un peu compliqué. Puis à la fin février, j'ai pu réellement commencer à m'entraîner. Au départ de ma première course, j'avais donc quand même près de deux mois d'entraînement derrière moi.

« Compliqué à vivre »

Au début, on ne savait pas exactement ce que j'avais. On a d'abord pensé à une tendinite. C'était assez galère... J'ai vu plusieurs spécialistes. Je ne savais pas trop où j'en étais, je commençais un peu à douter. Même dans ma vie personnelle... Ne pas pouvoir faire de vélo était une chose, mais j'avais également mal simplement en marchant. En plus, les examens médicaux que j'ai passés (IRM, arthroscanner) ne montraient rien d'anormal. Du coup, habitant encore au Havre à cette période, j'ai consulté un médecin du sport. Celui qui s'occupe des basketteurs de Pro A (la première division, NDLR). Il m'a fait passer un test isocinétique. C'est donc là qu'on s'est aperçu que j'avais un problème au niveau de l'articulation du genou, la rotule ne s'engageait pas bien. Suite à cela, j'ai dû faire des séances de visco-supplémentation. Elles consistaient à me faire injecter dans le genou de l'acide hyaluronique une fois par semaine, pendant trois semaines. La manipulation est une sorte d'infiltration, mais ce ne sont pas des corticoïdes. (sourires) C'est totalement naturel, et ça a pour but de relubrifier l'articulation. Une fois que ça allait un peu mieux, j'ai eu des séances de kiné. Je suis également allé voir un ostéopathe... car à cause de cela, j'avais le bassin de travers. C'est une accumulation de petites choses qui a été compliqué à vivre. L'équipe m'a toujours soutenu, et je les en remercie !

« Je pense avoir le niveau chez les professionnels »

Je suis content d'avoir repris au Grand Prix de Denain, même si ça me correspond pas forcément. Je pense que pour une reprise, c'est une belle course. J'y étais donc dans l'inconnu. J'ai failli prendre l'échappée du jour. Elle est partie juste après celle où j'étais. Je suis alors resté dans le peloton, pour faire des kilomètres, et pour replacer nos sprinteurs dans le final. Le surlendemain, au Tour du Finistère, j'avais pour consigne de prendre l'échappée, et j'y suis parvenu. Il y avait plusieurs attaques, et j'en ai contré une. Je me suis alors retrouvé seul quelques instants, puis Alexis Gougeard m'a rejoint. Le peloton nous a laissé filer au bout de quatre ou cinq kilomètres de bagarre. L'écart est monté jusqu'à six minutes. On essayait d'en avoir au moins quatre. On roulait vite, mais sans être à bloc. Jonas Rickaert (Topsport Vlaanderen, NDLR) est alors rentré. On l'a un peu attendu quand il a bouché un gros trou en quelques bornes, et qu'il est revenu à une quarantaine de secondes. Le peloton nous a rejoint aux environs du kilomètre 120. Il y avait un méchant pétard, et la route n'était pas bien large. On s'est alors employé pour passer la difficulté en tête, au cas où un groupe sortait sur le haut, et qu'on puisse l'intégrer. Du fait de ma journée, je pense avoir le niveau chez les professionnels. Pour, seulement, ma deuxième course, j'ai été échappé une bonne partie de la course, j'étais encore là sur le circuit final en ayant à nouveau fait la course, et je termine quand même dans le paquet. En plus, j'ai remporté le classement des sprints. Ça fait toujours un podium, et c'est important à titre personnel, mais aussi pour l'équipe. C'est encourageant pour la suite !

« Créer la surprise sur une manche de Coupe de France »

Ayant commencé tardivement, je suppose que dans quelques mois, j'aurai davantage de fraîcheur par rapport aux autres coureurs. Je pense avoir deux ou trois semaines de retard sur eux, bien que mes problèmes de santé aient duré un mois et demi. D'ici un week-end ou deux, ça devrait donc se rééquilibrer ! Même si je suis là pour apprendre, il ne faut pas non plus s'endormir sur ses lauriers. J'ai signé pour deux ans, et ça passe vite. Il ne faut pas trainer pour avoir des résultats. Je n'ai pas vraiment encore déterminé mes objectifs pour la saison. Notre calendrier définitif ne sera établi que dans quelques jours. Et puis, il peut toujours y avoir des blessés... Je pense que des courses comme la Polynormande, les Boucles de l'Aulne, ou le Tour du Doubs peuvent me correspondre. J'avais bien aimé le parcours de ce dernier lors de mon stage. J'espère bien y figurer ! Je ne vais pas cacher que j'aimerai bien gagner une course. Quand on voit Alexis Gougeard qui gagne une manche de Coupe de France (la Classic Loire-Atlantique, NDLR) en étant néo-pro, je me dis que pourquoi pas moi... Toutes les autres manches sont assez ouvertes, donc pourquoi ne pas créer la surprise sur l'une d'entre-elles. En attendant, j'aurai de quoi faire avec la Roue Tourangelle, le Grand Prix de la Somme, les 4 Jours de Dunkerque, et le Tour de Picardie. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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