On a retrouvé : Yannick Ricordel

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En 2005, alors licencié au SC Revel, Yannick Ricordel avait terminé 2e du Championnat de France Juniors derrière Sébastien Ivars. L'année suivante, il était membre régulier de l'Equipe de France aux côtés de Tony Gallopin et Etienne Piéret. Sollicité par plusieurs clubs, il avait choisi le Team U Nantes Atlantique pour débuter chez les Espoirs. Le Tarnais, qui aura 26 ans début mai, revient sur ses années de vélo.
 
DirectVélo : Ta dernière apparition sur un vélo date de fin 2010. Pourquoi n'as-tu jamais couru avec l’Entente Sud Gascogne avec qui tu t'étais mis d'accord pour la saison 2011 ?
Yannick Ricordel : Après avoir passé trois saisons au pôle de la Roche-sur-Yon (Vendée), lors desquelles j’étais licencié à l’UC Nantes Atlantique, j’ai rejoint le plus gros club de ma région natale, Albi Vélo Sport. Bien que sportivement, ma saison n’était pas extraordinaire, je n’avais pas non plus à rougir de mes performances. Toutefois, j’avais pris l’habitude de faire des grosses courses, d’être dans une grande structure et j’avoue avoir pris un coup moralement cette année-là. Je redescendais d’un étage et lorsque l’on est compétiteur, c’est forcément plus difficile de se motiver. A 23 ans, j’ai eu l’opportunité d’avoir un CDI. J’ai alors réfléchi à la voie à suivre. J’ai décidé de privilégier mon avenir professionnel au détriment du sport cycliste. J’ai ainsi tourné la page.
 
« JE SUIS TRES NOSTALGIQUE »
 
Quand tu regardes dans ton rétroviseur, tu n’as aucun regret ?
Je ne pense pas que le mot « regret » soit le mot le plus adapté. Lorsque je repense à mes années de vélo, je suis très nostalgique, ça oui. Et ce sentiment se trouve accentué lorsque je regarde les classements de courses et que je vois des coureurs que j’ai côtoyé faire de grandes performances au niveau professionnel. Dans ces moments-là, en effet, j’ai une petite pointe d’amertume car je suis encore à un âge où l’on peut faire du sport de haut niveau. Du coup il m’arrive de me dire : « Pourquoi n’as-tu pas insisté ? Et si je recommençais ? » Mais très vite, j’oublie cette idée. J’ai pris six kilos, et j’ai perdu la condition physique d’un sportif de haut niveau. Cela demanderait trop de temps et de sacrifices avant de retrouver un niveau acceptable.
 
Il t'a justement souvent été reproché d’être un bon vivant... Penses-tu que cela a été un frein à ton éclosion ? 
Il est vrai que mon principal point faible venait de ma façon de m’alimenter, j’en conviens. L’alimentation a toujours pris une place prépondérante durant ma carrière cycliste. On me l’a souvent reproché. Toutefois, lorsque j’ai décidé de me prendre en main, j’ai sûrement poussé le vice un peu trop loin. Je me suis attaché les services de Denis Riché, micro-nutrisionniste qui suivait aussi à ce moment-là Jérôme Coppel, et j’ai perdu quelques kilos, peut-être trop. A tel point qu’en début de saison, mon rendement n’était pas celui escompté et l’on est venu me reprocher le fait d’avoir rectifier ce… que l’on me reprochait depuis toujours ! Tout le monde était là pour me rappeler que je ne faisais pas les bonnes choses, mais personne ne me disait vraiment exactement ce que je devais faire. C’était plutôt « fais pas ci, fais pas ça… », mais jamais « fais ça. » A la fin, j’en ai eu vraiment marre que ce point revienne toujours sur le tapis, et ça a vraiment joué dans ma baisse de motivation. C’est certain.
 
« JE NE POUVAIS PAS ECHAPPER AU VIRUS DU RUGBY »
 
Tu as quand même gardé de bons souvenirs de ta vie de coureur ?
Oh oui, et pas qu'un. Le meilleur restera sûrement le Tour de la Réunion 2009, que j’ai remporté. Là-bas, j’ai vécu une aventure sportive agréable, mais je retiens aussi et surtout le côté humain de cette séance en Outre-Mer. Nous avions passé de superbes moments. Même si cette course ne présente pas un niveau exceptionnel, j’étais assez fier de succéder à des coureurs tels que Laurent Fignon qui avait accroché cette épreuve à son palmarès, lui aussi. Je garde également un bon souvenir du Tour du Béarn que j’ai remporté devant Anthony Roux, aujourd’hui professionnel à la FDJ.fr. Les différentes sélections en équipe nationale et régionales dans les catégories Juniors et Espoirs représentent aussi de supers souvenirs. Vraiment, je garde de belles images de mon parcours cycliste, j’ai même eu la chance de toucher du doigt le rêve de passer professionnel lorsque j’étais à la fondation de la Fdjeux.
 
Aujourd’hui, tu as encore des contacts avec le monde du vélo ? 
Non, pas vraiment. Je regarde de temps en temps les résultats de certaines courses, et lorsque je tombe sur une retransmission télévisée je suis la course, mais je n’en fais pas une fixation. Je ne roule même pas, juste quelques randonnées à VTT, environ 10 par an, mais guère plus. Je suis vraiment passé à autre chose.
 
Depuis que ton vélo est rangé, de quoi est fait ton quotidien ? 
Je suis technicien commercial chez un négoce agricole : RAGT plateau central. C’est une structure qui distribue les intrants aux agriculteurs tel que les semences ou des engrais. Je conseille une centaine de personnes dans le milieu agricole. C’est un poste où l’on ne fait jamais la même chose que la veille et il y a une grosse proximité avec les gens, j’adore ça. Et puis, je vais voir de temps en temps des matchs de rugby du Castres Olympique. En vivant dans le Sud-Ouest (dans le sud du Tarn, à Teyssode), je ne pouvais pas échapper au virus du rugby. Cela n’a rien de comparable au sport cycliste, ce n’est pas la même ambiance, mais ça me plaît.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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