Thomas Boudat : « L'euphorie continue »

Champion du Monde de l'omnium en mars dernier, Thomas Boudat a levé une nouvelle fois les bras avec le maillot de l'Equipe de France sur le dos. C'était samedi lors du ZLM Tour (Coupe des Nations), sur la route cette fois. L'Aquitain du Vendée U raconte son bonheur à www.directvelo.com.

DirectVélo : Dans quel état d'esprit as-tu pris le départ du ZLM Tour ?
Thomas Boudat : J'étais confiant et revanchard après la Côte Picarde. Je n'étais pas passé loin de la victoire mercredi. Je voulais essayer de faire mieux que deuxième. Je savais qu’à-priori, le parcours du ZLM me convenait. Il n'est pas difficile, seul le vent pouvait le durcir. Nous devions suivre les coups. Il fallait courir de manière collective, être tous ensemble autour de la 25e place. Il fallait se méfier des bordures. Puis en cas de sprint, nous avions plusieurs possibilités.

Et finalement, tu te retrouves échappé avec Loïc Chetout et Marc Sarreau...
On part à 40 kilomètres de l'arrivée. Loïc Chetout était déjà à l'avant. Il est reparti seul puis on rentre à neuf sur lui. Comme nous étions trois, nos adversaires sautaient logiquement quelques relais mais on a fait en sorte qu'ils passent également. Dans le final, il y avait un enchaînement de ronds-points. Le Danois (Mads Würtz Schmidt) en a profité pour sortir. On savait qu'il fallait le surveiller. Il a pris un peu d'avance. Marc Sarreau m'a emmené le sprint de très loin. Je passe le Danois à quelques hectomètres de la ligne.

« PROUVER QUE JE N'ETAIS PAS QU'UN PISTARD »

A la Côte Picarde, tu termines 2e en t'échappant. Au ZLM, tu règles une échappée. Est-ce important de montrer que tu n'es pas qu'un sprinter ?
Oui, c'est sûr ! Je n'ai pas envie d'avoir une étiquette de sprinter attentiste. J'essaie de toucher à tout, tout en essayant de travailler ma pointe de vitesse. Il est important d'être complet.

Que représente ce premier succès en Equipe de France Espoirs ?
C'est une satisfaction personnelle. Je débutais sur la Coupe des Nations Espoirs. Je voulais m'illustrer, me montrer à mon avantage et également prouver que je n'étais pas qu'un pistard. Il y a beaucoup de bonheur après cette victoire.

Tu t'imposes comme un pilier de l'Equipe de France. Est-ce que ça te donne de nouvelles ambitions ?
C'est vrai que je vais peut-être me tourner vers des épreuves auxquelles je ne pensais pas particulièrement, comme les Championnats d'Europe et du Monde. Si j'ai les mêmes sensations que la semaine dernière... Un groupe s'est formé pendant ces trois épreuves. Pierre-Yves Chatelon était très satisfait. Nous étions vraiment soudés, nous avons couru en équipe. Et au fur à mesure, nous avons été récompensés avec des résultats.

« JE SURFE SUR LE TITRE »

On te sent éloigné de la pression...
Je suis plutôt détaché. Mon titre m'a libéré. Je prends le départ des courses sans pression. Après avoir décroché ce titre début mars, ma saison était quelque part déjà réussie. Ce titre a changé des choses dans ma manière de courir. Je prends les courses comme elles viennent. Même la semaine dernière, c'était le cas bien que je découvrais la Coupe des Nations.

Depuis ton titre, tu es le coureur amateur le plus médiatique, comment vis-tu cela ?
Oui c'est sûr que je vois que les choses ont changé. Je surfe sur le titre mondial. L'euphorie continue aujourd'hui même si ce n'est pas comparable avec les jours qui ont suivi mon retour de Colombie. Au départ des courses, il arrive qu'on vienne me demander si je n'ai pas une carte postale ou une photo. C'est plutôt sympa.

Crédit Photo : DR
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Thomas BOUDAT