Bryan Nauleau : « Je me prépare pour le Giro »

A 26 ans, Bryan Nauleau (Team Europcar) continue son apprentissage du plus haut niveau en cette saison 2014. Parti au Gabon en janvier dernier (lire ici), l’ancien coureur du Vendée U a depuis découvert quelques grandes courses du calendrier mondial telles que Paris-Nice ou Milan-Sanremo. Malade sur le récent Circuit de la Sarthe, Bryan Nauleau fait le point avec www.directvelo.com avant un mois de mai où il pourrait découvrir le Tour d’Italie.  
 
« J’ai attrapé une laryngite cette semaine sur le Circuit de la Sarthe, course sur laquelle l’objectif premier de l’équipe était de gagner une étape. J’ai essayé de faire de mon mieux tout au long de la semaine, notamment pour aider l’équipe dans la préparation des sprints pour Bryan (Coquard). J’ai également essayé de faire un chrono correct. Mais je n’étais pas en condition optimale pour performer. Le dernier jour, j’ai donc préféré arrêter à l’entrée du circuit final pour éviter que les choses empirent. Je préfère être opérationnel pour les courses à venir comme Paris-Camembert.

« J’AIME L’ADRENALINE DES DERNIERS KILOMETRES »
 
Je n’ai pas un rôle prédéfini dans l’équipe. Cela dépend des courses, et des coureurs alignés sur chaque compétition. Au Circuit de la Sarthe par exemple, j’étais là pour faire le travail de la banderole des 3 derniers kilomètres jusqu’aux 1500m. Derrière, il y avait encore Angelo (Tulik) et Tony (Hurel) pour emmener Bryan (Coquard). Parfois, il y a moins de sprinters dans l’équipe et je dois faire le travail plus près de l’arrivée. A l’inverse, il peut aussi m’arriver de devoir travailler dès le début d’étape pour rouler sur une échappée. Cela dépend des plans de l’équipe au briefing, voire de la situation de course. Par exemple, lorsque Tony (Hurel) est échappé, ça fait un étage de moins dans la préparation du sprint, ce qui décale mon travail. Je me plais dans ce rôle, à bosser dans le final. J’y prends goût. Il faut dire que j’aime l’adrénaline que l’on peut ressentir dans les derniers kilomètres.
 
« J’ETAIS STRESSE AVANT PARIS-NICE »

 
Le fait d’avoir repris la compétition dès le mois de janvier m’a permis d’être en bonne condition dès l’Etoile de Bessèges. Après un mois de février correct, j’ai été confirmé sur Paris-Nice, ma première épreuve WorldTour. J’étais un peu stressé avant l’épreuve. C’était un peu le même stress que lors de ma première course chez les pros, avec ce sentiment de ne pas savoir où l’on va. Finalement, cette semaine sur Paris-Nice aura été très enrichissante. C’est un autre mode de course. C’est vraiment structuré, chaque coureur sait ce qu’il doit faire dans chaque équipe. Il y a de vrais rouleaux-compresseurs. Pour moi, Paris-Nice est l’une des plus grosses courses au monde, et ça me faisait rêver à la télé. Alors y participer, c’était superbe, bien qu’exigeant. Surtout que les étapes étaient de plus en plus difficiles, et qu’il y avait huit étapes en ligne cette année. C’est sûr qu’il y a eu des moments compliqués mais au moins, j’ai pu prendre de la force et de la caisse. J’en ai eu confirmation sur les courses suivantes, où j’avais les bonnes pattes.
 
« SUR MILAN-SANREMO, J’ETAIS GELE »
 
Suite à Paris-Nice, j’ai appris que j’allais disputer Milan-Sanremo, une course mythique. J’étais là pour placer Bryan (Coquard) durant les 220 premiers kilomètres, éviter qu’il ne prenne trop de vent. Malheureusement, le temps était assez peu clément et Bryan a jeté l’éponge en fin de course. Il était frigorifié. Moi aussi, j’étais gelé. Du coup, j’ai posé pied à terre juste avant la Cipressa. Cette course restera quand même une bonne expérience. Physiquement, je me sentais bien. C’est surtout la météo qui m’a empêché de terminer. Après la Primavera, j’avais enchaîné avec le Critérium International. Je ne visais rien de particulier sur le contre-la-montre, même si je l’ai fait à fond (20e, NDLR). Sur la 3e étape, j’ai tenté une échappée dans le final à la demande de Cyril Gautier, qui était bien placé au général, mais je n’ai pas été en réussite. Le peloton a vite fait l’effort pour rentrer. Je me suis quand même fait plaisir à l’avant. De toute façon, je suis globalement content de toute ma première partie de saison, même si j’ai envie de faire encore mieux à l’avenir.
 
« EN PETIT COMITE, ÇA POURRAIT SOURIRE »
 
Je suis d’abord là pour aider le collectif, mais je sais que je peux avoir des opportunités. Bien sûr que voir un gars comme Alexis Gougeard gagner une manche de Coupe de France en étant néo-pro donne des idées. Quand Axel Domont (encore néo-pro l’an passé, NDLR) gagne la dernière étape du Circuit de la Sarthe, je me dis que moi aussi, j’aurais pu être dans cette échappée-là. J’espère bien avoir l’occasion de prendre des échappées intéressantes. Avec ma pointe de vitesse, ça pourrait sourire un jour en petit comité. Pourquoi pas sur les courses à venir, comme Paris-Camembert, le Tro Bro Leon, le Tour du Finistère ou la Roue Tourangelle. Sortir dans le final d’une course, en costaud, est aussi envisageable pour décrocher un résultat. Ça dépend de beaucoup de choses à vrai dire. Au moins de mai, je devrais disputer le Giro ! Cela doit être confirmé mais sur le planning prévisionnel de l’équipe, j’y suis prévu. Je me sens capable de faire le Giro. Maintenant, si les directeurs sportifs considèrent que je risque d’être rincé après mon début de saison chargé, alors j’aurai peut-être l’occasion de faire la Vuelta à l’été. C’est encore l’inconnu. En tout cas moi, je me prépare pour le Giro. Mon entraînement est basé sur la préparation de ce Grand Tour depuis le début de l’année. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Bryan NAULEAU