Après s'être livré à des estimations de puissance sur les principales ascensions de la Ronde de l'Isard, Julien Pinot a pratiqué le même exercice pour www.directvelo.com sur le Tour des Pays de Savoie (2.2), qui s'est déroulé la semaine dernière.

Rappel de la méthode (de Frédéric Grappe)

Poids étalon 70 kg coureur + 8 kg équipement. Estimations réalisées sur le San Carlo samedi matin et la Toussuire dimanche (les conditions météorologiques étaient trop difficiles samedi après midi). Calculs réalisés sur la base des fichiers SRM de certains des coureurs du CC Etupes engagés dans l'épreuve pour étalonner les différentes variables et estimer des valeurs  les plus justes possibles.

Les commentaires de Julien Pinot (entraîneur au CC Etupes, étudiant en master au Staps de Besançon).

1. Un niveau plus relevé qu'à la Ronde de l'Isard

Le niveau au Tour des Pays de Savoie était plus dense et élevé qu'à la Ronde de l’Isard, ce qui est normal compte-tenu que des catégories d'âge différentes. L'épreuve pyrénéenne était ainsi ouverte aux moins de 23 ans, l'épreuve des Alpes aux moins de 26. Si l’on compare à la montée de Bonascre pendant la Ronde de l'Isard (5,27 W/kg sur environ 26’ pour Talansky), on est bien au dessus sur le San Carlo (5,40W/kg sur 37’) car l’effort est bien plus long et bien plus intense. Il faut cependant prendre en compte que cette étape était courte alors qu’à l’Isard, les coureurs devaient escalader plusieurs cols avant Ax Bonascre. Le constat est le même pour la Toussuire le dernier jour au Tour des Pays de Savoie.

2. Yannick Eijssen en retrait

On peut noter que Yannick Eijssen évoluait à un niveau nettement inférieur qu'à la Ronde de l'Isard 2010, où il s'est imposé, et au Tour des Pays de Savoie 2009. L’an passé, il s'était échappé d'entrée sur une étape comprenant la Croix de Fer et la Toussuire (empruntée sur une montée différente, d'où l'impossibilité de comparer les temps). Ce jour-là, Eijssen avait encore réussi à développer 5,1W/kg sur la montée finale, alors que les échappés ont monté bien moins fort cette année (4,55W/kg pour Vuillermoz, 4.64W/kg pour De Clerq). En 2009, Gastauer et Van Garderen avaient repris environ 2’ à Pinot et Eijssen donc ils étaient montés plus vite que Edet cette année.

3. La performance d'Edet

Dans l'ascension de la Toussuire, Nicolas Edet réalise une belle performance. Il semble avoir bien récupéré de la terrible journée de la veille, qui a dû laisser des traces chez beaucoup de concurrents (froid, fringale et difficultés de récupération : certaines équipes hébergées à 1h30 de voiture alors que le premier de l’étape est arrivé à 19h30, donc peu de coureur massés).
Sur l'avant-dernière étape le samedi, si Nicolas Edet n’avait pas perdu pied dans les descentes, il aurait probablement inquiété le leader Nicolas Schnyder jusqu’à la fin du tour, car il a terminé l'étape très fort.