Zoe Backstedt, un anniversaire dans la liesse

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Le suspense aura duré dix kilomètres. Durant ces dix bornes, Zoe Backstedt avait encore besoin de brancher le cerveau et réfléchir à la bonne tactique à adopter pour s'envoler vers le doublé, après son succès au contre-la-montre, mais aussi le doublé après son titre l'année passée en Belgique. Et finalement, la tactique n'a pas mis beaucoup de temps à se dessiner. Dès la première montée du Mount Pleasant, la Britannique a profité de la descente pour mettre un petit coup de vis. Un petit coup qui s'est transformé en gros coup, lorsque le peloton s'est étiré, et que toutes ses adversaires ont fini par lâcher le morceau. Et puis c'était un deuxième chrono qui s'offrait à elle, cette fois long de 58 kilomètres. Un match en solitaire qu'elle a parfaitement négocié, lui permettant de franchir la ligne avec plus de deux minutes de marge, et d'ajouter un nouveau maillot arc-en-ciel à sa collection (voir classement). Et tout ça, le jour de ses 18 ans. Un tel numéro, dans un tel contexte, valait bien quelques larmes à l'arrivée, et un grand sourire au moment de revenir sur sa course folle du jour.

DirectVelo : Tu es partie seule au bout de dix kilomètres pour ne plus jamais être rejointe ! Avais-tu imaginé ce scénario ?

Zoe Backstedt : Ce n'était pas prévu que je parte si tôt et surtout pas dans la descente. On avait prévu de tenter à un tour de l’arrivée, quelque chose comme ça. Mais en arrivant en haut de la première montée, je me sentais tellement bien, j'étais devant. J'ai bien passé la bosse même si ce n'est pas ce qui convient le plus à mon profil. Puis, j’ai continué à insister dans la descente, j'ai pris de l'avance et je suis partie.

Tu as rapidement pris de l’avance même si ta marge a un peu diminué sur la fin…
C'est monté jusqu'à 2'55 et à un tour et demi de l’arrivée, ça a commencé à descendre. Quand l’écart a baissé à 2’, je me suis mise à paniquer. Ma coach m’a alors dit : «  Tu as deux minutes. Ne t'inquiète pas ne stresse pas et ne prends pas de risques dans la descente. Mais je ne l'écoutais pas trop. Je voulais simplement aller le plus vite possible jusqu’à la ligne.

« TOUS CES GENS QUI M’ENCOURAGAIENT ET ME CHANTAIENT JOYEUX ANNIVERSAIRE »

Tu as quand même eu le temps de savourer ta victoire !
J'étais déjà en pleurs à un kilomètre de l'arrivée, avec tous ces gens qui m'encourageaient et qui me chantaient joyeux anniversaire, notamment dans la bosse. J'en avais tellement besoin. Des spectateurs me couraient après. Il y avait une petite fille dans un virage qui criait mon nom à chaque passage, c'était génial ! J'en suis très reconnaissante, ça m’a aidé à appuyer encore plus fort sur les pédales.

Que représente pour toi ce nouveau titre de Championne du Monde ?
Comme les autres titres, ça représente beaucoup de le faire. C’est un double-double (chrono et course en ligne cette année, course en ligne en 2021 et 2022, NDLR) lors de mon anniversaire. Maintenant je vais devenir supportrice de ma sœur (Elynor qui va prendre part à la course Elites Femmes, NDLR). Je suis si fière qu’elle ait été sélectionnée pour ce Championnat du Monde. Elle m’a appelé quand elle a été retenue pour me dire qu’on ferait le voyage ensemble en Australie et ça m’a fait pleurer. Maintenant, j’ai hâte d’être au bord de la route pour voir sa course.

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