Pierre Gautherat : « Je voulais remettre les pendules à l'heure »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Pierre Gautherat finit les 4 Jours des As-en-Provence comme il les avait commencés, par une victoire. Le sociétaire du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com s’est imposé ce dimanche lors de la troisième et dernière étape (voir classement). Seul bémol du week-end, la journée de samedi où il a perdu son maillot jaune. Le Jurassien de 19 ans, stagiaire d'AG2R Citroën Team, revient pour DirectVelo sur sa seconde victoire en trois jours et son erreur de la veille, sans oublier d'évoquer également son avenir.

DirectVelo : Tu t’imposes pour la seconde fois en cette fin de semaine sur les 4 Jours des As-en-Provence !
Pierre Gautherat : Je suis super content de ce que j’ai fait ce week-end et de ce que j’ai apporté à l’équipe. J’espère que ça va amener de belles choses par la suite avec AG2R Citroën. Chaque chose que je fais, victoires ou bons résultats, compte. Il ne faut pas se priver de saisir ses opportunités. J’ai envie de montrer à AG2R que je peux apporter quelque chose à cette formation que je peux aider l'équipe à gagner des courses. C’est pour ça qu’elle me prend déjà en tant que stagiaire. 

« ME COUCHER LE PLUS POSSIBLE »

La semaine aurait pu être parfaite si tu n'avais pas été piégé dans l'étape de ce samedi... 
J’ai commis une belle erreur. On a bien débriefé avec l’équipe après coup, d'ailleurs. Un contre est ressorti dans le final et a réussi à rentrer sur l’échappée. J’ai fait une faute professionnelle en n'accompagnant pas ces sept coureurs-là. On avait presque fait la course parfaite avec Julien Souton et Yan Gras devant. C’était à nous de contrôler les contres derrière. Je n’y suis pas allé, j’étais assez déçu de moi…

On imagine que tu avais à cœur de te rattraper lors de cette dernière journée ? 
Aujourd’hui, je voulais remettre les pendules à l’heure et montrer que j’arrive à jouer avec les meilleurs, même sur un circuit comme celui-là. Je n’étais pas forcément hyper bien lors des premiers tours. Je pensais que j’allais péter dans la bosse. Finalement, ça s’est débloqué. J’ai vraiment eu de sacrées jambes dans le final. J’arrivais à jouer avec les meilleurs dans la bosse de trois-quatre kilomètres avec de bons pourcentages (le Val de Cuech, NDLR). Le vent de face m’a bien aidé. C’était plus facile dans les roues. Il fallait quand même passer. Il y a pas mal de coureurs qui ont pété et qui sont revenus de l’arrière. Je me suis concentré sur mon sprint. Aux 250 mètres, j'ai viré en quatrième position au dernier virage. J'ai senti que j’avais vraiment de la force pour pouvoir remonter. J’ai essayé de me coucher le plus possible sur le vélo pour être aéro car il y avait vent de face. Ça l’a fait. Je n’ai pas levé les bras, encore une fois, car je préfère assurer la gagne (sourire).  

« JONGLER ENTRE LES DEUX »

Dans quels domaines souhaites-tu progresser ?
Mon but est d’être meilleur au seuil quand ça roule fort et assez longtemps. Je suis vraiment à l’aise pour les efforts de 30 secondes, une minute et jusqu'à cinq minutes. En revanche, je dois progresser sur 20 minutes pour garder plus d’énergie dans le final. Il faut aussi que je m’améliore en chrono. C’est ce qui m’a porté défaut cette année sur des courses par étapes. Je vais vite au sprint, je passe bien les petites bosses mais je perds souvent un peu de temps en contre-la-montre. Il faut vraiment que je travaille cette filière-là pour jouer des classements généraux.

Dans tes analyses comme dans la façon dont tu décris tes attentes et tes ambitions, lors de chaque entretien, on sent que tu souhaites te projeter à moyen et long terme avec un vrai plan de carrière... 
Je l’ai rarement évoqué mais la façon dont je m’entraine avec mon coach a toujours été avec une vision à long terme, en effet. Le but n’est pas forcément d’être le plus fort tous les week-ends mais être un des meilleurs pros pourquoi pas dans quelques années. Mon approche des choses est peut-être plus à long terme que certains, même si en amateurs, le fait d’avoir des courses tous les week-ends nous oblige à être en forme constamment. J’essaye de jongler entre ces deux aspects pour trouver le bon équilibre. 

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