Movistar : L’Ardèche, une évidence malgré la Vuelta

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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La Movistar est la formation tenante du titre sur le Tour féminin de l’Ardèche. L’an passé, l’Américaine Leah Thomas avait fait triompher l’équipe espagnole. Cette édition 2022 est partie sur des bases élevées, également, pour la Movistar avec le succès initial de Sheyla Gutierrez dans les rues de Villeneuve-de-Berg, elle qui revient de très loin et qui s’est vue perdre la vie en terres bretonnes l’an dernier (lire ici). Elle a même doublé la mise, mercredi, dans les rues de Montélimar. Avec un Tour d’Espagne qui va se disputer dans les prochains jours et qui dure désormais cinq journées, et à la suite du Simac Ladies Tour, anciennement nommé Tour des Pays-Bas, le « TCFIA » souffre d’une concurrence désormais importante au niveau du calendrier. La qualité du peloton présent cette année n’est plus la même que ces dernières années, lorsque, entre autres, Kasia Niewiadoma ou Marianne Vos avaient accroché l’épreuve à leur palmarès. Et la Movistar est d’ailleurs la seule (!) WorldTeam présente au départ en 2022. Une évidence, malgré tout, pour Pablo Lastras, le directeur sportif de l’équipe. “Nous sommes venus ici avec une équipe compétitive. L’équipe s’était très bien comportée ici l’an dernier et nous pouvons nous appuyer sur cette expérience de l’édition 2021 pour faire encore de belles choses cette année”, résume le technicien espagnol auprès de DirectVelo.

L’ancien vainqueur d’étape(s) sur les trois Grands Tours - il avait remporté l’étape de Saint-Maixent-l'École en 2003 sur le Tour de France, devant Carlos Da Cruz - a conscience que son équipe peut briller sur tous les terrains cette semaine. “Je pouvais citer cette première étape mais aussi la deuxième, la cinquième au Mont Lozère mais les autres aussi… J’ai le sentiment que l’on peut espérer quelque chose sur pratiquement chaque étape, c’est très intéressant et très excitant, se réjouit l’Espagnol. Toutes les filles de l’équipe peuvent espérer jouer leur carte à un moment ou un autre de la semaine et ça aussi, c’est très important”.   

« CES ORGANISATEURS ONT FAIT BEAUCOUP POUR LE CYCLISME FÉMININ »

Pablo Lastras insiste sur la qualité de l’organisation en Ardèche. “Tous les ingrédients sont réunis pour proposer du beau vélo ici. Le travail des bénévoles est vraiment à souligner et c’est aussi en reconnaissance de leur travail que l’on tenait à revenir encore une fois. On a toujours pris beaucoup de plaisir à venir ici, avec la Movistar mais aussi avant avec la sélection espagnole. Ces organisateurs ont fait beaucoup pour le cyclisme féminin et il ne faut pas l’oublier”. Un bel hommage et une jolie reconnaissance pour les équipes du TCFIA. Pour autant, force est de constater que ses compères du WorldTour ont tous choisi de zapper l’événement tricolore cette saison. Alors faut-il changer quelque chose à l’avenir ? “Je pense qu’il faudrait ajuster un petit peu le calendrier. Il faut consolider les épreuves qui ont du vécu. Il n’y a pas beaucoup de grandes courses par étapes comme celle-ci. Il y a des solutions à trouver, c’est sûr. Si les organisateurs s’adaptent au nouveau calendrier et au nouveau modèle du cyclisme féminin, le plateau ne sera pas le même en 2023, j’en suis sûr”.

Ce Tour féminin de l’Ardèche est bel et bien un véritable objectif pour Pablo Lastras et la Movistar. “Personnellement, je lui donne au moins autant d’importance que la Vuelta. Les filles se sont préparées pour ça, physiquement comme mentalement. On approche doucement de la fin de saison, c’est l’une de nos dernières grosses épreuves de l’année avant que tout le monde souffle en novembre, décembre… On veut tout donner ici pour finir la saison en beauté”. La Movistar joue pourtant gros sur la Vuelta puisqu'après ses succès sur le Giro et le Tour, la leader de l'équipe Annemiek van Vleuten rêve du triplé. Le directeur sportif conclut en prenant l’exemple de la première lauréate de la semaine, Sheyla Gutierrez, qui tenait à venir en Ardèche. “Il ne faut pas croire que toutes les filles de l’équipe voulaient disputer la Vuelta. Au moment d’établir le calendrier de fin de saison, Sheyla (Gutierrez) a clairement dit qu’elle voulait venir ici. Elle considère que c’est la meilleure préparation possible pour le prochain Championnat du Monde en Australie”. Voilà qui donnera un peu de baume au cœur des organisateurs de l’épreuve.

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