Kévin Avoine : « J’ai un peu tapé du poing sur la table »

Crédit photo Flore Cauwelier

Crédit photo Flore Cauwelier

Kévin Avoine est l’un des amateurs en forme du moment. Après plusieurs podiums ces dernières semaines, le coureur du CC Nogent-sur-Oise a frappé fort ces derniers jours, en s’offrant un doublé d’Elites. Vainqueur dimanche à Bavay, il a réitéré la performance deux jours plus tard au Grand Prix des Marbriers. Un petit soulagement pour le coureur de 24 ans, qui courait après ces résultats depuis le début de saison. Pour DirectVelo, Kévin Avoine revient sur cette période faste, lui qui attend toujours un signe du monde professionnel.

DirectVelo : Tu as enfin gagné !
Kévin Avoine : C’est vraiment ce qu'il me manquait, on m'avait demandé des victoires. Il y avait trois Elites dans la région. À Saint-Souplet je fais 2, je savais que j'étais en forme. Surtout que j'avais fait 2 et 3 la semaine avant, j'ai enchainé les places mais je n’étais jamais gagnant. Je voyais que je courais juste, j'avais les jambes, mais il y avait toujours un truc qui faisait que... À Saint-Souplet je gagne le sprint mais Fabio (Do Rego) a su sortir. À Bavay j'ai un peu tapé du poing sur la table auprès de l'équipe en disant que je voulais faire un massif, je le sentais. On a quand même essayé de bouger, moins on est plus on a de chances… Mais je gagne au massif ! Ça m’a prouvé des choses, c’est l’une des premières fois que je demande à ne rouler que pour moi.

Et tu as recommencé au Grand Prix des Marbriers…
À Bellignies c'était une autre course, c’était une épreuve du Nord avec un très gros niveau. J'étais déjà content du week-end, je partais sans pression mais un peu quand même en étant à domicile (sourire). Après Bavay j'ai eu plein de messages d’encouragements, j'ai su gérer. Au briefing on a demandé d'être soudé autour de moi, je leur ai demandé de rouler quand ça sentait moins bon, ils ont fait un gros travail. Chacun a joué son rôle, dans l'ordre de marche. Les jeunes, ça va leur faire prendre de la caisse plutôt que de rester dans les roues. J'ai su conclure pour le doublé. Déjà, gagner deux Elites c'est bien, mais dans la région dont Bellignies qui est un symbole, je suis vraiment content.

« TOUTES CELLES SUR LESQUELLES J’AVAIS FAIT UNE CROIX, J’AI ÉTÉ PRÉSENT »

Tu en gagnes une au massif et l’autre dans un petit groupe. Tu as montré en deux jours que tu avais une palette assez large…
Bavay on sait que ça arrive souvent en massif, malgré un circuit usant. Bellignies c'est complètement différent, c’est du 3, 2, 1, partez. C’est casse-pattes avec les petites routes. Comme j'ai toujours dit, je le dis encore pour les équipes pros, ils voient que je suis complet. C'est même ce qui est embêtant pour moi. Je n'excelle pas dans un domaine, mais je suis complet. Quand ça grimpe j'arrive à être là et je peux gagner au massif, en petit comité, en montée ou sur le plat, c'est vraiment cool. Je vois aussi que niveau watts tout a bien progressé.

C’était la cerise qu’il manquait au gâteau ?
Déjà, on a fait une super saison. Personnellement je fais 3e à Paris-Troyes, j'étais content, je fais 5 des France. On avait Killian (Théot) qui est un très gros sprinteur, on arrivait toujours à bien l'emmener. Là ce sont des courses par chez moi, que j'avais cochées. On m'a demandé d'être présent. Et je suis content parce qu’en plus de ces deux courses cochées, toutes celles de la saison sur lesquelles j’avais fait une croix, j’ai été présent, sans baisse de régime. C’est quelque chose que j'aime bien de me fixer des objectifs.

« SANS BAISSE DE RÉGIME »

As-tu l’impression d’avoir fait le nécessaire pour te faire repérer ?
Il y en aura encore, mais je pense avoir déjà réussi ma saison, m'être fait voir. Niveau watts je suis plus que correct, j'attends le coup de téléphone qui fera que mon travail sera reconnu. J'ai su être équipier, j'ai su être leader en amateur. Je fais le doublé Bavay/Bellignies, ça prouve le coureur que je suis. Le tempérament aussi. J'attends toujours. Ma saison a commencé en février/mars et elle n'est pas finie, sans baisse de régime. J'ai toujours été là, soit pour aider, soit là actuellement comme leader.

Donc ton doublé ne t’a pas forcément ouvert de portes…
C'est frais pour le moment. J'avais des gros résultats, on me demandait de gagner, j'ai su faire coup double. La deuxième montre que la première n'était pas un coup de chance, ça montre que j'ai le niveau. En plus c'était deux grosses Elites, dont Bellignies. Ils sont quatre Lotto devant et j'arrive à calculer et aller gagner. Je savais bien qu’à Bavay et Bellignies j'allais être marqué, mais j'ai juste attendu mon heure, en sachant que ça allait se faire à la pédale.

« IL NE ME MANQUE PLUS QU’UN TRUC… »

Quelles cases te reste-t-il à cocher selon toi ?
À Cherbourg, on sait très bien que je vais y aller avec des ambitions, mais ce ne sera peut-être pas que moi. Mais j'y serai, comme sur toutes les Elites de fin de saison, Paris-Vierzon, Paris-Connerré… Ce sont des courses que j'ai bien réussies l’année dernière. Donc j'espère que cette année ça va marcher. Il faut que je coure un peu comme actuellement, j'ai changé ma façon de faire depuis deux ans. C'est aussi mon statut qui a changé. Il ne me manque plus qu'un truc : découvrir le monde pro.

Qu’as-tu changé depuis deux ans ?
J'appréhende mieux le final, j'arrive à partir au bon moment. Avant c'est moi qui roulais, maintenant quand on est leader, on fait rouler un peu plus l'équipe pour nous. Il y a plusieurs choses qui ont fait que ça a changé dans le club. Ils respectent ce que je demande donc je me sens bien. Et pour les jeunes ça leur fait passer un cap de faire du travail.

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