Michel Hessmann l’avait prévu

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Michel Hessmann voulait être offensif et se faire plaisir. Et il ne s’est pas privé à l’occasion de la quatrième étape du Tour de l’Avenir. Sorti en contre dans un groupe imposant à quelque 50 kilomètres de l’arrivée, il a fait forte impression jusqu’au bout de l’étape pour finalement prendre la troisième place à l’arrivée (voir classement). “Nous n’avons pas vraiment de sprinteur dans l’équipe alors il faut être créatif, toujours veiller à être bien placés pour suivre une attaque si ça sort et que c’est intéressant”, expliquait-il dimanche pour DirectVelo. L’Allemand a fait exactement ce qu’il avait annoncé dès le lendemain. “J’avais déjà fait la course l’an dernier et j’avais le souvenir d’étapes dangereuses du départ à l'arrivée. Beaucoup de coureurs se battent pour avoir un contrat pro alors avant tout autre chose, il y a des jours où tu essaies simplement de ne pas te faire piéger ou de tomber. L'atmosphère est particulière ici. Mais c’est marrant et sympa de voir que tout le monde est excité par cet événement, même si ça crée de la nervosité”.

Néo-pro dans l’une des meilleures formations au monde, la Jumbo-Visma, Michel Hessmann n’a évidemment pas souvent l’occasion de jouer sa propre carte durant la saison. Alors, il profite pleinement de ce Tour de l’Avenir pour s’amuser et tenter des choses. “Avec la WorldTeam, je n’ai jamais eu l’occasion de jouer ma carte pour le moment, ce qui est tout à fait normal. Je suis capable de bien sprinter mais il y a plus rapide dans l’équipe. Par contre, ici, dans des sprints en petit comité, je peux espérer me débrouiller mais je ne fais pas du tout partie des plus rapides non plus”, analyse-t-il en évoquant sa pointe de vitesse, qu’il sait convenable. “Clairement, les étapes 3 et 4 étaient, sur le papier, propices à des arrivées en petit groupe”. Et c’est bel et bien ce qu’il s’est passé par deux fois, avec les victoires successives du Danois Adam Holm Jorgensen puis du Britannique Thomas Gloag.

« DE PLUS EN PLUS DE COUREURS VONT SE TASSER »

Bien que l’athlète de 21 ans apprécie cette façon de courir chez les Espoirs, il lui a fallu quelques jours pour se réhabituer, alors qu’il enchaînait les épreuves aux scénarios plus stéréotypés depuis février dernier. “Je me suis habitué aux courses pros, où ça contrôle beaucoup plus dès le début. Chez les Espoirs, ça fait très mal dès le début de course et c’est tout le temps nerveux”. Alors, il mise sur la patience. “De plus en plus de coureurs vont se tasser, physiquement, au fil des étapes. Il faudra en profiter si je fais partie de ceux qui tiennent le mieux sur la distance”.

Michel Hessmann a notamment coché la sixième étape, accidentée, avec son arrivée à Oyonnax, pour retenter quelque chose. Idéalement, il aurait souhaité se tester lors d’un chrono individuel. “Quelques jours avant la course, je pensais que le prélude était un prologue, un chrono individuel… C’est dommage, ça m’aurait plu”. S’il a joué son va-tout ce lundi, et qu’il le fera sûrement encore mercredi, c’est parce qu’il sait que les trois dernières étapes devraient moins lui convenir. “Je suis trop lourd pour la haute montagne mais j’ai quand même besoin que la course soit dure”. Bien qu’il se montre modeste, il avait tout de même pris la 17e place du classement général final l’an dernier. Preuve qu’il ne se débrouille pas si mal lorsque le peloton prend de l‘altitude. En réalité, Michel Hessmann promet ne pas savoir quel type de coureur il pourrait devenir à l’avenir. “J’aime les Classiques et les chronos mais c’est un peu tôt pour s’arrêter sur un type de profil. Ce qui est sûr, c’est que pour l’instant je peux aider l’équipe le plus possible”. Et pour prendre ses responsabilités et courir à l’avant, il y a le Tour de l’Avenir.

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