Franck Bonnamour : « C’est un beau soulagement »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Il aura donc fallu attendre le 14 août pour voir la première victoire de la B&B Hôtels-KTM sur une épreuve de Classe 1 européenne cette saison. Sous la pluie normande, c’est l’un des hommes forts des « Men in Glaz », Franck Bonnamour, qui a apporté ce succès tant attendu à la formation de Jérôme Pineau sur la Polynormande (1.1), au terme d’un dernier kilomètre où il d’abord fallu avoir les nerfs solides, avant de faire parler sa force et sa pointe de vitesse dans un sprint en petit comité (voir classement). Le Breton s’offre ainsi son tout premier succès chez les professionnels, à 27 ans. “J’étais à la recherche d’une victoire depuis un petit moment. L’an dernier, je n’étais vraiment pas passé loin. C’est ce qu’il m’avait manqué. Cette année, inversément, j’ai fait une saison plutôt médiocre avec pas mal de soucis et de problèmes de santé. Et j’arrive à gagner… Je suis très heureux. Bien sûr, il y a eu pas mal de doutes. Ce n’était pas l’idéal. Mais j’ai réussi à rester motivé et concentré, à bien faire le métier en espérant avoir de meilleures sensations et c’était le cas ici à la Poly”, se réjouit le lauréat auprès de DirectVelo, quelques minutes après en avoir terminé.

« J’AI UN NOUVEAU RÔLE ET J’AI ENVIE DE L’ASSUMER »

Alors que la ProTeam n’avait décroché que trois succès depuis le début de saison jusqu’à présent - une étape du Tour du Rwanda puis deux étapes sur l’Alpes Isère Tour en Classe 2 -, cette journée en terres normandes restera forcément un moment marquant de la saison de l’équipe. “Bien sûr, pour nous c’est quelque chose d’important. Les manches de Coupe de France comme celle-ci sont très importantes pour nos sponsors et pour toute l’équipe. C’est un beau soulagement après un début de saison compliqué. On avait déjà bien relevé la barre sur le Tour de France. Maintenant, j’espère que l’on va faire une belle fin de saison”. D’un point de vue personnel, Franck Bonnamour s’était promis d’en claquer une en 2022. Cette promesse, il l’avait aussi faite au staff du collectif breton. “Cette année, ramener au moins une victoire pour l’équipe était l’objectif que j’avais annoncé à la direction. C’est désormais un objectif atteint”.

Avec ce succès, il assume aussi son statut d’homme fort du groupe, qui doit porter l'équipe vers le haut, comme il l’a fait ce dimanche. “C’est vrai que cet hiver, ça a pas mal changé pour moi, analyse-t-il en évoquant son nouveau statut de leader. J’ai un nouveau rôle et j’ai envie de l’assumer. Je n’ai pas envie de me cacher. Quand je n’étais pas bien en début de saison, je n’ai pas cherché à me trouver d’excuses. Je me suis remis en question et ça marche aujourd’hui”.

« GUILLAUME MARTIN ÉTAIT AU-DESSUS »


Pour l’emporter à Saint-Martin-de-Landelles (Manche), où se tenaient les Championnats de France de l’Avenir cette semaine, Franck Bonnamour s’est montré offensif. Comme il l’avait prévu. “Ça a beaucoup bagarré en début de course. En général, sur la Poly, une échappée sort avant le circuit mais là, ce n’était pas le cas. Avec ces conditions, il y avait pas mal de cassures à la faveur de chaque descente, de chaque virage… Je me suis toujours forcé à rester bien placé pour ne pas rater la bonne car ici, l’échappée va souvent au bout. Et j’ai pris la bonne avec Alexis Gougeard. À deux de l’équipe devant, c’était l’idéal”.

Puis il a tenu jusqu’au bout malgré les accélérations du récent vainqueur du Tour de l’Ain. “On s’est toujours bien entendus. Guillaume Martin montait toutes les bosses vraiment très fort, je pense que c’était le plus fort aujourd’hui (dimanche). Il était au-dessus. J’ai collaboré le plus possible. Je me suis vraiment accroché, à l’arrache, pour basculer dans la dernière bosse mais le reste du temps, je faisais mon boulot. J’ai toujours cru en l’échappée. Je savais que ce n’était pas facile non plus pour les coureurs dans le peloton. J’entendais que des équipes comme la Lotto perdaient aussi des éléments”. Avant, donc, de régler les derniers éléments de l’échappée au sprint. “Dans le dernier kilomètre, forcément, on s’est regardés car on savait que l’on avait un petit peu de marge sur le peloton. C’était un sprint à la fraîcheur après une course vraiment très intense. Généralement, je me débrouille bien dans ces conditions, sous la pluie”. Place désormais au Tour du Limousin puis à la Bretagne Classic. “Je suis motivé pour cet enchaînement. J’avais vraiment envie de ne pas trop débrancher après le Tour pour vite remettre en route”. Et nul doute qu’après ce succès, il va pouvoir courir plus libéré. 

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