Le pire est passé pour Annemiek van Vleuten

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Et si, paradoxalement, Annemiek van Vleuten avait fait le plus dur ? Malade au début du Tour de France, la Néerlandaise assure même à qui veut bien l’entendre qu’elle n’a pas été si loin de l’abandon en début d’épreuve. En tout cas, l’idée lui aurait traversé l’esprit tant elle a souffert pendant les premières journées de course. Dans ces conditions, voir la récente lauréate du Tour d’Italie et favorite à la victoire finale sur ce Tour ne pointer qu’à 1’18” de la maillot jaune Marianne Vos au classement général après cinq étapes relève presque du miracle (voir classements). “Sur les premières journées, c’était vraiment très, très compliqué. La priorité, c’était presque de me demander où j’allais bien pouvoir m’arrêter pour faire mon affaire sur le bord de la route…”, préfère-t-elle sourire après coup. Pour l’anecdote, la Néerlandaise a d’ailleurs été sanctionnée à une amende de 100 franc-suisses en raison d’un “comportement inconvenant” lors de l’étape de mercredi, quand elle s’est en effet sentie contrainte de s’arrêter pour satisfaire un besoin naturel alors que des spectateurs devaient se trouver à proximité. On excusera bien volontiers l’athlète, en souffrance mais qui s’est donc battue pour garder le cap. “C’est maintenant derrière moi, je me sens mieux et je reste concentrée sur mes objectifs initiaux, qui n’ont pas changé”. La concurrence est prévenue.

« ON NE DONNAIT PAS CHER DE SA PEAU »

Les adversaires d’Annemiek van Vleuten n’ont-elles pas commis une erreur en ne cherchant pas à insister lorsque la leader de la Movistar a été décrochée dans l’étape vallonnée d’Epernay, puis lors de la quatrième étape, celles des chemins empierrés, avant que les favorites ne temporisent et lui permettent de revenir ? “La chance que l’on a eue, c’est que tout le monde était concentré sur sa propre équipe pour protéger au mieux ses leaders lors de cette étape des gravels. Elles n’ont pas vu qu’Annemiek n’était pas au top de sa forme”, se réjouit Aude Biannic auprès de DirectVelo, après coup. “Elles n’ont pas insisté et heureusement pour nous car ça aurait pu être catastrophique. On a bien géré ces étapes délicates et on est contentes de là où on en est aujourd’hui”, se satisfait la Française de l’équipe espagnole. “Lundi et mardi, au vu de son état de santé, on ne donnait pas cher de sa peau. Lundi, elle nous a dit avoir passé sa pire journée sur un vélo depuis ses débuts. Elle ne pensait même pas terminer l’étape. Elle ne pouvait rien manger ni même boire…”. Mais le plus dur est passé et ses adversaires pourraient bien s’en mordre les doigts, dimanche soir, au sommet de la Planche des Belles Filles. “Je suis de retour aux affaires. C’est un grand soulagement d’avoir pu passer sans trop d’encombre ces mauvaises journées, en étant toujours dans le coup au général”. Place à la bagarre finale. 

  

 

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