Cecilie Uttrup Ludwig : « Ce sera dans mon CV à vie »

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

La FDJ-Suez-Futuroscope avait vécu un véritable cauchemar hier, lundi, sur les routes de la deuxième étape du Tour de France, avec l’abandon de Marta Cavalli et la chute des deux autres éléments forts de l’équipe pour le général, Evita Muzic et surtout Cecilie Uttrup Ludwig, leader désignée de la WorldTeam avant l’épreuve. Mais ce mardi, la Championne du Danemark sur route a répondu de la plus belle des façons en décrochant la victoire d’étape sur les hauteurs d’Épernay (voir classement). Dans la région du Champagne, la Scandinave l’assure : les bulles sont d’ores-et-déjà au frais pour ce soir. Et, cerise sur le gâteau, Marta Cavalli va rejoindre ses coéquipières, à l’hôtel, pour fêter ça. Entretien avec la toujours aussi excentrique lauréate d’étape, qui n’a pas manqué de faire le show en conférence de presse.

DirectVelo : Quelle magnifique performance après la terrible deuxième étape que l’équipe a connue !
Cecilie Uttrup Ludwig : C’était une grande bataille mentalement. Être capable de revenir après une telle journée, c’était compliqué. Et c’est bien pour ça que cette victoire est encore plus belle. Les filles m’ont dit qu’elles croyaient en moi, que j’en étais capable. Ça m'a beaucoup aidée. Je pensais à tout le groupe lorsque j’ai accéléré dans cette dernière montée.

Que vous étiez-vous dit, ce matin, dans le bus ?
On était tellement tristes après l’étape d’hier… Comment allait-t-on revenir dans le jeu après avoir perdu Marta, avec quatre filles au sol… Mais le truc particulier dans cette équipe, c’est qu’on s’est vite dit que le Tour n’était pas fini. On s’est dit qu’on allait leur montrer que l’on n’était pas cuites ! J’ai pleuré après l’arrivée, toutes les filles ont pleuré… C’était fou, on va bien fêter ça ce soir croyez-moi ! En plus, Marta sera à l’hôtel ce soir, on va fêter ça avec elle. On va boire une coupe de champagne ensemble. Ce sera génial ! Je ne l’ai pas encore eue au téléphone mais je suis prête à parier qu’elle est super heureuse pour moi également. Dans cette équipe, c’est comme une famille.

« C’EST ENCORE PLUS BEAU »

Cette victoire était pourtant loin d’être acquise à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, lorsque tu t’es retrouvée dans le deuxième groupe, avec Juliette Labous et Marianne Vos…
J’étais à bloc. Tout le monde savait que ça allait rouler fort dans le premier passage de la montée vers l’arrivée et ça a été le cas. En haut, j’étais pendue. Et ça a encore accéléré alors je me suis fait lâcher. Je me suis retrouvée avec Marianne (Vos), en effet, et je savais que l’on pourrait rentrer. On a vite vu que l’écart se réduisait et on s’est dit qu’on allait le faire.

Puis, dans la montée finale, tu as un temps semblé trop loin pour remonter !
J’avais le sentiment d’être bien, dans la roue de Marianne à la flamme rouge. Puis j’ai perdu ma place, et là, je me suis dit que ce n’était pas bon… Surtout que j’ai vu que Kasia (Niewiadoma) attaquait… Mais je suis remontée et je me suis dit qu’il fallait viser au moins le podium. Hier, c’était tellement de la merde que de pouvoir revenir comme ça, garder la motivation au sein du groupe… Et aller chercher la gagne, c’est encore plus beau, j’insiste. Je m’en souviendrai pour le reste de ma vie. C’est un rêve qui devient réalité. Je n’arrête pas de me répéter que je viens de devenir vainqueur d’étape sur le Tour de France. Ce sera dans mon CV à vie. 

« J’AI TOUJOURS DES AMBITIONS AU GÉNÉRAL »

Cette victoire, c’est aussi le signe de ton retour au plus haut niveau après une saison délicate jusqu’ici…
C’était une saison pourrie pour moi jusqu’à présent, même si l’équipe marchait très fort. C’était super de pouvoir faire le Giro et de pouvoir retrouver une bonne condition physique là-bas. J’avais aidé Marta (Cavalli) du mieux que je le pouvais là-bas. Je suis revenue à Gérone et il faisait 40°C là-bas… Finalement, le climat est top ici dans cette partie de la France, ça me plaît beaucoup (sourire). C’était bien pour moi. Pourvu que ça reste comme ça, tempéré…

Tu l’as emporté sur une montée qui te convenait parfaitement. Que peut-on attendre de toi, en fin de semaine, sur des ascensions plus longues ? 
J’ai toujours des ambitions au général. Il y aura d’abord l'étape des gravels demain (mercredi) qui sera importante, et deux étapes de montagne… Beaucoup de choses peuvent encore arriver. Je considère être d’abord une très bonne puncheuse. En montagne, on verra bien ce week-end si je suis assez solide (sourire).

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Cecilie LUDWIG