Pourquoi aucune Conti française n’a tenté une échappée ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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C’est la question que de nombreux téléspectateurs ont pu se poser, ce lundi, devant leur poste de télévision. Alors que les meilleures formations mondiales sont présentes sur les routes du Tour de France avec leurs plus beaux atouts et qu’il sera sans doute difficile pour les Conti françaises de se montrer dans le final, à la pédale, jusqu’à dimanche prochain, aucune Conti hexagonale n’a tenté de placer un pion dans une échappée ce lundi. Une première échappée de quatre concurrentes - trois Néerlandaises et l’Israélienne Rotem Gafinovitz - a tenté le coup en début de course, avant d’être reprise par le peloton à 80 kilomètres de l’arrivée. Puis, plus personne n’a essayé de jouer son va-tout jusqu’à l’offensive de Maike van der Duin à 27 bornes de l’arrivée, à l’abord du premier passage sur la ligne. Le peloton est ainsi resté groupé pendant une grosse cinquantaine de kilomètres.

“Ce n’était pas vraiment l’objectif. Enfin, on s’était dit que si un gros groupe sortait, on pouvait y aller mais c’est sorti sans nous la première fois, explique Alison Avoine. Après, en fin de course, on voulait vraiment se focaliser sur le sprint avec Simone (Boilard). Elle était deuxième du classement des jeunes et ça pouvait être intéressant mais ça s’est mal goupillé”, ajoute la sociétaire de St-Michel-Auber 93. Les orange-et-noir évoluaient sur leurs terres franciliennes, ce mardi. Peut-être aurait-il été intéressant de montrer le maillot à l’avant ? “Non car on savait que ça allait être une course dure aujourd’hui, avec le vent. On voulait donc garder des forces pour la bataille finale. On se doutait qu’il y aurait des bordures, le circuit final promettait d’être dur. Alors il valait mieux se concentrer sur le fait de placer Simone”, confirme Charlotte Bravard, la directrice sportive de l’équipe.

« IL N'ÉTAIT PAS POSSIBLE DE FAIRE GRAND-CHOSE »

Le Stade Rochelais Charente-Maritime n’aurait-il pas pu non plus animer la course ? Histoire de faire parler de la Conti charentaise à l’avant et de ne “pas avoir de regrets”, comme on l’entend souvent dans la bouche des athlètes ? “Elles n’étaient pas bien placées et devaient être persuadées que ça allait arriver au sprint. Noémie (Abgrall) s’en veut, elle a raté l’échappée alors qu’elle voulait la prendre. Les autres étaient aussi missionnées. Elles avaient consigne d’y aller. C’est vrai que ça aurait été bien de bouger”, lance pour DirectVelo Jean-Christophe Barbotin, le manager de l’équipe, presque surpris qu’on lui apprenne qu’il n’y avait personne à l’avant pendant plus d’une heure de course. Alors, pourquoi aucune fille de la Conti n’a tenté de relancer en voyant l’échappée reprise ? “Une fois que c’est rentré, ça n’a fait qu’accélérer, de plus en plus. Jusqu’au chaos. Il n’était pas possible de faire grand-chose”, répond Natalie Grinczer, bien que l’on ait vu la tête du peloton occuper toute la largeur de la route pendant de longs kilomètres.

Et chez Arkéa ? “Oui, ça aurait pu le faire mais avec l’approche sur le circuit, c’était déjà compliqué et on était encore à 30 ou 40 bornes du passage sur la ligne. On ne voulait pas lancer les hostilités de si loin. On n’était, de toute façon, pas à même de le faire. D’autres pouvaient le faire avant nous”, synthétise le directeur sportif, Franck Renimel. Quant à la Cofidis, il s’agit également d’un mélange entre autres objectifs et occasion manquée. “Notre carte pour les échappées, c’était Sandra (Levenez). Comme elle n’aime pas frotter, ça pouvait être intéressant. Mais elle n’a pas réussi à y aller. Ensuite, ce n’était pas à nous de prendre la course en main”, appuie Valentine Fortin après l’arrivée. Finalement, l’explication la plus limpide vient paradoxalement d’une concurrente candidate au podium final sur ce Tour de France,  Juliette Labous : “les petites équipes auraient peut-être pu tenter mais je crois que tout le monde avait peur des bordures et préférait rester groupé et garder des forces”.

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