Annemiek van Vleuten : « Il y a d’autres filles… »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Impossible de la louper. Lorsque Annemiek van Vleuten s’est présentée à l’entrée du Théâtre du Luxembourg, au cœur de la ville de Meaux (Seine-et-Marne) pour la zone mixte d’avant-course et une séance de trombinoscopes, la presse du monde entier s’est pressée pour recueillir les impressions de l'athlète de 39 ans. Désireuse de remporter à la fois le Tour d’Italie - c’est fait -, le Tour de France et le Tour d’Espagne cette année, la Néerlandaise de la formation Movistar a répondu aux questions de DirectVelo à 24h du grand départ de l’épreuve au pied de la Tour Eiffel.

DirectVelo : À voir le monde autour de nous, il n’y a pas de doutes, tu es la grande favorite de ce Tour de France !
Annemiek van Vleuten : J’espère que les journalistes n’auront pas l’esprit trop fermé et qu’ils ne resteront pas focalisés sur ma seule personne (sourire). Je suis loin d’être la seule candidate à la victoire finale sur ce Tour de France. Il y a d’autres filles… Des filles qui, elles aussi, peuvent gagner. Marta Cavalli, par exemple, a montré sur le Tour d’Italie qu’elle était très solide et j’ai eu beaucoup de mal à la lâcher dans certaines ascensions. Je ne parle pas non plus de la SD Worx, qui n’avait pas mis tous ses meilleurs éléments sur le Giro mais ce sera le cas ici. D’ailleurs, toutes les équipes ont mis toutes leurs meilleures athlètes sur ce Tour. Autant dire que tout ne tourne pas autour de moi.

« FAIRE PREUVE DE PATIENCE »

Dans quelques jours, il y aura une étape très piégeuse avec des portions en gravel…
Je ne suis pas fan de ce type de parcours sur les courses par étapes car tu peux te retrouver hors de la course au classement général final sur une chute ou une crevaison, simplement à cause de malchance. Selon moi, c’est vraiment comparable à l’étape des pavés que l’on a vue sur le Tour de France masculin. Ce sera une journée difficile et nerveuse. Cela dit, ce n’est pas un parcours qui me déplaît ou qui devrait forcément m’handicaper. J’aime bien les Strade Bianche généralement (deux victoires et sept Top 10 en autant de participations, NDLR).

Que penses-tu du parcours dans son intégralité ?
Je le trouve très équilibré, il y a un peu de tout. Les étapes les plus propices aux grands écarts se trouvent en fin de Tour de France. Il faudra faire preuve de patience. Le général pourrait prendre du temps à se dessiner et d’un autre côté, on peut quand même tout perdre au préalable. Il faudra être très vigilante, tout peut arriver. Et je sais que je dois être à mon tout meilleur niveau si je veux espérer l’emporter.

« IL VA FALLOIR QUE JE SOIS TRÈS PRUDENTE »

Sur le Tour d’Italie, le podium était pratiquement déjà connu après seulement quatre des dix étapes. Cette fois-ci, il faudra peut-être attendre le dernier jour pour connaître la lauréate ! 
C’est très intéressant pour la course, pour le suspense, pour les suiveurs. Pour moi en revanche, ce sera peut-être un petit peu plus stressant (sourire). Comme je le disais, il va falloir que je sois très prudente sur chacune des six premières journées de course. Ce sera différent du Giro, c’est sûr.

Comment as-tu géré la période qui a séparé le Giro du Tour ?
J’ai d’abord pris le temps de profiter de cette victoire au Giro avant de basculer sur la suite. Puis j’ai essayé de garder le rythme sans en faire de trop non plus. J’étais à Livigno, qui est comme ma seconde maison désormais. Je me suis entraînée avec d’anciennes coéquipières mais aussi avec Dario Cataldo et Tom Dumoulin. Mais je n’en ai pas fait de trop. J’ai simplement essayé de profiter des bienfaits de l’altitude tout en étant vigilante à mon sommeil, à mon alimentation… Mentalement, j’ai pu souffler un peu. Maintenant, je me sens prête.  

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