Greta Richioud : « Cette expérience peut aider »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Elle sera la capitaine de route du Team Arkéa sur les routes du Tour de France à partir de dimanche. À 25 ans, l’Ardéchoise Greta Richioud a été sélectionnée par la structure bretonne pour apporter son expérience et veiller au bon comportement du groupe tout au long des huit jours de compétition. Une récompense pour une athlète discrète, qui a souvent travaillé dans l’ombre et qui s’est dernièrement préparée en effectuant un stage en altitude, loin des compétitions. DirectVelo a fait le point avec l’ancienne Championne d’Europe Juniors sur route avant le grand départ depuis la Tour Eiffel.

DirectVelo : Comment as-tu vécu l’annonce de ta sélection pour le Tour de France ?
Greta Richioud : J’espérais y être car j’ai montré sur les courses par étapes que je pouvais répondre présent. J’avais ciblé une course en Allemagne (le Tour de Thuringe, NDLR) et j’ai réussi à y être performante, comme je l’espérais (7e d’étape et 15e du général, NDLR). Au Mont Ventoux aussi, j’étais parvenue à accompagner les leaders de l’équipe, Morgane (Coston) et Yuliia (Biriukova), un bon moment et à bien faire le boulot pour elles. Le seul bémol, c’était le Championnat de France où je suis passée à côté. Mais j’ai aussi l’expérience de deux participations au Tour d’Italie et j’ai fait beaucoup d’autres grosses courses du calendrier. Ce Tour de France, je l’ai préparé à fond. Mais je n’étais sûre de rien. Après tout, il n’y avait que six places alors j’étais quand même dans le doute, d’autant qu’on a vite su que les places d’Anaïs (Morichon), de Yuliia (Biriukova) et de Morgane (Coston) étaient assurées. Ça ne faisait plus que trois places. Il y avait donc une part de doute. C’est un grand soulagement, même si j’ai aussi une pensée pour les filles qui sont restées sur le bord de la route car ce n’est vraiment pas simple. On savait depuis le début que ça allait être une grosse déception pour certaines d’entre nous.

« UN BON SENS DE LA COURSE »

D’après les dires de ton directeur sportif Franck Renimel, tu auras un rôle de capitaine de route au sein de cet effectif (lire ici)...
C’est un rôle qui me plaît et qui me tient à cœur. Je cours au niveau international depuis maintenant huit ans, je connais pratiquement toutes les filles et je sais comment courent la plupart des équipes. Je pense avoir un bon sens de la course. Mais loin de moi l’idée de dire que je sais ce qu’il va se passer sur les différentes étapes (sourire). Je pense simplement que cette expérience peut aider et que ça a penché dans la balance.

L’équipe n’était pas présente sur le Tour d’Italie et tu n’étais pas du voyage sur le Baloise Tour, en Belgique, la semaine passée. Tu n’as donc pas couru depuis le Championnat de France, fin juin. Est-ce un problème au moment d’aborder ce Tour de France ?
Je ne sais pas trop. C’est vrai qu’en règle générale, plus je cours et mieux je suis. Et là, je n’ai pas couru depuis un mois. On verra bien mais je pense m’être préparée correctement alors ça devrait aller. Le fait que l’équipe n’était pas au Giro est une petite déception car ça avait l’air d’être une superbe course cette année et ça aurait aussi permis aux filles qui ne sont pas sur le Tour de pouvoir faire une autre grande course en juillet. Mais je me suis adaptée. La Belgique, je préférais ne pas y aller, de toute façon… J’ai passé treize jours en stage avec Morgane (Coston), à Tignes, pour préparer le Tour de France et je ne suis pas mécontente de ma préparation. On a croisé pas mal de monde là-bas : Laura Asencio, les filles de la Plantur, huit hommes de la Jumbo…  C’est que ça doit être un bon plan pour se préparer (rires).

« IL FAUDRA QUE J’AI LE FEU VERT »

Que représente cette participation au Tour pour toi ?
C’est exceptionnel de pouvoir prendre le départ. C’est une course mythique, comme le Giro. J’ai connu des moments compliqués pendant plusieurs années. En 2020, c’était dur avec la Covid. Je suis partie dans une équipe norvégienne (Hitec Products, NDLR) et ça ne s’est pas très bien passé. On n’a pas pu courir, on n’avait pas de vélos, il n’y avait plus de compétitions (quatorze jours de compétitions en 2020, NDLR)... J’ai ensuite rejoint l’équipe Arkéa mais je n’ai pas su me mettre en évidence la première année. C’était peut-être le temps de me ré-adapter. Cette année, je me sens mieux dans l’équipe. Je m’entends très bien avec celles qui sont arrivées et mon résultat en Allemagne m’a fait du bien.

Outre ton rôle de protection des leaders et de capitaine de route, espères-tu tout de même avoir quelques libertés sur la course ?
Je ne sais pas du tout quelles seront les consignes même si Anaïs (Morichon) et surtout Morgane (Coston) seront protégées. Une fois que j’aurai fait ce travail de protection et de soutien, si j’ai une opportunité j’essaierai d’y aller. Il faudra que j’ai le feu vert mais si on m’en donne la possibilité, forcément, je ne vais pas dire non. Je suis persuadée que toutes les filles qui prennent le départ espèrent pouvoir se montrer au moins une fois à l’avant et auront envie de jouer une victoire d’étape.

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