Anthony Turgis : « Je m’en approche »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Quelle frustration pour Anthony Turgis ! Déjà 2e d’un Championnat de France Élites en 2018, derrière Anthony Roux, 2e également (entre autres) de Milan-San Remo au printemps, le Francilien doit une nouvelle fois se contenter de la pire des places, ce dimanche après-midi, sur le circuit de Cholet. Battu d’un rien par Florian Sénéchal, le sociétaire du Team TotalEnergies voit le maillot bleu-blanc-rouge lui passer sous le nez alors qu’il semblait avoir parfaitement couru jusque dans les 300 derniers mètres. Entretien avec l’athlète de 28 ans.

DirectVelo : Tu passes encore tout près du titre !
Anthony Turgis : C’est comme ça. C’est une course de circuit et ce n’est pas le même coureur qui termine devant moi. Je suis encore plus proche de la victoire. J’arrive encore à jouer la victoire, je m’en approche petit à petit. J’espère que ce sera pour les prochaines années. Avoir un maillot tricolore, c’est le rêve de beaucoup de coureurs. Le rêve de Florian (Sénéchal) s’est réalisé aujourd’hui (sourire).

As-tu été surpris par le scénario de la course ?
Non car on voyait les coureurs de la Groupama-FDJ s’écarter un à un même s’ils essayaient de contrôler la course pour Arnaud Démare. On se doutait donc que le dernier tour allait être décousu et un peu plus ouvert. Dans la dernière difficulté, il y a eu un coup de gaz. Les coureurs qui pouvaient vraiment accélérer se sont retrouvés devant.

« IL M’AVAIT QUAND MÊME BIEN AIDÉ JUSQUE-LÀ »

Et tu as donc fait partie de ces coureurs qui ont pu sortir du peloton dans le final, d’abord en compagnie de ton coéquipier Alexis Vuillermoz…
Le circuit était très usant, ça se jouait beaucoup au placement. Il fallait faire les bons choix. J’ai testé toutes les positions possibles : devant, au milieu du paquet ou derrière, suivant les dangers ou pour éviter de prendre des vagues. Puis je suis toujours resté bien positionné dans les derniers tours. Je me doutais qu’il y aurait des opportunités pour les puncheurs. Une fois devant c’est vrai qu’être à deux de l’équipe, c’était idéal pour rentrer. J’aurais limite pu me reposer un peu s’il avait tenu plus longtemps. Je ne vais pas dire que c’est entièrement de sa faute mais ça aurait pu être des efforts d’économisés (Anthony Turgis a ensuite chassé pendant plusieurs kilomètres en compagnie du seul Warren Barguil, alors qu'Axel Zingle ne prenait pas le moindre relais, NDLR). C’est comme ça. Il m’avait quand même bien aidé jusque-là. Les jambes et la fraîcheur ont parlé. Ça ne s’est pas joué à grand-chose.

Que t’est-il passé par la tête en passant la flamme rouge ?
Je savais que ce serait un sprint long où il fallait avoir de la force. J’attendais de voir comment ça allait être lancé. J’ai pris l’option de rester dans les roues puis d’essayer de remonter. J’ai vu que j’avais les capacités pour le faire mais j’ai eu un petit temps de retard. Je pensais pouvoir remonter dans les derniers mètres mais Florian n’a pas craqué et je suis resté une petite longueur derrière lui.

« C'ÉTAIT KIF-KIF »

Tu as été battu par un coureur que tu connais très bien en la personne de Florian Sénéchal…
Je cours avec lui depuis petit. Il n’a qu’un an de plus que moi. Je sais qu’il a de la force et qu’il va vite au sprint, on a les mêmes caractéristiques. C’était un sprint à la jambe. C’était kif-kif. Ça s’est joué sur la gestion, la confiance en soi et le positionnement au moment du sprint. C’est comme ça…

À charge de revanche l’an prochain, sur un circuit qui pourrait encore te convenir !
S’il n’y a pas de bosses de plus de quatre kilomètres, ça peut me correspondre à chaque fois. C’est le problème (sourire). Les autres équipes n’aiment pas me voir à l’avant sur ce genre de circuits.     


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