Go Sport-Roubaix « en patron » au Tour d’Eure-et-Loir

Crédit photo Thomas Dhaeyer

Crédit photo Thomas Dhaeyer

Voilà qui va faire le plus grand bien à la formation Go Sport-Roubaix Lille Métropole. Après le succès de Valentin Tabellion la veille - le premier des Nordistes à ce niveau cette saison -, la Conti a remis le couvert ce dimanche, lors de la troisième et dernière étape du Tour d’Eure-et-Loir (2.2). Cette fois-ci, c’est Samuel Leroux qui l’a emporté au sprint massif. Le collectif de troisième division mondiale s’offre même un double-doublé puisque Valentin Tabellion a pris la deuxième place de l’étape et que les deux hommes terminent également aux deux premières places du général final (voir classements). “Je pense que ça peut nous donner confiance pour la suite. On manquait de confiance jusque-là”, se réjouit Samuel Leroux auprès de DirectVelo.

UN COMPTEUR TRIPLEMENT DÉBLOQUÉ CE WEEK-END

Avant ce week-end, le compteur de victoires de l’équipe au niveau professionnel et/ou Classe 2 n’avait toujours pas été débloqué - Norman Vahtra et Evaldas Siskevicius avaient gagné sur le Tour d’Estonie mais sous les couleurs de leurs équipes nationales respectives -. Voilà ce même compteur qui affiche désormais trois unités deux jours plus tard. Après les nouveaux succès de l’équipe St-Michel-Auber 93 sur les routes de la Ronde de l’Oise (2.2), les Go Sport-Roubaix Lille Métropole voulaient eux aussi leur part du gâteau. “Dans l’Oise, Valentin a été battu d’un boyau sur un sprint…  On voulait gagner à notre tour. C’était le moment de concrétiser car maintenant, on va enchaîner avec le Ventoux et la Route d’Occitanie et là, ça va être la galère pour l’équipe”, sourit Samuel Leroux.

Quelques instants après l’arrivée, Valentin Tabellion était aussi heureux pour son coéquipier Samuel Leroux qu’il ne l’avait été pour sa propre victoire, samedi. “On ne pouvait pas rêver mieux, très clairement. Je suis super content pour Sam, il le mérite. Avec le boulot qu’il abat toute la saison, les places d’honneur qu’il fait… C’est top ! C’est vraiment une belle fin de Tour d’Eure-et-Loir. On est une grande bande de copains, peu importe qui gagne on est aussi content pour l’un que pour l’autre”.

DIX MÈTRES D’AVANCE EN LANÇANT


Lors de cet ultime sprint de la semaine, les Roubaisiens ont manœuvré différemment de la veille. “Hier (samedi), j’avais envie d’un sprint long. Aujourd’hui (dimanche), comme ce n’était pas une longue ligne droite, c’était plus aléatoire. Je n’ai pas trop réfléchi sur la façon de lancer, assure Valentin Tabellion. Il y avait beaucoup de vire-vire. C’était assez dangereux, il fallait rester placé. J’ai essayé de remonter comme je le pouvais mais je me suis fait serrer une première fois, avant de trouver l’ouverture. Quand j’ai vu que Sam était devant, je savais qu’il allait gagner. C’était à moi de faire le doublé pour mettre la cerise sur le gâteau”.

3e le premier jour, Samuel Leroux ne comptait pas laisser passer sa chance. “Je sais que je vais vite au sprint alors je me suis battu pour rester devant, après le très gros boulot d’Emiel (Vermeulen) toute la journée. Thomas Denis a fait un gros boulot puis Norman (Vahtra), avec son gabarit, a géré en nous emmenant. J’ai lancé aux 400 mètres. J’ai tout de suite pris dix mètres puis j’ai fini à fond. Val était dans ma roue et il fait 2e. Je suis content. Même si c’est une Classe 2, on est une Conti et il fallait se montrer. C’est bon pour le moral. On fait aussi 1 et 2 du général, c’est top. Avec la coupure du mois de juillet, la fin de saison sera vite là alors il faut prendre ce qu’il y a à prendre. Les Classe 2, c’est vraiment à un bon niveau maintenant, c’est incroyable”.

ET POURTANT, SAMUEL LEROUX N’AIME PAS FROTTER

Cette victoire au sprint massif, Samuel Leroux s’en sentait capable. Mais encore fallait-il être de la partie. “J’ai une grosse pointe de vitesse mais je n’aime pas frotter alors je ne fais pas souvent les sprints massifs”. Valentin Tabellion, lui, voulait laisser son empreinte sur cette épreuve, face aux Conti et aux amateurs. “On avait à cœur de courir juste. On ne s’est pas fait piéger par des coups de bordure ou des échappées qui seraient parties sans nous. On avait besoin de courir en patron, en roulant comme on en avait envie et comme on le sentait. C’était mieux pour avoir les cartes en main”.

Les deux coureurs vont désormais souffler, même si Valentin Tabellion va d’abord enchaîner avec un petit stage de trois jours sur piste. Mais ni l’un ni l’autre ne se rendront sur le Mont Ventoux Dénivelé Challenge ou à la Route d’Occitanie, les épreuves sudistes de la semaine prochaine. Pour les deux coéquipiers, cap désormais sur le Championnat de France. L’objectif prioritaire de Samuel Leroux sera l’épreuve chronométrée, qu’il va maintenant travailler spécifiquement en limitant, à l’inverse, les longues sorties. Valentin Tabellion, de son côté, pourrait espérer jouer sa carte lors d’une course en ligne qui pourrait sourire aux routiers-sprinteurs. “Thomas Boudat va très vite lui aussi. Sur 250 km, je ne me connais pas, je ne l’ai jamais fait. Mais l’an dernier, sur Paris-Tours, j’étais bien après 215 km. On verra suivant la forme du moment, après un peu de repos”. En attendant, c’est surtout l’heure de savourer ce week-end quasi parfait pour le duo et l’ensemble du collectif nordiste.


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