Léo Bisiaux a été le meilleur des autres. Derrière un Max van der Meulen impérial et imprenable ce samedi sur la Classique des Alpes, l'Auvergnat est allé décrocher le premier accessit en réalisant une course solide et en réalisant tout le final seul en contre-attaque (voir classement). “Je suis super content. On avait une équipe très soudée et motivée pour faire un résultat. Nous avons tous été acteurs de la course. Hugo Roudier a pris la première échappée, ce qui nous a bien aidés car on avait moins d’efforts à faire à l’arrière. Ensuite, Corentin Lequet a anticipé avant le Mont du Chat”, rappelle le 2e du jour auprès de DirectVelo au moment de revenir sur cette journée marquante.

“Puis dès le pied, Ugo Fabriès a tout de suite accéléré. Je savais qu’il était très costaud pour l’avoir vu à l'œuvre à Olliergues et plus récemment au Pays de Vaud, où l’on était déjà sortis tous les deux. J’ai continué sur mon rythme et il n’a pas réussi à suivre. Je me suis dit que je pouvais rattraper le premier mais je ne connaissais pas bien la situation”. Avant, finalement, de se faire assez vite une raison en prenant conscience des écarts. “Quand je suis revenu sur le contre, on m’a dit qu’il y avait encore un gars devant avec quatre minutes d’avance. J’ai compris que ça allait être compliqué, même si je suis revenu à 2’30”. Il était costaud et mérite amplement sa victoire”.

Le lauréat de la Flèche ardéchoise, au début du printemps, l’admet volontiers : il n’imaginait pas vraiment ce scénario. “On s’attendait à ce qu’il y ait une échappée d’une quinzaine de coureurs même si là, à une trentaine, ça faisait beaucoup. Je me suis dit que ça allait être compliqué mais comme on se l’était dit au briefing, tout était possible dans le Mont du Chat”. Avec ce podium, il se dit “content de confirmer” qu’il est “à l’aise en montagne car il n’y avait pas encore eu beaucoup de courses de ce type jusque-là. Je n’en tire pas de conclusions, il y en aura d’autres”.

LE CYCLO-CROSS (DÉJÀ) DANS UN COIN DE LA TÊTE

En début de semaine, le J1 avait douté quant à ses capacités à briller sur l’épreuve ce week-end. “Après le Tour des Flandres, le Pays de Vaud… j’étais vraiment fatigué, j’avais peur que ce soit compliqué. Mais à partir de jeudi, finalement, j’ai eu de super sensations et je savais qu’il y avait moyen de faire quelque chose”. Cette Classique des Alpes marque la fin d’un premier cycle pour le jeune grimpeur, tout heureux de se sentir progresser dans bien des domaines. “Je commence à être vraiment bien. Avant, je roulais un peu trop comme en Cadets mais je commence à prendre de l’expérience, ça va de mieux en mieux”.

S’imagine-t-il désormais sur les routes d’un Championnat d’Europe que l’on promet difficile, au Portugal ? “Je n’ai pas encore fait la moindre sélection en équipe de France. J’ai fait une sélection avec AG2R au Pays de Vaud. S’il y en a une, je serai content, évidemment. C’est énorme de représenter son pays, je l’ai fait en cyclo-cross. Mais il y a une énorme densité en France. Ça se tient vraiment. La sélection sera dure à faire. Si je suis dedans, c’est bien. Sinon, tant pis…”. 

Le crossman se projette également à plus long terme en pensant à la prochaine saison dans les sous-bois, qu’il devrait débuter pied au plancher au mois d’octobre. “Le plan est d’être en forme dès le début de saison de cross. La première manche de Coupe du Monde sera tôt dans la saison et je viserai aussi le Championnat d’Europe. J’ai commencé à y réfléchir car l’air de rien, même si on a l’impression que c’est loin, ce sera vite là. Il faut anticiper pour ne pas trop se cramer et bien gérer les déplacements et les périodes de coupure”.