Paul Magnier l’avait annoncé l’hiver dernier, il avait un plan bien défini en tête pour 2022 : continuer de jongler - après la saison de cyclo-cross - entre le VTT et le cyclisme sur route, avec pour priorité le VTT et une période consacrée à la route entre mai et juillet avec l’enchaînement de courses par étapes difficiles. “J’aime bien les courses par étapes, j’ai des facilités à récupérer. J’arrive à bien enchaîner et c’est ce qui m’amuse”, déclarait-il alors (lire ici). Six mois plus tard, le Grenoblois installé depuis deux ans à Besançon est en train de suivre son plan à la lettre avec une belle réussite. La semaine passée, il a en effet remporté une étape du Tour du pays de Vaud, en Coupe des Nations, dans un sprint d’une vingtaine d’unités (voir classement). “Franchement, j’ai été très surpris de pouvoir jouer face aux meilleurs coureurs européens. On avait une bonne équipe et une bonne cohésion, ça m’a bien aidé. C’était une expérience super cool, on en a bien profité et on s’est bien amusé !”.

JAN CHRISTEN EN EXEMPLE

À Champagne, dans le Jura Nord helvète, le sociétaire de l’équipe de France Juniors s’est appuyé sur le train de l’équipe AG2R Citroën - Matys Grisel a lancé Noa Isidore - pour se montrer le plus rapide, après une course animée. “Il ne s’est rien passé de spécial en début de course puis il y a eu un long col de douze kilomètres qui a permis à un groupe d’une vingtaine de coureurs de se détacher. On était deux représentants de l’équipe de France (avec Ugo Fabries, NDLR) alors on allait dans les coups chacun notre tour pour ne pas se faire piéger dans les derniers kilomètres. Finalement, ça s’est fait au sprint et je savais que j’avais une bonne pointe de vitesse. J’ai suivi les AG2R et j’ai réussi à passer”.

D’emblée, le prologue avait donné confiance à Paul Magnier. “J’ai vu Jan Christen (vainqueur final de l’épreuve, NDLR) faire 2e le premier jour et c’est quelqu’un que je connais bien car il fait du VTT avec moi et je suis à son niveau. J’ai vite compris qu’il ne fallait pas faire de complexes et qu’il était possible de faire quelque chose de bien”. L’adolescent l’assure : il a pris “beaucoup de plaisir” sur les routes suisses et cette expérience enrichissante et pleine de promesses lui donne des idées pour la suite. “Ces dernières semaines, je me suis régalé sur mon vélo de route, notamment en enchaînant les montées de cols à l’entraînement. Et plus encore en compétition face aux meilleurs coureurs de ma génération”.

EN PLEINE RÉFLEXION POUR 2023

Des cols, il va encore en monter et en découvrir dans les prochaines semaines puisqu’il s’apprête à disputer la Classique des Alpes, ce samedi, puis le Valromey. “Pour moi, le Valromey est la plus grosse et la plus belle des courses Juniors”, relate celui qui citait déjà cet événement comme un rendez-vous majeur de son calendrier l’hiver dernier. Entre les deux épreuves, il disputera le Championnat de France de VTT. Puis, comme prévu, il délaissera le cyclisme sur route au terme du Valromey pour se concentrer sur la préparation du Mondial de VTT. “Ensuite, je verrai ce que je vais faire”. 

Car Paul Magnier s’interroge sur l’avenir et la trajectoire à donner à sa carrière cycliste en 2023. Pour ses débuts chez les Espoirs, il envisage de plus en plus sérieusement de faire désormais de la route une priorité. “J’ai envie d’en découvrir plus”. Sans délaisser totalement le VTT pour autant. “L’idée serait de trouver une équipe qui me laisse disputer les grands Championnats en VTT”. Après sa prestation sur le Tour du Pays de Vaud, le téléphone a commencé à sonner. Mais l'habituel coureur de Charvieu-Chavagneux IC veut se donner le temps de réfléchir. Après tout, rien ne presse. “J’attends aussi d’en savoir plus sur la suite à donner à mes études. Je compte me lancer dans un DUT ou en STAPS en septembre et il faut que je vois ce qu’il est possible de faire, notamment au niveau du choix d’une ville, pour trouver le bon compromis entre les études et mon futur club”.