Lucas De Rossi : « Je n’ai pas le temps de m’ennuyer »

Crédit photo China Glory Conti

Crédit photo China Glory Conti

Tout tenter pour trouver le bon type de travail de fond. Entre tente hypoxique et stage en altitude après la Turquie, Lucas De Rossi a envisagé plusieurs scénarios pour s’assurer de privilégier la bonne formule alors qu’il n’a, pour le moment, que très peu couru avec sa nouvelle formation chinoise. Mais ce n’est semble-t-il pas un problème pour l’ancien coureur du Team Delko, qui disputera sa première épreuve sur le sol français en 2022 ce mardi, à l’occasion de la Mercan’Tour Classic. DirectVelo fait le point avec le Provençal - qui vit entre Carry-le-Rouet, Marignane et Nice - de la Conti China Glory, dirigée par la paire française Amaël Moinard - Lionel Marie, avant sa deuxième (!) course de l'année. 

DirectVelo : Comment vas-tu avant la Mercan’Tour Classic ?
Lucas De Rossi : Tout va bien, tout se passe au mieux au sein de l’équipe. Je viens de passer trois semaines en stage en altitude avec un coéquipier, en Andorre, pour préparer les échéances à venir. On a bien bossé là-bas.

« C’EST ENCOURAGEANT »

Tu n’as repris ta saison qu’au mois d’avril lors du Tour de Turquie !
On a vite su que nous ne reprendrions la saison que là-bas, ce qui nous a permis de nous préparer en conséquence. Personnellement, ça m’arrangeait, en quelque sorte, car ça m’a laissé du temps pour me remettre dedans. C’était un mal pour un bien. J’ai pu faire de grosses bases de muscu, comme je n’en avais jamais faites. J’ai pris de la force. J’ai eu le temps de m’appliquer. J’ai abordé cette saison sans pression. Cette première s’est bien déroulée, c’était encourageant pour la suite. 

Depuis, tu n’as pas non plus retrouvé le chemin de la compétition, ce qui signifie que tu n’as disputé qu’une seule épreuve depuis près d’un an après ta fin de saison, déjà, sans la moindre compétition avec Delko fin 2021…
Je me suis entraîné très dur. J’ai fait pas mal de derrière scooter. Ce que j’appréhendais le plus, ce sont les sensations que j’allais avoir dans le peloton en Turquie car je n’avais pas couru depuis juillet. L’air de rien, il faut s’y réhabituer. Pour le reste, je n’étais pas très inquiet. Je savais que le manque de rythme n’allait pas être un gros problème. J’étais sûr de ma force sur le vélo. J’y allais serein. Et puis, le Tour de Turquie durait quand même huit jours, ce qui m’a permis de faire un bon enchaînement directement. J’ai vite passé un premier palier.

N’es-tu pas frustré de si peu courir ?
Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je comptais repartir sur un cycle hypoxique pendant vingt jours à la maison (Lucas De Rossi a une tente hypoxique dans laquelle il dort et qui lui permet de reproduire artificiellement les effets de l’altitude sur l’organisme, NDLR). Mais finalement, je suis donc parti en Andorre. Pour le reste, d’autres coureurs de l’équipe ont pu enchaîner mais personnellement, je préférais rester sur ce qui était prévu initialement. J’ai eu le temps de bien me préparer, comme je le disais, pour arriver sur cette Mercan’Tour Classic en condition. Ensuite, il y aura notamment la Ronde de l’Oise et le Tour de Slovénie, face à de grosses équipes. Ce sera un gros objectif pour l’équipe. Je pense aussi au long terme avec le Tour du Qinghai Lake.

« TOUT EST BIEN CALÉ »

L’équipe mise sur un calendrier plus fourni en dernière partie de saison, avec des épreuves asiatiques, mais la situation sanitaire continue de menacer certains déplacements…
Oui, il faudra voir ce qu’il est possible de faire en fonction de la situation mais normalement, si tout va bien, on devrait aussi y retourner en fin d’année pour le Tour d’Hainan et le Tour du lac Taihu, ce qui ferait deux bonnes courses par étapes intéressantes pour nous.

N’as-tu pas éprouvé l’envie et/ou le besoin de disputer quelques Élites Nationales pour garder le rythme de la compétition ?
Non, je préfère me préparer à la maison. Tout est clair au niveau de la prépa, avec des objectifs à plus long terme. Tout est bien calé avec l’équipe. Je préfère continuer sur cette dynamique-là qui a bien marché en Turquie. Il n’y a pas de raison de changer. Je n’ai jamais envisagé de disputer de courses avec les Élites, ça ne m’intéresse pas.

Partir au sein d’une Conti asiatique qui court très peu est un véritable pari. Après quoi vas-tu courir cette saison ?
Mon rôle va tourner autour de Sean Bennett. Je dois le protéger, l’accompagner le plus loin possible sur toutes les courses que l’on dispute ensemble. Si une opportunité se présente, pourquoi pas en profiter. Mais ce n’est pas le but principal. Je ne pense pas à des résultats personnels plus que ça. La saison de l’équipe sera tournée autour de lui. Je prends plaisir à le faire, à bosser pour un leader. Il y a une reconnaissance derrière qui est énorme de sa part et c’est plaisant. 

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