Ewen Costiou : « J’avais la hargne »

Crédit photo André Quentin - www.ggfotovelo.fr

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Si Ewen Costiou empile les bons points depuis le début de l’année, et plus largement depuis son titre de Champion de Bretagne acquis l’année dernière, le coureur de Côtes d’Armor-Marie Morin-U n’avait pourtant jamais connu la victoire en Élite. Ce samedi, il a réparé cette anomalie sur la quatrième étape du Tour de la Manche (voir classement). "La première, ça fait plaisir. Je l'attendais sans trop l'attendre, je visais plutôt le général depuis le début de l’épreuve, mais c'est particulier de décrocher la première". Ce samedi, la journée du peloton de la course normande a commencé par un chrono. Un exercice qu’apprécie l’Espoir 2. "J'étais déçu, je n’étais pas top-top. Je pensais au moins faire podium et j'espérais même gagner, mais c'était à la patte, Pierre Thierry était vraiment fort. J’étais un peu rincé de mes efforts de la veille", reconnait celui qui avait aussi effectué un stage avant le départ de ce Tour de la Manche.

Alors l’après-midi, il y a déjà eu la réaction au chrono du matin. Mais aussi la révolte après avoir pris la 2e place la veille, battu en un contre un par Jocelyn Baguelin. "J'avais la hargne. On avait un plan avec l'équipe, à savoir durcir la course dès le km 59. L'équipe a fait un travail top, ils ont monté la bosse très vite, ça a cassé derrière et j'en ai remis". Un groupe d’une dizaine d’unités prend les devants. Le circuit difficile avec son mur d’arrivée fait la sélection. "Le circuit était un chantier, c'était vraiment dur. Au kilomètre, il y avait un bon mur avec l'arrivée en haut, ça me convenait parfaitement". Comme un petit souvenir du Tour de Bretagne, où il avait triomphé en solitaire à Camors, en faisant la différence dans un final difficile. "Exactement, j’étais sorti de loin, j'ai rattrapé tout le monde et j'étais le plus fort", se rappelle-t-il.

« ÇA M’A FAIT UN BIEN FOU À LA TÊTE »

À Mortain cette fois, la difficulté fait tout exploser. "Ça se désorganisait beaucoup comme c'était raide, j'ai testé les gars plusieurs fois, je sentais que j'étais le plus fort. À un moment Castellarnau a attaqué avec Theo Thomas, j'ai contré, je les ai rejoints et j'ai réattaqué tout de suite. Je suis sorti à deux tours". Mission accomplie, personne ne reverra Ewen Costiou. Même s’il a fourni de gros efforts pour résister à ses poursuivants. "Avec mon DS, Erwan Cornillet, et l'équipe on s'était dit qu’il pouvait y avoir des écarts, je l'avais dans la tête. Deux tours c'était long, mais j'étais assez confiant. Même si les crampes étaient là à la fin, ça l'a fait". Sur l’ensemble de la journée de samedi, le Finistérien fait donc la belle opération au classement général, en se replaçant à 6 secondes de Mickaël Guichard. "J'avais fait un bon coup hier mais louper la victoire était décevant. Avec Mathis (Le Berre), on est tous les deux placés maintenant".

Ce dimanche, l’étape s’annonce moins difficile. "Le circuit est le même que l'année dernière, ce n’est pas un gros chantier, mais je pense que c'est faisable". Depuis son succès au Tour de Bretagne, le Champion régional se redécouvre. "Ça m'a fait décompresser. Avant je me mettais de la pression tout seul, même si tout le monde me disait que je n'avais pas à l'avoir. J'avais envie de gagner une belle course". Il va même plus loin dans son déclic mental. "Je vais sur les courses sans me dire que je dois absolument gagner sinon c’est que je suis nul, sourit-il. Je suis plus détendu, ça m'a fait un bien fou à la tête". Après les victoires sous le maillot de la N1 bretonne, et celles avec le maillot à hermines, Ewen Costiou attend désormais d’honorer un nouveau maillot. "Maintenant j’aimerais viser des courses avec l'équipe de France ou un Championnat. Je ferai la Course de la Paix, on verra comment je suis avec les grimpeurs". Et pourquoi ne pas tirer son épingle du jeu sur une étape.

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