Une équipe française au top niveau en e-sport

Crédit photo DR

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Le Team Hexagone p/b Saris évolue cette année dans la Zwift Racing League Première Division. C'est la seule équipe française à ce niveau-là. Elle compte dans ses rangs Pierre Almeida, Sébastien Havot, Tony Lemler, Corentin Navarro, Calum O'Connor, Julien Souton, Cédric Stempel ou encore Pierre Fell, spécialiste Zwift.

Le format habituel d'une saison, c'est un classement sur six à huit épreuves. Il y en a trois par an. C'est lors de la dernière saison terminée que le Team Hexagone p/b Saris est monté au plus haut niveau. Zwift a modifié le format pour une compétition test. Et dans les matchs à élimination directe, l’équipe française est en demi-finale !

Les cinq coureurs retenus - Pierre Almeida, Tony Lemler, Corentin Navarro, Calum O’Connor et Julien Souton - affrontent en demi-finale ce mercredi à 21h13 la Movistar. Avant ce grand rendez-vous, le manager Romain Malbreil fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment est né ce projet ?
Romain Malbreil : J’utilise l’application Zwift depuis le début, vers 2016-2017. Au départ, il n’y avait pas forcément un aspect compétition sur Zwift, c’était plus des communautés par pays. Depuis un ou deux ans, ils ont lancé une compétition officielle, la Zwift Racing League. À partir de là, avec une bande d’amis, on s’est pris rapidement au jeu. On a créé une équipe, on a progressé et le projet Hexagone s’est créé au début 2022. On a participé à la première saison 2022 (janvier-février), on a fini dans les trois premières équipes de la division communautaire et actuellement on participe à l’évènement mondial “la Zwift Knockouts”. C’est l'événement majeur sur l’application Zwift aujourd’hui. J’aimerais remercier notre partenaire Saris qui nous soutient depuis 2022 dans cette discipline innovante. C’est un grand plaisir de collaborer avec eux.

Comment l’équipe a-t-elle été constituée ?
Je suis coureur Élite à Corbas Lyon Métropole, en N2. La plupart des membres de l’équipe sont des amis, eux aussi sont coureurs Élites en France. Nous ajoutons à cela un ou deux étrangers qui sont eux spécialistes de Zwift. Ils nous apportent leurs capacités sur la plateforme.

Ce mixte est-il important ?
C’est très important puisque pour Zwift, il faut bien sûr des capacités physiques. Un très bon coureur Élite sera à l’aise sur Zwift. Il faut aussi avoir une connaissance du jeu, ce n’est pas le meilleur coureur français qui va venir sur Zwift et qui sera le meilleur sur Zwift. Il y a des notions du jeu à apprendre, il faut bien comprendre les stratégies et savoir comment fonctionne l’aéro qui est l’aspiration dans un groupe sur Zwift. C'est bien d'avoir des coureurs expérimentés Zwift qui accompagnent des coureurs Élites possédant des capacités physiques très élevées. Une fois que les coureurs Élites comprennent le jeu et sont de plus en plus à l’aise, ils deviennent des supers coureurs Zwift. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous arrivons à atteindre la division “Pro” de Zwift.

« TOUS UN PEU SURPRIS »

Ils sont finalement parmi les meilleurs coureurs du monde. S'y attendaient-ils ?
On est tous un peu surpris. Nous sommes des coureurs Élites donc on est conscient que nous avons des capacités plutôt bonnes puisqu’on fait du cyclisme à un haut niveau. Mais nous ne pensions pas atteindre aussi vite le très haut niveau. On est monté, on pensait se faire éliminer dans les phases de groupes et on se retrouve en demi-finale contre la Movistar ce soir. On est à la fois heureux et surpris d’être à un aussi haut niveau dès notre première saison.

Quel a été le parcours pour se qualifier pour cette demi-finale ?
C’est une épreuve sur un mois. La première semaine, il y avait une phase de groupes où nous étions divisés dans trois poules de quatre ou cinq équipes en fonction du tirage au sort. Les deux premiers de chaque poule passaient en quart de finale. C’était une course aux points. En quart de finale, c’était une élimination. Tous les tours, il y avait un coureur éliminé et le dernier en course donnait la victoire à son équipe. Nous avons battu une équipe belge, ce qui nous a permis de passer en demi-finale.

Quel est le format de cette demi-finale ?
C’est  une course aux points, contre l’équipe Movistar qui fait partie du groupe WorldTour. Nous sommes plus à l’aise sur le format confrontation directe puisqu’on a l’habitude de le faire régulièrement. Une course aux points, c’est ce qu’il y a le plus souvent sur Zwift. Nous maîtrisons ce format-là. Dans tous les cas ce sera difficile mais on ne découvre pas le format ce soir. Ce sera le physique des coureurs qui parlera.

« ALLER EN FINALE EST RÉALISABLE »

La victoire finale est-elle envisageable ?
Nos objectifs ont un peu changé. Au début, nous espérions passer les phases de groupes. C’était notre objectif et nous sommes satisfaits de l’avoir atteint. Nous avons réussi à éliminer la 2e équipe mondiale la semaine dernière. Ça nous a mis en confiance, on se dit que maintenant c’est du bonus et que si nous avons réussi à battre la 2e équipe mondiale, nous devons réussir à éliminer les autres équipes. L’objectif d’aller en finale est réalisable. Nous allons tout faire pour gagner ce mercredi soir.

Vous avez battu la deuxième équipe mondiale : quelle est actuellement la première ?
C’est une équipe américaine, elle s’appelle Next. Elle était dans l’autre partie du bracket et a été éliminée. Aujourd’hui, il reste des équipes de très haut niveau mais qui ne sont pas des “Top” équipes. Pour nous, c’est plus abordable. Sur les quatre équipes restantes, il y a deux équipes que nous avons réussi à battre en play-off lors de la course aux points. Il y a seulement l’équipe Movistar que nous n'avons jamais affrontée. Les autres équipes ont recruté plusieurs coureurs, elles sont devenues plus fortes et plus compétitives. Je pense que c’est très homogène au niveau des quatre équipes restantes. Il n'y en a pas une qui sort du lot. On est tous capable d’aller en finale.

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