Dylan Teuns : « J’ai continué à y croire »

Crédit photo Gautier Demouvaux / ASO

Crédit photo Gautier Demouvaux / ASO

Onze ans après Philippe Gilbert, Dylan Teuns s’est imposé ce mercredi lors de la Flèche Wallonne (voir classement). En 2011, le Belge était présent dans le mur de Huy en tant que spectateur lors du sacre de son compatriote. “J’étais près de la Chapelle. Je m’en souviens, j’étais avec mon meilleur ami", se remémore le sociétaire de la formation Bahrain Victorious, qui savait aussi que c’était à cet endroit qu’Alejandro Valverde avait produit son effort lorsqu’il avait terminé 3e derrière l’Espagnol en 2017. “Je n’avais pas été capable de suivre son accélération. Aujourd’hui, la roue a tourné. J’ai saisi ma chance. Je le sentais revenir mais j’ai eu les jambes pour réaccélérer. Tout est allé dans le bon sens. Je suis super fier". 

« ÇA FAIT QUELQUE CHOSE D’AVOIR LE ROI DU MUR DERRIÈRE MOI »

Lors des quatre précédentes éditions, le coureur de 30 ans est passé au travers sur cette épreuve. “J’ai vécu quelques mauvais moments. C’est une relation d’amour et de haine. Il faut avoir les jambes comme c’était le cas aujourd’hui, autrement, tu n’es pas en bonne position". Autrement dit, il a en quelque sorte vaincu le signe indien lors de cette édition 2022. “Je n’ai jamais douté de moi. J’ai dû lutter face à la pression des autres. Quand tu as pu monter sur le podium, la victoire n’est pas loin. Ces cinq dernières années, j’ai continué à y croire et à me dire qu’un jour, ça marcherait".

Mesurant 1,81m pour 64 kg, il a la morphologie pour ce type de montée pentue, comme il l’avait déjà montré à l’occasion de son succès d’étape à la Planche des Belles Filles, lors du Tour de France 2019. “Mais c’est totalement différent. J’étais dans une échappée. Cette fois, j’étais avec tous les grands favoris dans la dernière montée. Ça rend cette victoire plus spéciale". En outre, il a devancé le vétéran Alejandro Valverde, lauréat à cinq reprises de la Flèche Wallonne. “J’ai un grand respect pour lui. À 42 ans - l'Espagnol les fêtera dans quelques jours -, je ne pense pas que je serai encore coureur pro. Peut-être que je serai dans mon canapé. Ça fait quelque chose d’avoir le roi du mur derrière moi". 

« IL M’A DONNÉ BEAUCOUP DE CONFIANCE »

Dylan Teuns a vécu un début de saison compliqué. Il a attrapé la Covid après le Tour de la Communauté de Valence. “Après cinq jours de Covid, je stressais. J’écrivais au docteur de l’équipe trois fois dans la journée pour lui demander si je pouvais reprendre. Je suis resté dix jours sans vélo. Dès que j’ai eu mon premier test négatif, j’ai réenfourché le vélo". Et il a su rester calme. “Il fallait être patient et continuer à croire à ma préparation en ne participant pas à Paris-Nice, mais en allant au Tour de Catalogne. J’ai eu quatre semaines pour m’entraîner avant la Catalogne. Les premiers jours, le but était de voir comment je me sentais. Ensuite, j’ai augmenté la cadence". 

Au Tour de Catalogne, justement, il a directement eu de bonnes sensations en terminant notamment 5e de la dernière étape et 12e du classement général. Puis le Belge a obtenu trois Top 10 de prestige au Tour des Flandres, à l’Amstel Gold Race et à la Flèche Brabançonne. "J’avais une très bonne forme et j’ai obtenu de très bons résultats. Le podium et la victoire n’étaient pas loin". Dylan Teuns a même eu la surprise de prendre part à Paris-Roubaix dimanche dernier. “Il manquait des coureurs dans l’équipe alors j'y suis allé. J’étais utile sur la première partie de cette Classique. Au premier abord, je n’aime pas ce stress. Quand nous sommes sur les pavés, je n’ai pas de mauvaises sensations. Par contre, dans Arenberg, je me suis demandé ce que je faisais ici. Je me suis arrêté". Sa condition n’avait pas disparu, notamment via l'appui de son entraîneur Michele Bartoli, vainqueur de la Flèche Wallonne en 1999. "Il m’a donné beaucoup de confiance lors des deux-trois dernières semaines. J’aime vraiment sa façon de coacher". Avec le succès que l’on connaît. 

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