Lorsqu'il a posé ses roues sur le béton du vélodrome de Roubaix, Romet Pajur s'imaginait en tête de Paris-Roubaix. "J'ai cru un moment que j'avais gagné mais j'ai compris que j'étais 2e", avoue-t-il à DirectVelo, après coup. "Je n'ai pas vu qu'il y avait un gars devant. On a revu des coureurs donc je pensais qu'il ne restait plus personne devant", explique le dauphin de Niels Michotte (voir classement). Le coureur de la sélection d'Estonie est sorti à deux kilomètres de l'arrivée. "Le peloton se regardait et j'ai attaqué. Un gars a pris ma roue mais il était cuit".

Cette 2e place dans Paris-Roubaix le ravit. "Je suis content car c'est seulement ma deuxième course de l'année, je ne m'attendais pas à être si bien". La première n'était pas si loin de Roubaix, à Flobecq dans le Hainaut, où il s'était imposé. Pour ce premier succès, il portait le maillot vert du Team Auto Eder, une des armadas du peloton Junior qu'il a rejointe cette saison. "L'an dernier, j'ai eu de bons résultats (victoire étape sur la Course de la Paix, 11e du Championnat du Monde, NDLR) et ils m'ont contacté".

Romet Pajur, sans lien avec Markus, le pro d'Arkéa-Samsic, se présente comme "un coureur tout terrain pour les Classiques mais pas un grimpeur pour la montagne". "Un puncheur", ajoute Alo Jakin, le directeur sportif des Juniors estoniens. L'ancien pro d'Auber 93 est d'ailleurs très confiant dans la nouvelle génération estonienne. "Toute l'équipe a beaucoup de potentiel. J'essaie de leur donner beaucoup d'expérience". Pour preuve, ses coureurs prennent la tête de la Coupe des Nations.