Magnus Sheffield : « Cette saison est pleine de surprises »

Crédit photo James ODVART / DirectVelo

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À même pas 20 ans - il les aura le 19 avril -, Magnus Sheffield s’est imposé ce mercredi lors de la Flèche Brabançonne (1.Pro – voir classement). “Je ne pensais pas gagner. Cette saison est pleine de surprises. J’ai un bon calendrier et j’ai la confiance de l’équipe. Ils veulent faire progresser les jeunes. On apprend rapidement avec des coureurs expérimentés comme Geraint (Thomas), Dylan (van Baarle) et Luke (Rowe). Et entre jeunes avec Ben Turner, Kim Heiduk ou même Tom Pidcock, on se tire la bourre aussi bien aux entraînements qu’en course“, déclare au micro de DirectVelo le sociétaire d’INEOS Grenadiers qui s’était déjà imposé sur une étape du Tour d’Andalousie (2.Pro) en février.

« ON EST SUR UN MÊME PIED D’ÉGALITÉ »

Comme lors du Grand Prix de Denain, la formation britannique était représentée par trois éléments dans le groupe de tête. On retrouvait de nouveau Magnus Sheffield, Ben Turner et cette fois-ci Tom Pidcock à la place de Jhonatan Narvaez. “Nous avons utilisé notre force. Le plan était d’être en surnombre comme nous l’avons montré sur d’autres courses. C’est une de nos qualités cette saison“. Mais contrairement à Denain, l’échappée est arrivée à son terme. Elle était notamment composée de Remco Evenepoel, Benoît Cosnefroy, Warren Barguil et Tim Wellens. “Le groupe était très fort. Remco a couru de façon très agressive, il semblait trop confiant. Benoît a prouvé ces derniers jours qu’il était fort sur les parcours punchy“.

Les parcours punchy, c’est justement ce qu’aime l’Américain. “Je ne suis pas un pur grimpeur“. De par son passé de skieur, il a une très bonne mémoire visuelle. “Nous avions reconnu le circuit. Je me souvenais très bien des courbes, des parties techniques et des entrées sur les pavés“. Mais c’est sur une ligne droite rectiligne à moins de quatre kilomètres de l’arrivée qu’il est parti en facteur. Il n’a ensuite plus été revu. “Ça aurait pu être Tom ou Ben. Chacun d'entre nous aurait pu gagner. C’est tombé sur moi. On est sur un même pied d’égalité et on est amis, c’est ce qui nous différencie des autres équipes“.

« J’ESSAYAIS DE BATTRE LE RECORD DE L’HEURE »

Originaire du nord de l’État de New-York à Pittsford, Magnus Sheffield a donc commencé par le ski avant de changer de sport. “Il y avait un circuit de VTT en bas de ma maison. Certains de mes amis du ski sont allés au magasin de vélo. J’ai été invité là-bas. Ils m’ont emmené à une course de cyclo-cross“. Puis il est venu en 2019 en Europe pour faire de la route. “Je m'y suis rendu avec l’équipe nationale. J’ai passé un peu de temps en Belgique. J’y étais au printemps et en été en prévision du Championnat du Monde“, explique celui qui s’est ensuite classé 3e chez les Juniors au Mondial dans le Yorkshire. Par la suite, il a rejoint Rally Cycling pour sa première année Espoir avant d’intégrer INEOS Grenadiers cette saison. “Ça n’avait pas pu se faire avant en raison du Covid. Mon entraîneur chez Rally travaillait avec INEOS et m’a présenté à eux“. L’ancien skieur vit en Andorre au milieu des montagnes. “J’aime cet environnement. J’ai aussi des coéquipiers là-bas et c’est une base de l’équipe avec Monaco“.

Ce dimanche, il participera à son premier Paris-Roubaix avant de prendre part, quelques jours plus tard, à sa première compétition sur piste à l’occasion de la Coupe des Nations à Glasgow. “J’ai une expérience limitée sur la piste mais j’en ai fait pendant le confinement car il n’y avait aucune course en Junior. C’était spécial. J’essayais de battre le record de l’heure dans la catégorie“. Puis en mai, il retrouvera une partie de sa famille au Tour de Norvège, sa mère étant d’origine norvégienne. “J’en profiterai pour passer un peu de temps avec eux avant la course. Je ne suis pas un pur Américain, je suis habitué au style de vie européen. Mais ce n’est pas évident de vivre loin de mes proches à mon âge“.

 

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