La grande nouvelle est tombée ce mercredi matin : le Stade Rochelais Charente-Maritime, au même titre que toutes les autres formations professionnelles françaises, sera de la partie lors du prochain Tour de France féminin. “Ces derniers temps, je n’y croyais pas ! Avec 22 équipes au départ, ça semblait vraiment compliqué d’être dedans. Mais la bonne nouvelle est venue du fait qu’ils ont élargi à 24 équipes”, se réjouit Jean-Christophe Barbotin auprès de DirectVelo.

« ON EST CONSCIENT DE NOS LIMITES »

Le manager général de la structure charentaise est extrêmement ému et fier de savoir qu’il pourra emmener ses troupes sur la Grande Boucle l’été prochain. “C’est le projet d’une vie, je le mène depuis très longtemps. Un jour, il faut un aboutissement. Je m’étais fait à l’idée qu’on n’allait pas y aller et je réfléchissais déjà à comment rebondir et composer l’avenir, sans le Tour de France. On a eu une réunion il y a huit jours pour étudier tout ça. On était prêt à réécrire le projet, sachant qu’on allait perdre entre 100 000 et 150 000 euros de budget pour 2023, sans le Tour. Le département aurait ramené le budget à la baisse, ça aurait été un gros frein au développement de l’équipe. Là, au contraire, ça va nous permettre de monter le niveau français”.

Il en est persuadé : cette participation au Tour de France va doublement faire du bien à son projet : sportivement, bien sûr, et financièrement, avec l’espoir de continuer de se solidifier à l’avenir. “On s’est construit en DN et là, on essaie de se faire notre place en UCI. Il y a encore des lacunes, c’est évident. On est conscient de nos limites et du fait que le niveau sera très élevé. Mais il faut bien passer par là pour espérer, justement franchir de nouvelles étapes”. N’a-t-il pas pour autant le moindre doute quant aux capacités de son collectif d’être à la hauteur de l’enjeu ? “Je ne suis pas inquiet car on n’a pas les mêmes objectifs que les équipes du WorldTour. Pour nous, ça se jouera sur le comportement, on voudra montrer le maillot et animer la course. Si on est capable de ça, ce sera une réussite. Ça voudra dire que les filles sont capables de s’en sortir même s’il n’y a pas de résultat à la fin. Et on n’est pas à l’abri d’un résultat, par exemple via une échappée”.

« L’INVITATION VA NOUS BOOSTER »

Clairement, les jaune-et-noir devront se faire violence pour rivaliser avec les meilleures athlètes mondiales. Mais l’envie sera évidemment immense. “Notre niveau est encore juste. Mais l’invitation va nous booster, ça va générer des fonds et c’est un grand motif d’espoir pour l’avenir, pour notre construction. C’est un cercle vertueux”, insiste Jean-Christophe Barbotin.

La sélection pour le Tour de France va désormais se jouer dans les deux prochains mois. “J’ai déjà quelques idées mais il reste du temps. Certaines filles ont du caractère et ne comptent pas leurs coups de pédales depuis le début de saison, elles ont une démarche professionnelle et ont progressé. Ce sont des signes positifs. Il faut qu’elles continuent à en donner. La porte n’est fermée à personne”, précise-t-il en expliquant que la sélection sera annoncée fin mai/début juin. “Pour qu’elles puissent se préparer convenablement”. Après le Tour de Suisse et le Championnat de France, la formation Continentale ne devrait pas pouvoir disputer d’autres épreuves UCI en préparation du Tour de France. Un stage est donc prévu entre les Championnats et le Tour. Son mot de la fin est pour les équipes d’ASO. “Je tiens à les remercier de tout faire pour permettre au cyclisme féminin de s’améliorer. Le niveau doit augmenter et cette participation de toutes les équipes françaises va y contribuer”.