Boucles Guégonnaises : comment se faire une place ?

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Huit manches sont, cette saison, au programme de la Coupe de France Femmes et la première d’entre elles se dispute ce dimanche, à Guégon (voir le programme complet ici). Un peloton très fourni, de plus de 200 unités, est attendu sur l’épreuve bretonne. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer quelconque scénario. Pas évident non plus d’anticiper la bonne stratégie à adopter pour espérer sortir du lot. “Ce sera une course assez nerveuse, avec énormément de monde au départ. Il y aura de grands noms. Je pense qu’il y aura une élimination par l’arrière”, considère Léa Pitard. Sa formation Lanester Bretagne Sud compte bien jouer sur différentes cartes ce dimanche. “On aura notamment Enora Oger ou Émilie Jamme. Même s’il n’y a pas beaucoup de dénivelé, je vois bien une fille terminer seule, en costaude, ou alors voir un petit groupe se jouer la victoire au sprint. Il faudra faire attention au placement pour ne pas rater le bon coup”, enchaîne la Mayennaise, qui travaille dans un laboratoire d’agro-alimentaire en trois-huit. 7e au Poiré-sur-Vie lors du Circuit des Plages Vendéennes, l’athlète de 22 ans se dit “étonnée de sa condition car je ne pensais pas être aussi bien d’entrée de jeu. Mais j’espère bien continuer sur cette lancée”.

Victoire Joncheray, pour sa part, s’était illustrée plusieurs fois en Coupe de France N2 l’an dernier avec un Top 10 à Morteau et un Top 10 lors de la Mirabelle Classic. “J’ai repris aux Boucles de Seine-et-Marne, sous la pluie. C’était terrible avec le froid mais au moins, c’était une première mise en jambes. J’ai fait une bonne prépa et j’ai hâte de voir où j’en suis. Honnêtement, ce n’est pas un objectif en soi mais c’est une rentrée des classes pour beaucoup qui doit permettre de savoir où l’on se situe dans la hiérarchie, et voir ce que l’on doit encore améliorer pour les semaines à venir”. L’athlète de 27 ans, directrice artistique en agence en parallèle de sa pratique du cyclisme, imagine un circuit “pas très casse-pattes qui devrait favoriser les sprinteuses. On pourrait jouer la carte de Manon (Diringer) mais il faudra quand même être attentives à toutes les possibilités et voir ce qui est le mieux en fin de course. On sait qu’en Coupe de France, c’est le nombre de points qui compte”, lance la sociétaire de l’UVCA Troyes, nouvelle venue dans l’équipe cette saison. D'abord vététiste, la Savoyarde - originaire d’Annecy mais qui réside désormais à Lyon - se considère toujours comme “une novice” sur la route après avoir fait “beaucoup de bêtises tactiques” l’an passé pour ses débuts chez les Élites. “Je construis un projet autour du vélo petit à petit. Sans pression, mais j’ai envie d’essayer”, assure celle qui a accompagné pendant deux ans la paratriathlète Annouck Curzillat, médaillée aux Jeux de Tokyo l’an dernier.

PAS À L'ABRI D’UNE SURPRISE

Balladyne Tritsch pourra moins compter sur la force collective de son groupe sportif ce dimanche. En effet, l’équipe Emotional.fr Tornatech GSC Blagnac n’aligne que trois filles sur cette première manche de Coupe de France. “Il y a aussi Cindy (Pomares) et Célia (Le Mouël) qui sera pratiquement à domicile. On vient pour gagner mais on a conscience qu’à trois, ce ne sera pas simple tant il y a de monde ! Il faudra courir intelligemment. Quand je vois le nombre d’engagées, c’est exceptionnel et impressionnant. Ça me fait penser aux courses espagnoles. Le placement sera primordial, plus que jamais”. Ingénieur d’études en bio-technologie, l’Alsacienne - désormais installée à Bordeaux - “pense pouvoir atteindre un bon pic de forme assez vite après un gros cycle d’entraînements durant tout l’hiver, même si les gros objectifs seront plus loin, notamment avec le Championnat de France chrono”. Elle aura “une revanche à y prendre” après avoir été renversée par une moto l’an passé.

Parmi les filles à surveiller, il ne faudrait pas oublier Chloé Schoenenberger. La sprinteuse de l’Occitane CF réalise un début de saison très solide. Lauréate sur une manche du Trophée Médérel, 3e au Poiré-sur-Vie au Circuit des Plages Vendéennes et encore 3e aux Boucles de Seine-et-Marne en ce début d’année, elle est en grande condition. “À Guégon, ça pourrait être un peu le même style de course que ce qu’on a vu jusqu’à présent donc c’est intéressant pour moi. D’un autre côté, on sera vraiment nombreuses au départ et en ce sens, ça risque de ne pas être la même limonade quand même”, contre-balance l’habitante de Revel (Haute-Garonne), qui a grandi près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. “J’espérais partir fort mais c’est vrai que c’est la première année où ça commence vraiment à marcher comme je le voulais. Et ça fait du bien ! En espérant que ça puisse continuer”. Ses résultats actuels, Chloé Schoenenberger les attribue notamment à son changement d’équipe et à une plus grande confiance en elle. “Ce n’est que ma troisième saison sur le vélo. J’ai l’opportunité de participer à pas mal de courses d’un bon niveau et ça fait progresser”, ajoute celle qui travaille dans le secteur de la recherche et du développement, en cabinet, dans le domaine précis des compléments alimentaires. Avec un peloton aussi imposant au départ, toutes ne pourront pas se distinguer à Guégon. Mais une surprise n’est pas à exclure pour celle qui trouvera comment se faire une place. 

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Portrait de Léa PITARD
Portrait de Chloé SCHOENENBERGER
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