Anthony Perez a imité Warren Barguil

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Anthony Perez n’a pas souvent sa carte à jouer mais lorsqu’il peut tenter sa chance, il tâche de ne pas se louper. Ce samedi, le Toulousain a parfaitement manœuvré pour remporter, au bout du suspense, la Classic Loire-Atlantique (voir classement). “Je suis très content de gagner. L’équipe m’avait désigné leader et j’étais content d’avoir leur confiance. C’est cool de pouvoir m’exprimer”, se satisfait tout d’abord le coureur de la Cofidis, qui avait jusque-là évolué dans un rôle d’équipier depuis le début de saison, notamment auprès de Victor Lafay sur Tirreno-Adriatico, qui n'a pas manqué ce samedi d'aller le féliciter au protocole. “Aujourd’hui, avec un niveau un peu moins haut, je savais que j’avais ma chance, d’autant que le parcours me convenait bien”.

L’ÉVIDENCE DU SPRINT

Ce succès, l’athlète de 30 ans l’a construit en plusieurs étapes. “On est sorti à trois tours de l’arrivée, avec un gros groupe. Quand on est rentré sur (Pierre) Latour, les Total ont accéléré avec le vent de côté et ça a fait l’écrémage. J’ai essayé de jouer au plus malin car il y avait quatre Total et deux Arkéa, notamment. J’étais en infériorité mais Thomas Champion et Eddy Finé ont bien travaillé toute la journée et il faut aussi saluer leur travail”, tient-il à souligner. Sa stratégie pour le final est ensuite devenue évidente : “j’ai suivi les attaques et comme j’ai vu qu’il y avait toujours un équipier pour rouler, notamment (Alexis) Gougeard, j’ai préféré jouer ma carte au sprint”.

Par chance, son groupe de contre a repris Valentin Ferron (TotalEnergies) dans les tout derniers instants de la course et c’est donc au sprint et en petit comité que la victoire s’est jouée. “Je me souvenais de la façon dont Warren Barguil avait gagné ici-même sur le Championnat de France et j’ai donc fait exactement la même chose en lançant de derrière. On est rentré sur le dernier rescapé au dernier moment et ça l’a fait”, développe pour DirectVelo celui qui avait tenu à être vigilant au scénario de la course à partir des 80 derniers kilomètres, histoire de ne pas louper le bon mouvement. Cette victoire, Anthony Perez souhaite la dédier à sa petite fille de 14 mois. “Et à ma femme aussi, il ne faut pas l’oublier !”, rigole-t-il encore, lui qui n’est jamais le dernier à plaisanter avec la presse.

EN APPUI DE GUILLAUME MARTIN SUR LE TOUR D’ITALIE

Voilà donc qu’Anthony Perez décroche son quatrième succès professionnel en carrière. L’ancien sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence n’avait plus gagné depuis la première étape du Tour des Alpes-Maritimes-et-du-Var, en 2020. Une victoire particulièrement émouvante pour celui qui avait alors fondu en larmes après la ligne (lire ici). Après deux ans d’attente, il assure ne pas avoir été frustré de ne plus gagner entre-temps car il sait que les occasions de le faire sont rares. “Le cyclisme devient de plus en plus perfectionné. Il y a de moins en moins de coureurs qui gagnent. Même un mec comme Peter Sagan ne gagne plus trop de courses. Même en Coupe de France, c’est vraiment une joie de gagner car ce n’est pas simple”.

D’autant qu'en plus de voir les occasions de tenter sa chance se raréfier, il va - dès ce dimanche - retrouver un rôle de coéquipier pour Piet Allegaert, lors de Cholet-Pays de la Loire. Son prochain grand objectif sera ensuite le Tour d’Italie et là aussi, il y sera dans le rôle d’appui pour un leader. “On espère un Top 5 au général avec Guillaume Martin, c’est un objectif élevé y compris pour moi”. Une raison de plus de profiter à fond de ce succès personnel chèrement acquis.

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