Axel Mariault s’est rassuré. Ce dimanche, le néo-pro a pris part à la principale échappée de la journée sur la Faun-Drôme Classic (2.Pro). “J’étais très déçu d’hier (samedi) car comme sur le « Haut-Var », je me suis fait piéger dans une descente avant un moment clé. Après, on a monté le Val d’Enfer à bloc… Je suis revenu à 50 mètres de la queue du groupe mais je n’ai pas pu rentrer donc j’ai fini dans le grupetto, très loin”, rappelle-t-il après coup en évoquant la Faun-Ardèche Classic (2.Pro). Il tenait ainsi à montrer un visage différent sur la seconde épreuve des Boucles Drôme/Ardèche. “Je voulais prendre l’échappée. Ça a bien bataillé. On a été très actifs en début de course avec l’équipe. J’ai fait le job dans une bosse pour rentrer sur les mecs qui étaient déjà sortis puis on s’est retrouvé à six devant”, se félicite-t-il.

« IL ME MANQUE ENCORE UN PEU DE CAISSE »

Pour autant, il était - comme la veille - difficile d’imaginer l’échappée avoir une véritable chance de jouer la victoire. “Même avec cinq minutes d’avance, on savait très bien que ça allait être compliqué. Le peloton a vite fait redescendre l’écart à 2’30”. On a quand même bien résisté”, insiste le sociétaire du Team U Nantes Atlantique, qui a ensuite vu le local Pierre Latour (Team TotalEnergies) revenir sur l’avant à l’amorce de la dernière heure de course. “J’ai été l’avant-dernier à sauter de l’échappée initiale et j’en suis content car il y avait quand même des mecs costauds devant comme (Anthon) Charmig qui a gagné une étape du Tour d’Oman en début de saison”.

S’il est satisfait, c’est aussi parce qu’Axel Mariault sait très bien qu’il ne peut pas encore être trop exigeant avec lui-même et qu'il ne pouvait pas espérer rivaliser avec les meilleurs, comme le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), finalement vainqueur ce dimanche (voir classement). Freiné par une inflammation du tendon de la rotule fin novembre, au moment où il comptait reprendre l’entraînement, il a été gêné tout l’hiver et n’a pu lancer sa préparation que lors du stage de janvier de son équipe. Autant dire que l’ancien Champion de France Amateurs a perdu beaucoup de temps et ne pouvait, dans ces conditions, pas espérer être très compétitif dès février. “Il me manque encore un peu de caisse mais c’est bon pour la suite, je suis vraiment content de cette journée alors que j’étais frustré hier”.

« IL FAUT PASSER À AUTRE CHOSE »

Voilà surtout l’occasion de retrouver le moral. “Pendant l’hiver, c’était très dur dans la tête car je n’ai pas pu beaucoup rouler. J’ai repris bien comme il faut il y a seulement un mois. D’ici deux-trois semaines, ça ira encore mieux, je vais travailler dur pour ça”, promet-il. “En tout cas, prendre une échappée était un premier objectif. Je sais qu’à la télé, ça peut sembler simple à faire mais c’est sorti à la pédale au bout de trente bornes donc il fallait se battre pour être devant”. À moyen terme, Axel Mariault pense au Tour du Jura, à la Classic Grand Besançon Doubs ou encore à la Mercan’Tour Classic. “Ce sont des courses qui peuvent correspondre à mes qualités”.

Après avoir débuté chez les pros lors du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1), le voilà en tout cas dans le grand bain. Et désormais, son maillot bleu-blanc-rouge, bien que gravé à jamais dans sa mémoire, semble bien loin. “Le titre m’a donné beaucoup de confiance mais je sais que quand on passe chez les pros, les compteurs sont remis à zéro, même si j’aurai ce titre à vie. Il faut passer à autre chose”. Avec l’envie de se faire respecter chez les grands, au niveau individuel comme collectif. “C’est sûr que parfois, on a un peu de mal à se placer pour le moment. On est une équipe toute nouvelle, on doit faire nos preuves. Avoir des gars comme Louis (Barré) qui fait des places, ou en prenant des échappées, ça va nous permettre de montrer qu’on est là. On va continuer de s’accrocher et espérer de gros résultats ces prochaines semaines, notamment en Coupe de France avec Manu (Emmanuel Morin)”. Ce dimanche, Axel Mariault a contribué à cette construction progressive, pour son plus grand bien.