Annemiek van Vleuten : « J'ai roulé comme une folle jusqu'à la ligne »

Crédit photo Marc Van Hecke

Crédit photo Marc Van Hecke

Comme il y a deux ans, Annemiek van Vleuten a remporté le Circuit Het Nieuwsblad. Ce samedi, elle a battu Demi Vollering (SD Worx) au sprint (voir classement). La 88e victoire UCI de sa carrière. Difficile de croire que celle-ci est plus marquante que les autres. Et pourtant, la sociétaire de Movistar en gardera un souvenir particulier. "Cette victoire est spéciale parce que je suis dans une situation où je dois affronter le bloc SD Worx et tu sais que souvent, quand elles se retrouvent en supériorité numérique, elles arrivent à conclure. De plus, je me retrouve avec Demi Vollering qui est en principe beaucoup plus rapide que moi, qui est restée dans ma roue et j'arrive à la battre. Du coup, je suis très fière de cette victoire", explique-t-elle à DirectVelo.

Pourtant, tout n'a pas été parfait. Elle a commis une erreur, à son sens, d'avoir laissé partir à la mi-course le quatuor dans lequel on retrouvait Ellen van Dijk et Marlen Reusser. "Ce sont des filles que j'avais pointées au départ. Si elles attaquent, je les suis, mais je n'étais pas bien placée. C'était une erreur de ma part. Mes coéquipières ont tout donné pour ramener tout le monde au pied du Mur de Grammont. Sans elles, je ne gagnais pas. C'est bien la preuve qu'il ne faut pas sous-estimer mon équipe."

NE PAS SE LAISSER DOMINER PAR LA FRUSTRATION

Dans le Bosberg, la Championne Olympique du contre-la-montre est passée à l'offensive. "J'ai essayé de lâcher tout le monde. J'étais surprise qu'une seule concurrente ait pu me suivre". À deux, une partie de poker entre les deux femmes commençait, car Demi Vollering n'a pas voulu passer un seul relais. "Je voulais la faire passer, mais rien n'y a fait. J'avais Emma Bjerg (Norsgaard) derrière, mais j'ai quand même embrayé. J'étais quand même bien énervée. Cependant, je ne pouvais pas laisser libre court à ma frustration. Je devais continuer mon effort en restant positive et en réfléchissant sur la meilleure tactique à adopter". De son côté, Demi Vollering pensait à ses coéquipières derrière. "Ça m'a couté beaucoup d'énergie d'accrocher la roue de van Vleuten. Après le Bosberg, c'était aussi très dur. Je n'étais pas tout à fait protégée avec le vent 3/4 face. J'avais une très forte Lotte Kopecky derrière et si je prenais un relais, j'avais peur de me faire contrer. J'aurais vraiment aimé gagner pour Amy Pieters, qui est toujours en train de lutter pour sa vie". Pour sortir victorieuse de ce duel, Annemiek van Vleuten a pensé au final sinueux avec deux virages dans les 600 derniers mètres. "J'ai pris le dernier virage comme une kamikaze. J'ai accéléré aux 600 mètres. Je voulais faire un long sprint et du coup, je savais que ça allait se jouer sur la résistance. En revoyant les images, j'ai vu qu'elle a dû s'asseoir sur sa selle tandis que j'ai encore pu passer une dent. Après une course difficile, je sais que mes chances augmentent. J'ai fait un sprint assis. Je ne regardais pas en l'air. Je ne savais pas où était l'arrivée. J'ai juste roulé comme une folle jusqu'à la ligne".

Ce succès lui permet également de tourner la page d'un hiver compliqué durant lequel la sportive de 39 ans a consacré une grande partie de son temps à sa revalidation. Pour rappel, elle avait été victime d'une double fracture du bassin en octobre dernier à Paris-Roubaix. "Les médecins avaient émis des doutes sur ma capacité à revenir à mon meilleur niveau. Je voulais tenter le coup. Apparemment, j'ai eu raison. J'ai été positive en essayant de me concentrer sur chaque petit progrès possible. J'étais tellement contente d'aller boire un café après une petite sortie vélo. Et ensuite, j'ai pu augmenter la durée de mes entrainements et finalement, j'ai de nouveau construit une condition suffisante pour être de nouveau en forme pour le début de saison".

 
 

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