Anthony Maldonado, le grand bonheur dans la continuité

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Anthony Maldonado a ses bonnes vieilles habitudes. Pour la septième fois en huit ans de carrière professionnelle, le Provençal a lancé sa saison sur des routes qu’il connaît “par cœur”, celles du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1). La seule exception ? L’an passé, lorsqu’il avait été contraint de repousser sa rentrée après avoir contracté la Covid avant de “courir après une bonne condition toute l’année”, sans jamais véritablement la (re)trouver. Alors, cette fois-ci, l’athlète de 30 ans veut reprendre les basiques. Et rien de mieux qu’un enchaînement Marseillaise-Bessèges-Provence pour retrouver la bonne patte. L’idée est de poser des bases solides puis de surfer là-dessus un petit peu plus tard, en mars/avril”.

Les derniers mois ont marqué un tournant dans la vie du Provençal. En apparence, rien pourtant ne semble avoir véritablement changé. Sportivement en effet, il garde encore et toujours ses habitudes dans la structure francilienne de Stéphane Javalet et Stephan Gaudry, St Michel-Auber 93, avec laquelle il évolue depuis qu’il a franchi le rubicon en 2015. Il faut en réalité descendre du vélo pour comprendre ce qui a changé dans la vie de “Maldo”. Il y a quelques mois, tout d’abord, il a quitté les Bouches-du-Rhône pour s’installer en terres gardoises, dans la commune de Marguerittes, tout près de Nîmes, pour y acheter un logement. Une commune où réside d’ailleurs également Alexandre Delettre (Cofidis), avec qui il dit régulièrement s’entraîner. Puis, quelques mois plus tard, en novembre dernier, sa compagne a donné naissance à leur premier enfant, Raphaël. Depuis, la vie du jeune papa a bien évidemment été métamorphosée. Y compris dans le cadre de la pratique de son métier. « C’est une très grosse source de motivation, en course mais aussi pour l’entraînement. Ça te pousse à aller plus loin. Quand j’aurai mal à la gueule, je saurai pourquoi et pour qui me battre. Même si je n’ai jamais été du genre à m’écarter facilement, là, je vais encore plus me dépasser pour mon fils ».

Dimanche dernier, à Marseille, l’ancien lauréat du Circuit des Ardennes et de la Ronde de l’Oise a reçu la visite de sa compagne et de son petit garçon. Pour le plus grand bonheur d’Anthony Maldonado, qui peut encore compter sur le soutien précieux de ses proches cette semaine, sur une Étoile de Bessèges (2.1) qu’il dispute donc désormais à domicile. 

VERS UNE CARRIÈRE COMPLÈTE CHEZ AUBER ?

Déçu de la façon dont s’est déroulée sa rentrée dimanche dernier, il attend de monter en pression, doucement mais sûrement. “Je n’étais pas au mieux dimanche et avec la montée des Crêtes dans ce sens-là, ça ne pardonne pas. Je me suis accroché mais sans être à 100%, je ne pouvais pas espérer mieux. C’est dommage car j’aurais aimé être dans ce peloton qui s’est joué la victoire. Il m’en manquait un peu. Je ne suis pas inquiet, je sais que ça va venir”. Comme chaque année, le mois de février s’annonce compliqué pour Anthony Maldonado et l’ensemble de ses coéquipiers. “C’est bien pour une équipe comme la nôtre, qui n’a pas accès aux courses du WorldTour comme Paris-Nice, de se frotter à un tel niveau. Ça nous permet de nous frotter à certains des meilleurs du monde et de progresser. Et malgré la difficulté, on peut toujours espérer tirer notre épingle du jeu avec de la réussite, dans un bon jour”.

À plus long terme, le sprinteur-puncheur s’imagine-t-il désormais passer l’intégralité de sa carrière chez Auber ? “Je suis bien ici. De toute façon, je sais que pour passer au-dessus, il faudrait que je fasse une saison extraordinaire, avec plusieurs victoires devant du beau monde. Je ne me ferme aucune porte mais l’idéal serait de passer au-dessus avec Auber. Ce serait vraiment bien ! Je sais qu’ils ont le projet de le faire et on a une équipe vraiment solide cette année avec des coureurs de très haut niveau. Si on marche bien, on peut espérer que ça attire des sponsors”.

Il le sait : évoluer dans une WorldTeam ou une ProTeam lui aurait sans doute permis d’atteindre un autre niveau. “Aller voir au-dessus me ferait forcément progresser. Tu fais plus souvent de grosses courses et c’est ensuite un cercle vertueux. Je le sens tous les ans quand je dispute les 4 Jours de Dunkerque ou le Tour de la Provence car la semaine suivante, je suis vraiment bien. Le moteur d’un gars qui vient des amateurs et qui passe directement dans une WorldTeam grossit beaucoup plus vite et ce n’est pas pour rien”, rappelle-t-il auprès de DirectVelo. De son côté, s’il se sent certes progresser, “palier par palier”, il considère n’être jamais parvenu à faire “un grand bond en avant”. Mais il a désormais trouvé un bel équilibre et un certain confort chez les Franciliens et ce n’est pas pour lui déplaire. “Au final, je suis toujours là ! J’en profite aussi car j’ai 30 ans et je sais que je ne vais pas faire encore dix ans à ce niveau (sourire). Surtout, je me sens toujours capable de gagner”. L'esprit léger, le jeune papa va continuer de travailler dans un cadre familier et agréable pour une saison supplémentaire. Une situation qui, sur le papier, semble idéale pour espérer performer. 

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