Sauf miracle, Caroline Mani disputera ce samedi, à Fayetteville (Arkansas), son quatorzième et dernier Championnat du Monde de cyclo-cross. “C'est toujours un plaisir de retrouver l’équipe de France, ça fait deux ans que je n'avais pas été avec tous les collègues, rappelle-t-elle à DirectVelo. C'est aux États-Unis (où elle vit, NDLR), avec l'équipe de France… C'est le top pour moi. C'est un bel au revoir, le meilleur que je pouvais avoir même si j'aurais préféré avoir des conditions de préparation plus idéales”.

La Bisontine, qui sera toujours dans les sous-bois l’an prochain, a connu une préparation plus que compliquée. À l’inverse des treize autres tricolores sélectionnés, elle n’a ni participé au Championnat de France, ni aux manches de la Coupe du Monde du mois de janvier. La faute à une périostite tibiale qui l’a éloignée des compétitions depuis la Coupe du Monde de Rucphen (Pays-Bas), disputée le 21 décembre, et où elle avait dû abandonner à mi-course. “Je suis restée dix jours sans faire de vélo. J'ai repris l’entraînement la semaine avant le Championnat de France”, précise-t-elle.

« PEU IMPORTE LE RÉSULTAT SI J’AI TOUT DONNÉ… »

La Franc-Comtoise, qui réside dans le Colorado, a préféré anticiper son retour aux États-Unis pour reprendre “[ses] marques à la maison”. Et tenter de préparer le Championnat du Monde du mieux possible. “Pendant trois semaines, j’ai essayé d'optimiser la préparation en fonction des circonstances”. Malgré cette blessure, François Trarieux n’a pas hésité à lui faire confiance. “Certaines personnes ont peut-être eu l'impression que ma sélection n'était pas justifiée mais j’ai rempli les critères”, dit-elle en pensant à ses Top 20 en Coupe du Monde - 18e à Iowa puis 19e à Besançon -. “Elle a aussi remporté le Championnat américain cette saison. Sa participation est totalement justifiée. Elle connaît parfaitement les conditions locales, et sait aussi se préparer pour un Mondial”, estime le sélectionneur national en référence à sa 2e place acquise à Heusden-Zolder il y a six ans.

Il compte sur sa “capitaine de route” pour “apporter un plus” à l'équipe de France. “J'espère qu'elle saura se défoncer pour son dernier Mondial”. Où en est-elle physiquement alors que sa dernière course terminée remonte à la Coupe de France de Troyes, le 12 décembre ? “C'est difficile de me positionner sur ma condition physique actuelle. J'ai fait ce que j'ai pu. On sait que j'ai déjà fait de très bons Mondiaux sans être en grande condition physique”. Elle s’est fixé une priorité pour ne pas être déçue samedi. “Peu importe le résultat si j'ai tout donné... C’est le plus important”. Et elle n’oublie pas le collectif. “Si je peux filer un coup de main aux filles pendant la course, ça serait une grande satisfaction. Nous avons une équipe soudée, ça aide dans les résultats. On l'a vu dans le passé”. Avec treize Mondiaux de cyclo-cross derrière elle, Caroline Mani sait de quoi elle parle.