Kévin Monlezun : « Ça commençait à m’écœurer »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

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Une saison à oublier. Kévin Monlezun a vécu une sale période en 2021. Pourtant, après avoir terminé dans le Top 10 du Challenge MorphoLogics-DirectVelo Juniors l’année dernière (voir classement), il pouvait légitimement être ambitieux pour ses débuts chez les Espoirs. Mais c’était sans compter sur des pépins physiques et de santé. “Au début de l’année, je ne me trouvais pas trop mal. J’enchaînais bien les courses”, se souvient celui qui a notamment signé deux Top 10 en Toutes Catégories. “Puis j’ai connu deux chutes pratiquement coup sur coup, deux week-ends d’affilée. Ensuite, j’ai eu du mal à revenir et à retrouver mon niveau”. Le lauréat de la Ronde des Vallées Juniors 2020 explique ne pas avoir ressenti de gêne physique particulière durant les semaines qui ont suivi. “Mais ce n’était plus pareil. Je galérais, je n’arrivais pas à retrouver le bon coup de pédale”. Alors il a décidé de couper, en espérant remettre les compteurs à zéro. “À l’entraînement, ça allait à peu près mais je n’étais pas dedans en course. Je n’arrive pas trop à comprendre ce qu’il s’est passé”.

UN MANQUE DE GNAQUE

Dans l’incompréhension, le Girondin ne se démobilise pas et se bat pour retrouver de bonnes jambes. Mais il contracte le coronavirus durant l’été. “Je me suis retrouvé cloué au lit pendant dix jours. Je n’arrivais pas à rouler pendant deux semaines”. Pour Kévin Monlezun, ça fait beaucoup. Le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique se désespère. “Forcément, ça a été un gros coup d’arrêt. Mentalement, c’était dur. Je me suis dit que ça allait durer jusqu’en fin de saison et que je n’allais pas avoir le temps de revenir en forme. Au bout d’un moment, j’ai préféré laisser tomber sur les dernières courses, ça commençait à m’écœurer. J’ai préféré couper, faire quelques sorties de VTT et de cross pour le plaisir, et histoire de passer à autre chose”.

S’il avait besoin de couper, c’est que l’Espoir 1 admet volontiers avoir eu le moral dans les chaussettes. “En fin d’année, quand je voyais des noms de coureurs que je battais en J2 bien devant moi dans les classements, c’était dur à vivre. Je n’avais plus la gnaque, et le sentiment que je ne pouvais pas défendre totalement mes chances. J’ai pris plein de claques, j’en avais marre”.

UN MOIS EN MARTINIQUE POUR LANCER UN NOUVEAU CYCLE 

En 2022, le garçon va changer d’air. Alors que la structure nantaise va monter au niveau Continental, le résident d’Arcachon (Gironde) n’a pas été convié à cette promotion. “Pour l'accession à la Conti, je l’ai su comme tout le monde, au dernier moment. J’avais quelques petits contacts, déjà, au cas où. Je me doutais que ça allait passer en Conti mais étant donné la saison que je venais de faire, je me doutais que je n’allais pas être de la partie car il n’allait pas y avoir de la place pour tout le monde”. Et c’est finalement avec le Team U Cube 17 qu’il évoluera l’an prochain. “C’est le premier club que j’ai contacté. J’ai directement pensé à eux car c’est un club proche de la maison et je n’en ai eu que de bons retours”.

En attendant, Kévin Monlezun a travaillé, d’abord pour UberEats, puis en intérim dans un supermarché, dans la mise en rayons. L'occasion de faire autre chose et de mettre un peu d’argent de côté. “Je pourrais reprendre une activité durant la saison, mais rien de trop fatiguant pour le vélo. Si c’est pour se lever à 4h du matin comme lorsque je bossais au supermarché, ce n’est pas la peine… Ce n’est pas compatible avec une pratique sérieuse du vélo”. Il vient de passer un mois en Martinique, avec un ami, afin de profiter du soleil de « l’île aux fleurs ». Et se trouve actuellement dans le sud de l’Espagne, dans la région de Valence, pour un stage personnel. “Cette année, j’ai envie de repartir à bloc et de tout mettre en œuvre pour que ça marche”

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