Nicolas Colluccini : « C'est ce qui me donne le goût de continuer »

Crédit photo DR

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Nicolas Colluccini a porté un dossard dans trois continents et neuf pays cette saison. S'il a couru en Croatie, en Slovénie, en Pologne, au Kosovo et même... en France avec son club du Team Sprinter Nice Métropole, très voyageur cette année, le reste du temps, il a porté le maillot du Club de la Défense.

C'est avec cette équipe qu'il a découvert un nouveau continent qu'il souhaitait connaître depuis qu'il fait partie de l'aventure du Club de la Défense : l'Afrique. "Tout le monde me parlait de l'Afrique, soit on aime, soit on n'aime pas, confie-t-il à DirectVelo. Il fallait y aller au moins une fois pour ne pas avoir de regrets et voir par moi-même". Le coureur de 23 ans a dû attendre un peu avant de voir. "Je devais aller au Tour du Cameroun au mois de mai mais le déplacement a été annulé au dernier moment". La deuxième tentative fut la bonne avec le Grand Prix Chantal Biya (2.2) du 6 au 10 octobre. Un choix réfléchi. "C'est le Tour de la Première Dame, c'est bien organisé".

PROMENADE AU MARCHÉ EN ATTENDANT LES VÉLOS

À son retour, le citoyen de Sospel, dans les Alpes-Maritimes, comprend ce qui rebute certains dans les courses africaines. "Ceux qui aiment les organisations carrées à l'européenne ne s'y retrouvent pas. Par exemple à la deuxième étape, le camion qui transportait les vélos s'est renversé en se rendant au départ. On a dû attendre deux heures-deux heures et demi, alors on s'est baladé au marché. On s'est acheté du pain car il était 14h et on avait déjeuné à 7h, on avait faim".

Le 5e de la dernière étape, lui, est revenu conquis du Grand Prix Chantal Biya. "J'ai aimé le parcours. Il n'était pas monotone, c'était valloné. Mais c'est surtout une aventure humaine, il y a beaucoup d'entraide. Le mécanicien de la Côte d'Ivoire a réparé le cable d'un coureur de chez nous. Il ne faut pas penser qu'à toi". Et il faut aussi être bien entouré pour sa première expérience. Le Niçois était le seul néophyte de son équipe. "J'étais très content d'être entouré par Vincent (Graczyck) qui est un habitué, comme Alexis Tourtelot, le soigneur. Dès le briefing avant le début du Tour, il m'a dit qu'il ne fallait pas courir comme en Europe, ne pas frotter, car il peut y avoir un gros trou au milieu de la route. Le premier objectif, c'est de ne pas tomber et, ensuite, de chercher à gagner la course". Dans l'équipe française, Axel Taillandier termine 4e du général.

« QUAND J'ÉTAIS JUNIOR, ON PARTAIT À L'AUTRE BOUT DE LA FRANCE POUR COURIR UNE JOURNÉE »

Au Cameroun, le sociétaire du Team Sprinter Nice Métropole a retrouvé son coéquipier Issiaka Cissé, qui courait pour son équipe nationale de la Côte d'Ivoire. Venir courir en Europe n'est d'ailleurs pas l'objectif de tous les coureurs du peloton africain. "Les plus forts aimeraient venir en France, mais pas les autres. Ils se contentent du calendrier africain. Artuce Tella a pris le maillot le premier jour et son équipe a bien contrôlé en laissant partir des échappées", observe-t-il. Avant de s'incliner le dernier jour.

Nicolas Colluccini a tellement aimé le Grand Prix Chantal Biya qu'il veut revenir courir le Tour du Cameroun l'an prochain, et découvrir une autre partie du pays. "J'ai pris goût aux courses à l'étranger", insiste-t-il. Depuis 2018, il appartient au Club de la Défense. Il a commencé par courir en Chine puis en Russie l'année suivante. En 2020, malgré la difficulté d'obtenir des autorisations, il a couru au Guatemala et en Turquie. "J'habite Sospel. Quand j'étais Junior et dans mes premières années Espoirs, on partait à l'autre bout de la France pour courir une journée. J'ai eu la chance de pouvoir entrer dans le Club de la Défense et faire ce que je veux faire : des courses par étapes. Je préfère ça à une Toutes catégories ou une Elite. C'est ce qui me donne le goût de continuer le vélo".

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