AS Bike Cross : « Un palier énorme »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

La Coupe du Monde de cyclo-cross débute ce dimanche aux Etats-Unis, à Waterloo (Iowa). L’AS Bike Cross, après un week-end réussi à Pierric (Loire-Atlantique) en Coupe de France, a envoyé de l’autre côté de l’atlantique les sœurs Clauzel. L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec Guillaume Annoye, le manager de la structure alsacienne.

DirectVelo : Quel était ton sentiment après le premier week-end de Coupe de France à Pierric ?
Guillaume Annoye : Mission accomplie. Il y a un travail de fond qui a été fait en prenant des décisions radicales et le travail paie. Nous avons choisi d’accompagner le sport au féminin. Les sœurs Clauzel (Hélène et Perrine) ont désormais un salaire. Line (Burquier) et Lauriane (Duraffourg) sont dans l’équipe sans pression, en apprentissage. On met tout en place pour que ça fonctionne et ça a fonctionné à Pierric. J’avais parlé du triplé en disant que ça serait beau de le faire, sans dire qu’il fallait le faire. Nous avons réussi à le réaliser dès la première manche. C’est très beau. Le travail paie. Les émotions étaient énormes. Il y a dix personnes autour de l'équipe. Il faut trouver du monde pour suivre les quatre féminines qui courent en même temps mais c’est vraiment intéressant. Il y a du monde dans l’ombre.

Il n’y a pas plus de coureurs chez les Élites Hommes dans l’équipe. Pourquoi ce choix ?
Il faut repartir à zéro chez les Hommes. Nous sommes partis sur de nouvelles bases, avec des Juniors. Julian (Burnet) a répondu présent en finissant 6e et 4e à Pierric. Pierrick (Burnet) et Nathan (Bommenel) apprennent chez les Espoirs. On réfléchit au prochain Junior qui rentrera dans la structure. Ça va prendre du temps mais on n’est pas pressé. Je sais où je veux aller. J’ai toujours su ce que je voulais. Ça a été complexe quand on a créé l’équipe. Ce qu’on fait actuellement est une étape. J’ai d’autres projets, personne ne les connaît à part ma femme. Nous avons créé des emplois, on n’a pas le choix. Les sœurs Clauzel sont aux Etats-Unis pour disputer quatre épreuves dont deux des trois manches de la Coupe du Monde. Il y a un technicien avec elle. C’est un palier énorme. 

« AVANCER ÉTAPE PAR ÉTAPE »

L’équipe va privilégier les rendez-vous internationaux... 
C’est beau ce qu’on a fait à Pierric mais on a pris l’option de faire l’impasse sur les deux prochaines manches de la Coupe de France (à Quelneuc les 23 et 24 octobre, NDLR). Ça nous embête mais il y a ce week-end-là une manche de la Coupe du Monde, à Zonhoven, en face. Notre souhait est d’avoir une fille dans le Top 10 mondial. On est à la porte… On doit se confronter à ce qui se fait de mieux au niveau mondial. Line a un moteur monstrueux et elle doit lutter contre les meilleures. Il y a aussi de la visibilité en Coupe du Monde ou au Superprestige, et on se doit d’y être pour nos partenaires qui nous font confiance. 

Le Championnat de France est-il le grand objectif de l’hiver ?
On ne veut pas recommettre les mêmes erreurs qu'en janvier dernier. C’était le grand objectif et on finit 2e et 4e. C’était dur à vivre. Perrine avait dominé la saison et certains facteurs ont coûté le titre. Le terrain avait changé, et ça a handicapé Perrine, sans remettre en cause la course d’Amandine Fouquenet. Ça serait tellement beau d’avoir le maillot bleu-blanc-rouge, de courir avec à l’étranger… Mais de suite l’objectif est le classement mondial. Même s’il n’y a pas de pression, on veut intégrer ce Top 10. On veut être présent mais au-delà du résultat, la manière et le ressenti qu’on peut avoir sont aussi importants. Quand je vois que nos cartes postales partent comme des petits pains, c'est plaisant. Si on n’atteint pas nos objectifs cet hiver, il n’y a pas mort d’hommes et ça voudra dire qu’on n’est pas encore prêt. On est là pour plusieurs années. Il faut avancer étape par étape. On est en train de franchir un palier important.

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