Elisa Balsamo : « C’est une revanche »

Crédit photo Freddy GUERIN / DirectVelo

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“Fantastico, grazie ! Grazie a tutti !”. Les premiers mots d’Elisa Balsamo, après avoir coupé en premier la ligne d’arrivée de Louvain, ce samedi, n’ont pas véritablement besoin de traduction, ni d’explications. Pas plus d’ailleurs que ses larmes au moment de recevoir le maillot arc-en-ciel lors de la cérémonie des récompenses. L’Italienne a réalisé un exploit dont elle se souviendra toute sa vie en décrochant le titre mondial, faisant rompre par la même occasion Marianne Vos et le surpuissant collectif néerlandais (voir classement). “Je suis sans voix, je n’ai pas de mots. C’est incroyable. Je ne pensais pas gagner ! C’était un rêve pour moi. Mon équipe a été incroyable et a tellement bien travaillé. Sans mes équipières, rien n’aurait été possible. Je pense que je vais avoir besoin de quelques jours pour réaliser. C’est un rêve de porter ce maillot arc-en-ciel”.

La Transalpine de 23 ans est une amoureuse des circuits flamands. Jusqu’alors, c’est sur les terres belges qu’elle avait (déjà) décroché le plus de succès depuis ses débuts chez les pros. Le Trophée Maarten Wynants, le Circuit de Westhoek (2019) puis le Grand Prix Oetingen, en mars dernier. “J’adore courir ici, en Flandres. Gagner ici, devant Marianne (Vos) est un grand honneur pour moi”. Sur le circuit belge, elle a trouvé un final à sa convenance. “Le dernier kilomètre n’était pas facile mais j’aime ce genre de sprint légèrement en faux-plat montant. Je savais qu’il fallait attendre et ne pas lancer de trop loin”. Et elle a donc pu compter sur une solide Squadra Azzura. “J’avais dit à Elisa (Longo Borghini) de ne pas se poser de questions, de débrancher le cerveau et de rouler à bloc tant qu’elle le pouvait. Pour moi, c’est incroyable de gagner ici”.

TROIS MOIS SANS SORTIR LE VÉLO DE ROUTE

Le maillot arc-en-ciel, elle le portera pour la première fois lors du prochain Paris-Roubaix. Avant de changer d’équipe et de rejoindre la Trek-Segafredo l’an prochain. Mais en conférence de presse, ce n’est pas à la structure américaine que l’Italienne voulait faire référence. “J’ai une pensée pour mon actuelle équipe, Valcar. C’est énorme pour l’équipe d’avoir la Championne du Monde dans ses rangs ! J’espère que ça va être une aide pour trouver de nouveaux sponsors”.

Ce titre mondial, Elisa Balsamo le décroche cinq ans après avoir remporté le Mondial… Juniors, au Qatar. “C’est un maillot complètement différent. Chez les Juniors, c’est super, bien sûr, c’est motivant pour la suite d’une carrière… Mais là, ce n’est pas comparable. Il a beaucoup plus de valeur et je m’en souviendrai toute ma vie”. La Piémontaise savoure d’autant plus son titre qu’il intervient après une grosse déception. “Ce n’était pas une saison facile pour moi. Je me suis énormément entraînée sur la piste mais les Jeux Olympiques ne se sont pas déroulés comme je l’espérais. Alors j’ai reporté tous mes espoirs sur ces Mondiaux et après le Japon, je me suis entraînée uniquement pour ce Mondial, en sachant que j’avais passé trois mois à me consacrer uniquement à la piste, sans faire une seule sortie sur la route. Cette reprise du cyclisme sur route n’était donc pas facile mais j’ai essayé de retrouver ma meilleure condition. Cette victoire, c’est une revanche !”, conclut celle qui est toujours étudiante en littérature en parallèle de son activité cycliste, et qui envisage de devenir journaliste dans le futur.

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