Les choses étaient claires. Au départ du Grand Prix de Fougères, le VC Rouen 76 avait deux équipes à pointer, le Team Pro Immo Nicolas Roux et AG2R Citroën U23. Après deux des trois manches de la Coupe de France N1, le club normand avait 15 et 17 points d'avance sur ses premiers rivaux. “Quand j'ai vu Mickaël Guichard partir au premier tour, j'ai sauté dessus avec un temps de retard, indique Quentin Valognes au micro de DirectVelo. J'y suis allé car il ne fallait pas les laisser partir. Derrière il y a Bastien (Tronchon) qui est rentré. Puis ça s'est fait à l'usure”.

A 30 bornes de l’arrivée, au sein d’un contre, Hugo Toumire s’est rapproché à 30 secondes des fuyards. Mais il n’a jamais pu rentrer. Pour Jean-Philippe Yon, c’est le tournant de ce Grand Prix de Fougères. “Thomas Acosta ne voulait pas rouler dans le groupe avec Hugo alors qu'on était à un contre un. On serait rentré devant, on se retrouvait à deux contre deux”. Un peu plus tard, la balance a continué de pencher du mauvais côté pour les Rouennais. Alors qu’ils ne sont plus que sept en tête, Thibault Valognes lâche prise.

« ILS ONT FAIT LA COURSE PARFAITE »

Sans coureur à l’avant, le VC Rouen 76 ne pouvait compter que sur une défaite des Savoyards ou des Auvergnats. “J'étais malgré tout confiant, indique le directeur sportif normand. Il y avait Le Ny et Jarnet qui sont deux supers puncheurs-sprinteurs. Ils n'ont pas réussi à faire 1 et 2 de la course”. Et avec la victoire de Bastien Tronchon et la 8e position d’Alex Baudin, la victoire échappe pour 8 points aux Rouennais. “Une course de vélo, ça ne se joue parfois pas à grand-chose, à un détail… Si Hugo rentre devant, Chambéry ne va pas faire la 8e place derrière mais on ne va pas refaire la course, dit Jean-Philippe Yon. C'est comme ça, c'est une course de vélo. On est déçu, ça reste le sport. C'est la beauté du sport”.

Thibaut Valognes assure ne pas avoir de regrets. “J’ai sauté à la pédale... Mais je suis désolé pour mes équipiers car j'ai serré le moteur. Je n'ai pas fini le travail”. Pour Jean-Philippe Yon, ses protégés n’ont pas à rougir. “On s'est vraiment bien battu avec nos armes. Bien sûr, il y a de la frustration. On était venu pour gagner le général essentiellement. On s'était vraiment concentré là-dessus au niveau des directives de course. On n'a pas tous les ans l'occasion de gagner la Coupe de France, là on l'avait. Mais Chambéry mérite sa victoire. Ils sont allés chercher la gagne avec la manière. Ils ont fait la course parfaite”.