Karl-Patrick Lauk gagne en voulant aider

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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Karl-Patrick Lauk connaît les 4 jours des As-en-Provence comme sa poche. Il a déjà remporté par deux fois le classement général final de l’épreuve bucco-rhodanienne et pourrait bien réaliser le triplé. Ce samedi en effet, sur le circuit de Mallemort, l’Estonien a réalisé le coup double en remportant l’étape tout en s’emparant de la tunique jaune de leader. Et pourtant, le coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux assure qu’il se rendait sur l’épreuve dans le but d’aider le collectif plutôt que pour jouer sa carte personnelle.

Vendredi, d’abord, c’est via de drôles de circonstances qu’il a bien failli remporter l’étape.
“J’ai roulé pour Thomas Chassagne. J'étais en première position du peloton à 600 mètres de l'arrivée. Je cherchais Thomas, je devais l'emmener. Il était dans ma roue mais je l'ai perdu plusieurs fois. J'étais vraiment équipier, on n'avait pas prévu que je fasse le sprint. Une fois devant dans le dernier virage, je n'ai vu personne alors j'en ai remis un peu. Puis je me suis relâché au dernier moment. C'était une erreur de Cadet, je n'ai pas vu le coureur de Nice (Florent Gardella) arriver sur la droite de la route. J'aurais pu gagner mais tant pis pour moi, et félicitations à lui. Mais la prochaine fois, je penserai à pédaler jusqu'à la ligne…”, raconte-t-il après coup pour DirectVelo, au lendemain de sa 2e place à Lançon-de-Provence.

NOUVEAU LEADER… EN PROTÉGEANT LE MAILLOT JAUNE

Et ce n’était donc certainement pas avec un esprit revanchard mais bien l’envie, encore une fois, d’aider le groupe que Karl-Patrick Lauk abordait cette troisième journée de course. “Je tenais à ce qu'ils aient leur chance”. Alors, quand il s’est retrouvé en tête de course dans les deux derniers des huit tours de circuit, le Balte a compté ses coups de pédale. “Je n'ai pas trop roulé. On pensait surtout à conserver le maillot jaune de Thomas (Chassagne). Ça me faisait un peu chier de ne pas passer de relais mais d'un autre côté, c'était la course. Je protégeais le maillot de leader. C'est le jeu”.

L’échappée allant tout de même au bout pour une poignée de secondes, il ne s’est pas fait prier pour aller décrocher une victoire d’étape… et prendre le maillot jaune, devant Thomas Chassagne (voir classements). Avec deux coureurs aux deux premières places du général, le plus dur est-il fait avant l’ultime étape autour de Salon-de-Provence ? “Je ne sais pas s'il faut essayer de contrôler la course. Ce qui est sûr, c'est qu'on a plusieurs cartes à jouer”, répond le nouveau leader, peut-être sur le point de gagner l’épreuve pour la troisième fois. Ce qui lui permettrait alors de consolider plus encore sa première place au Challenge BBB-DirectVelo. “J’ai fait une belle saison jusque-là mais je ne sais pas si on peut dire que je suis le meilleur Elite. Quand je gagne, ce sont d'abord des victoires collectives”, analyse modestement le coureur de 24 ans. “J'ai un avantage sur d'autres coureurs car on a un collectif très fort, qui verrouille parfois la course pour des arrivées au sprint, et ça me profite. Mais ça ne veut pas forcément dire que je suis le meilleur. Quand (Julian) Alaphilippe gagne le Championnat du Monde, là, tu peux dire que c'est le meilleur. C'est peut-être différent, là... Collectivement, en tout cas, on est les plus forts”. Une chose est sûre : avec de tels résultats toute l’année, Karl-Patrick Lauk compte bien rejoindre le monde professionnel en 2022. “Mais il faut aller chercher sa place, tous les jours… Quand tu es estonien, ce n’est pas comme quand tu es un coureur français… Rien n’est simple”.

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