Jefferson Cepeda peut pointer fièrement son index gauche sur le panneau indiquant l’altitude du sommet du Col du Galibier. Quelques minutes plus tôt, le Champion d'Équateur en titre triomphait en haut du mythique col alpestre après avoir écrasé la concurrence présente sur le Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2). Et ce n’est certainement pas les 2642 mètres d’altitude du Galibier qui allaient faire peur au grimpeur de poche (1m64 pour 56 kg) de l'équipe Androni Giocattoli-Sidermec. “Là où je vis, à la maison, je suis à plus de 3000 mètres d’altitude. Donc je suis arrivé préparé pour ce qui m’attendait aujourd’hui (vendredi)”, rappelle le Sud-américain auprès de DirectVelo après l’arrivée. "Le Col du Galibier est un col mythique qu’on voit souvent au Tour de France. C’est beau de gagner ici". 

Et peu importe la qualité de l’adversité et un plateau que l’on pourrait qualifier d’hétérogène, tant les grimpeurs de la ProTeam italienne semblent au-dessus du lot pour le moment : le bonheur est le même que sur une épreuve d’un niveau supérieur pour le coureur professionnel. “Nous sommes contents. On a fait un bon travail d’équipe. Je me suis senti bien dans l’ascension. Je suis content surtout parce que je gagne avec le maillot de champion national. C’est une grande joie pour moi. J’avais de bonnes jambes et avec mes coéquipiers, on a attaqué de très loin et j’ai pu aller au bout. Toutes les courses auxquelles je participe sont importantes. Chaque victoire compte”. Avec une telle arrivée en altitude, l’athlète de 23 ans et l’ensemble de sa formation n’avaient nulle autre ambition que celle de l’emporter. “Avant de commencer l’étape, on savait qu’il y avait déjà une montée très dure avec le Col du Galibier (le Col du Télégraphe, NDLR). On savait que l’arrivée allait se faire ensuite en altitude et ça nous a avantagé”.

Nouveau leader de l’épreuve avec 1’34” d’avance sur son propre coéquipier Santiago Umba (voir classements), lauréat la veille, Jefferson Cepeda semble d’ores-et-déjà dans un fauteuil. Mais pas question de s’enflammer pour le maillot jaune de la course, qui enregistre ce vendredi soir un matelas de 2’30” d’avance sur son premier véritable rival, le Suisse Roland Thalmann (Team Vorarlberg). “Dans les prochains jours, on va essayer de gagner le général mais on verra au jour le jour. Dans tous les cas, c’est déjà une bonne année pour moi. J’ai fait un bon Tour des Alpes et je suis, pour le moment, satisfait de ma saison”.