Cédrine Kerbaol : « Je me suis donnée à bloc »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Après la médaille de bronze du Championnat de France contre-la-montre Elite à Epinal, Cédrine Kerbaol a décroché le titre chez les Espoirs, ce mercredi, à Lorrez-le-Bocage-Préaux (voir classement). À 20 ans, la Bretonne d'Arkéa ajoute un nouveau maillot bleu-blanc-rouge à sa collection, ceux déjà gagnés chez les Juniors. Pour DirectVelo, elle revient sur ses progrès contre-la-montre effectués, notamment, grâce à un travail mental. 

DirectVelo : Quel est ton sentiment après ce titre ?
Cédrine Kerbaol : C'est vraiment cool parce qu'au Championnat de France Elites, j'ai montré qu'en tant qu'Espoirs je pouvais être parmi les meilleures. Mais j'ai gardé la tête froide. Je me suis dit que ce n'était qu'une journée et que j'avais peut-être été dans le meilleur jour de ma vie ce jour-là. Je me suis concentrée sur mon propre effort, et pas sur les autres. J'ai fait mon chrono.

« LE TEMPS DE BIEN AFFINER MA POSITION »

As-tu suivi une préparation spéciale ?
J'ai bouffé pas mal d'heures sur le vélo de chrono ! Je n'avais eu mon vélo de chrono que trois semaines avant le Championnat de France Elites, donc je n'avais pas eu le temps de beaucoup l'utiliser. Là, j'ai eu le temps de bien affiner ma position, de faire plus d'efforts dessus et d'être plus en confiance. On forme un tout avec mon vélo.

Qu'as-tu pensé du parcours ?
Je ne l'ai découvert qu'il y a deux jours. Quand je l'ai vu, j'étais plutôt contente parce que ça descendait pas mal. Il y avait des parties techniques, ce que j'apprécie vraiment. Il y avait aussi des bouts droits que j'ai aussi appréciés où il fallait envoyer. C'était un parcours qui me correspondait bien.

« JE NE SAVAIS PAS ME METTRE À BLOC »

Tu t'es retrouvée en tête dès le début...
Quand au premier point intermédiaire on m'a dit que j'avais 15 secondes d'avance sur Maëva (Squiban), en sachant que les Juniors n'avaient pas creusé énormément d'écarts sur cette première partie, je me suis dit que c'était positif. Ça m'a justement plus motivée à appuyer sur les pédales qu'autre chose. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer dans la deuxième partie et il ne fallait pas se relâcher. Je me suis donnée à bloc.

As-tu l'impression d'avoir passé un cap ?
Je suis revenue sur Léa Curinier qui, dans les rangs Juniors, me mettait toujours 20 secondes. Ça m'a quand même fait plaisir, ça montre que j'ai passé un cap. Avant, je ne savais pas me mettre à bloc dans les chronos. J'ai travaillé au niveau mental cette année. Avec Maëva et Célia (Le Mouël), on a aussi eu l'occasion de faire un stage avec la FFC pour optimiser notre position. Tout ça additionné à une progression physique, ça finit par donner une progression généralisée et ça fait du bien. C'est rassurant.

« AVANT J'ETAIS STRESSÉE ET STRESSANTE »

Comment s'est passée cette préparation mentale ?
J'ai travaillé avec plusieurs préparateurs mentaux. J'ai eu des bases à droite, à gauche. Il y a aussi des personnes avec qui j'ai pu avoir des discussions très intéressantes sur ce sujet, notamment mon entraîneur, Arthur Quilliec. J'ai ensuite fait un travail sur moi-même. Mes parents m'ont aussi beaucoup mise en confiance. Il y a aussi ma super copine Célia qui était là. C'est une spécialiste du contre-la-montre, mais elle n'a pas pu courir à cause d'une fissure du ménisque. On a passé toute la semaine ensemble dans le Jura. Elle ne m'accompagnait pas pendant mes entraînements, mais elle était là en tant qu'assistante. Ça donne le sourire d'être avec une amie. Il n'y a pas de pression. Globalement, ça met en confiance d'avoir des gens sur qui se reposer.

À quoi vois-tu la différence ?
Avant, j'étais vraiment super stressée. Stressée et stressante ! Avant les courses, on me disait que je pouvais plomber l'ambiance. Alors que maintenant, je ne me prends pas la tête en allant sur les courses. J'appuie sur les pédales et c'est tout. Je réfléchis moins, je calcule moins mes efforts. Là, j'ai bien compris que sur un chrono, il faut commencer à bloc et finir à bloc.

TROIS SEMAINES TOUTE SEULE À TIGNES

Quel bilan fais-tu de ta saison jusqu'à présent ?
Elle avait plutôt mal commencé. J'étais tombée sur les pavés. Je n'avais pas fait tant de résultats que ça. Je n'ai pas énormément couru. Au bout d'un moment, je me suis prise en main. Je ne faisais pas de résultats et je ne comprenais pas parce que physiquement, j'avais progressé. Je suis me dit que j'allais faire un truc pour repartir de zéro, pour tout recommencer. Donc je suis allée faire un stage toute seule en altitude, en mai, du côté de Tignes. Il pleuvait, il neigeait. Je suis restée toute seule là-bas pendant trois semaines. Après ce stage, j'ai dit à mon entraîneur que la saison commençait maintenant. Et ça a marché.

Et quels sont tes objectifs pour la fin de la saison ?
Je compte un peu sur l'équipe de France pour faire les Championnats d'Europe du contre-la-montre, notamment. J'espère pouvoir performer là-bas. Mais il faut déjà être prise. J'espère y être. Avec mon équipe, je n'ai pas trop de visibilité concernant les courses qui arrivent. J'espère pouvoir faire la Périgord Ladies et le Grand Prix de Plouay fin août. Le Championnat d'Europe, ça serait génial. Les Mondiaux, ça serait encore plus génial ! Mais ça, je ne peux pas le maîtriser.

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