Le SCO Dijon a tout tenté à domicile

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Au départ ce dimanche de la dernière étape du Tour du Côte d’Or, les home trainers étaient de sortie du côté du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com. Les Dijonnais avaient une idée derrière la tête. “On a fait le travail en amont pour qu’on soit opérationnel d’entrée. On comptait bien essayer de renverser le général. On connaissait les difficultés du début de la course“, lance Nicolas Debeaumarché à DirectVelo. Le Saône-et-Loirien de 23 ans part dans la descente suivant le premier GPM. “Je sors tout seul. Deux coureurs me rejoignent (Killian Théot et Damien Poisson)“.

« ON A TOUT MIS MAIS NICO ENCORE TROIS FOIS PLUS QUE NOUS »

Dans le deuxième GPM, un contre de huit coureurs s’extrait du peloton avec un autre représentant du club bourguignon, Joris Delbove. “J’ai suivi. J’ai vu que ça partait, du coup j’ai insisté“, avoue l’Aubois qui fêtera dans trois jours ses 21 ans. Un coéquipier du maillot jaune Alex Baudin (AG2R Citroën U23 Team) était également présent, à savoir Bastien Tronchon. “Il était placé au général mais derrière moi. J’ai quand même roulé à fond“. Quelques kilomètres plus loin, la jonction s’est opérée entre le groupe de tête et le contre. “On a attendu ce groupe-là. Joris était le mieux placé. J’ai passé des gros relais“, dit l'aîné. Son jeune collègue confirme. “On a tout mis mais Nico encore trois fois plus que nous“.

Malgré leurs efforts, l’écart n’a jamais dépassé les 1’30“-40“. “J’ai essayé de creuser l’écart et d’investir tout le monde dans le groupe pour que ça fonctionne. On n’a jamais vraiment pris beaucoup de temps malheureusement“, reconnaît Nicolas Debeaumarché. “Nico m’a dit de ne pas tout donner sur la partie plate pendant 80 bornes pour ne pas exploser dans le final comme Bastien Tronchon ne roulait pas“, ajoute Joris Delbove.

« JE ME SUIS DIT, JE VAIS VIDER LE RÉSERVOIR AVANT LE DERNIER VIRAGE »

Une fois sur le circuit final, les attaques ont commencé à fuser dans l’échappée. “Il y avait deux intérêts, ceux qui jouaient le général et ceux qui visaient l’étape. Ça a commencé à s’observer. Pour certains, moins ils en font, mieux ils se portent. Forcément à partir de là, c’est compliqué. Sur la fin, j’ai essayé d’anticiper les choses et de faire les efforts“, explique Nicolas Debeaumarché. Dans le dernier tour, il part dans un groupe de quatre coureurs. “Au début, je ne roule pas car je joue le jeu de Joris en espérant qu’il arrive à faire le jump. Quand on voit derrière que ça se regroupe, je joue mon va-tout pour l’étape“. Joris Delbove est en effet repris par le peloton. “Quand j’ai vu que c’était 15 secondes derrière, je me suis dit tant pis. Je vais laisser Nico, j’ai vu qu’il avait de bonnes jambes même s’il a fait beaucoup d’efforts. Je pense que c’était le plus fort de la course“.

Nicolas Debeaumarché et ses acolytes se font reprendre à la flamme rouge, mais il ne dit pas son dernier mot. “Je ne voulais pas me résigner à ce que ça arrive au sprint et faire 30e. Je me suis dit, je vais vider le réservoir avant le dernier virage. Du coin de l’œil, j’ai vu que ça remontait sur ma droite. J’ai mis ce qui me restait. Personne n’est passé. J’arrive à virer 1er. Je me fais juste remonter par (Giacomo) Ballabio qui était avec moi. Je le sais plus véloce que moi, j’ai essayé de le lâcher. J’ai tenté d’anticiper, mais il a été plus fort“.

« ON NE POUVAIT PAS FAIRE PLUS »

Malgré la déception d’être passé proche de la victoire d’étape, il se montre satisfait. “On a fait les choses correctement. On est battu par AG2R Citroën qui a vraiment bien joué. On peut leur dire bravo même s’ils ont été aidés alors que je pense qu’ils étaient suffisamment forts pour faire le travail seuls. Il y a toujours des équipes qui se font piéger et qui roulent aussi. On peut peut-être avoir quelques regrets là-dessus. Mais nous, on n’a rien à se reprocher dans le sens où on a tout fait pour essayer de gagner“.

Son coéquipier Joris Delbove acquiesce. “On a fait tout ce qu’on pouvait. On ne pouvait pas faire plus. AG2R Citroën était vraiment très fort“. 4e au général avant la dernière étape, il monte tout de même sur le podium final. “Je suis content de faire 2e d’un classement général. C’est la première fois que ça m’arrive. J’ai été là pendant les trois jours donc je suis content même si c’est sûr que je suis déçu de ne pas avoir gagné pour les collègues car ils ont fait un boulot de dingue. On gagnera la prochaine fois“. Les deux futurs stagiaires à St-Michel-Auber 93 ne sont pas repartis bredouilles avec chacun un maillot distinctif, celui du meilleur grimpeur pour Joris Delbove et celui du plus combatif pour Nicolas Debeaumarché. Et surtout avec le sentiment du devoir accompli.

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