Jonas François est « surpris de pouvoir jouer les premiers rôles »

Crédit photo Paulinedl.Photo

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Être Belge et gagner un championnat régional en France, c’est possible. En effet, après avoir parcouru les quinze derniers kilomètres en solitaire, Jonas François s’est offert sa deuxième victoire de la saison, samedi dernier, lors du Championnat des Hauts-de-France Juniors (voir classement). En revanche, le sociétaire du Team Avesnois n’a pas pu recevoir le maillot. Le Belge de 18 ans revient pour DirectVelo sur sa victoire et son choix de courir en France.

DirectVelo : Deux victoires en trois courses depuis la reprise des compétitions, tu dois être satisfait…
Jonas François : Oui ! Ma saison est super, je suis très satisfait. En trois week-ends de course, j’ai déjà deux victoires. J’ai gagné la semaine précédente le Prix de la ville de Villers-Chatel (Pas-de-Calais) et sur ma première course de reprise, j’étais dans la bonne échappée. C’est rassurant. Je savais que j’étais bien physiquement mais j’étais loin d’imaginer pouvoir décrocher deux victoires en trois semaines. Je suis surpris de pouvoir jouer les premiers rôles.

« LE PLUS DÉCEVANT, C’EST QUE LE MAILLOT NE RESTE PAS DANS L’ÉQUIPE »

Et pensais-tu pouvoir gagner la course en prenant le départ de ce Championnat régional ?
Je savais que j’étais en forme mais c’était une course très décousue. À un moment, on est partis à cinq. On s’est fait reprendre et j’ai décidé de contre-attaquer immédiatement. Je suis sorti et j’ai fait les quinze derniers kilomètres seul. J’ai rapidement pris 50 secondes d’avance mais à trois kilomètres de l’arrivée, l’écart a diminué jusqu’à atteindre 20 secondes à la flamme rouge. C’est là que j’ai commencé à stresser. Je n’ai été sûr de gagner qu’à 200 mètres de la ligne !

Mais tu n’as pas reçu le maillot de Champion des Hauts-de-France…
Je suis belge, et ça m’a coûté le maillot. C’était décevant sur le coup parce que personne ne savait me dire vraiment si j’allais l’avoir ou pas. Mais ça n’enlève rien à ma performance, j’ai montré mes capacités. Le plus décevant c’est que le maillot ne reste pas dans l’équipe. Mes coéquipiers font 3 et 4e (Mathis Pichon et Gaëtan Houbert, NDLR) donc il n’y a que le 2e qui n’est pas de l’équipe (Mathéo Dutombois, du Gaz Elec Douai, NDLR) et c’est à lui qu’on a remis le maillot... Ma licence est française et j’ai une adresse en France, mais ça n’était pas suffisant. J’ai déjà pensé à prendre la double nationalité mais je n’ai pas encore regardé sérieusement. Ça dépendra d’où je roulerai dans le futur.

« J’AVAIS UN PEU PEUR D’ÊTRE MAL ACCUEILLI EN FRANCE »

Pour quelle raison as-tu décidé de courir dans un club français ?
Je fais du vélo depuis que j’ai 7 ans et j’ai vécu en Belgique pendant toutes ces années. Je suis venu ici parce que je trouve qu’il y a beaucoup plus de visibilité qu’en Belgique. J’avoue que j’avais un peu peur d’être mal accueilli en France. Finalement, je m’entends bien avec tout le monde. Ce sont plus que des coéquipiers, ce sont des amis. Et on a une équipe très forte, tant individuellement que collectivement. On ne se roule pas dessus et on s’entend bien. Pour couronner le tout, ma famille vient aussi me voir tous les week-ends. Ils sont à fond derrière moi !

Comment envisages-tu la suite de la saison ?
Le but est d’être régulier tout au long de la saison. J’ai toujours pris le parti, avec mon coach et mes parents aussi, de ne pas trop en faire avant d’être en Juniors. Je veux progresser chaque année sans atteindre le maximum de ce que je peux faire et je ne suis toujours pas à 100% de mes capacités. Mais il y a de gros événements qui vont arriver dans les semaines à venir comme la Cantonale, le Signal d’Ecouves et le Trofee van Vlaanderen en Belgique. Si je peux faire un Top 20 dans une course UCI, ça serait pas mal.

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