Fabien Rondeau : « Je ne pouvais pas continuer comme ça »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Fabien Rondeau sort du Tour de France. Non, il n’a pas croisé le fer avec Tadej Pogacar ou autres Stefan Kung sur le contre-la-montre de 27,2 kilomètres entre Changé et Laval, mais avec ses coéquipiers du Laval Cyclisme 53, il a participé à la fête. "On avait tout une sorte de village pour le club, les partenaires et tout, on a aidé un peu. On a tenu la buvette, plaisante-t-il au retour de l’étape de ce mercredi. Il y a plus fatiguant ça va, c'est toujours sympa de voir le Tour". Un moment privilégié pour un coureur qui n’a pas vécu la saison qu’il aurait aimée, bien qu’il ait récemment redressé la barre en gagnant la Nocturne de Buxerolles. "Ce n’était pas un début de saison simple. Gagner, c'est surprenant, même si c’est une petite course. C’est paradoxal mais j'étais vraiment très heureux, c’est comme un soulagement d'enfin y arriver".

Pour le coureur de 24 ans, c’est un succès bon à prendre. "Je suis plus vers la fin que de le début de ma carrière, entre guillemets. Toute victoire est bonne à prendre, j'espère que ça va enfin vraiment lancer ma saison". Car à l’instar des couleurs qu’il porte, Fabien Rondeau a plus été chocolat qu’il n’a vu la vie en rose sur ce début d’année. "Cette année j'ai vraiment repris l'école, avec plus de 30 heures de cours par semaine. J'ai mis du temps à trouver mon équilibre, je suis passé complètement au travers de mon début de saison, individuellement, et collectivement j'avais du mal à apporter, mais j'essayais de faire au mieux. Après la première manche de Coupe de France à Saint-Étienne, je me suis dit que j'étais vraiment loin du compte, qu’il fallait trouver une solution, et qu’il fallait s'y mettre", se rappelle l’étudiant en BTS Diététique.

« ON FERA LES COMPTES APRÈS L’ÉTÉ »

Pour en finir avec la galère, Fabien Rondeau a alors pris le taureau par les cornes. "J'ai été voir mon chef d'établissement pour trouver des solutions ensemble. Comme des aménagements d'emploi du temps. Il a été compréhensif, on a trouvé un compromis pour que j'ai un peu plus de temps. Puis niveau organisation, il fallait bien gérer les deux". D’autant que cette période de disette était inédite pour lui. "J'étais vraiment frustré de la manière dont ça se passait. C'était un peu nouveau pour moi d’être loin de mon niveau. C'est pour ça qu'au bout d'un moment, j'en ai eu un peu marre de me faire taper dessus, je ne pouvais pas continuer comme ça jusqu'à la fin de la saison". Comme son équipe, d’ailleurs. "On était loin de notre niveau, à part Célestin (Guillon). Il y a eu une grosse remise en question. Maintenant on marche tous bien donc on est beaucoup à vouloir faire des résultats. Du coup on a du mal à se trouver dans le final parfois, alors qu'on pourrait être bien mieux".

L’ancien vainqueur du Grand Prix de Vougy a maintenant relevé la tête. "J'avais trouvé mon équilibre en mai. Je me sentais mieux sur le vélo. J’avais des sensations différentes et je suis en vacances scolaires maintenant. Donc je reprends un rythme de coureur qui ne fait que ça". Pour ce qui pourrait être sa dernière au haut-niveau. "Au début je voulais travailler, mais je me suis dit « profite de ton dernier été, donne tout ». Je n'ai plus aucune prétention de vouloir passer au-dessus, mais le vélo c'est plaisant quand tu peux avoir des résultats. On fera les comptes après l’été". Fabien Rondeau conserve une idée derrière la tête. "J'aimerais être bien sur les courses à étapes. Je n'ai encore jamais gagné un général en Elite, donc c'est le petit objectif caché d'ici la fin de l'année". Bien qu’il ne le soit plus tellement, maintenant.

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