Cédrine Kerbaol : « C’était quelque chose de spécial »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Récente médaillée de bronze sur le contre-la-montre du Championnat de France d’Épinal, Cédrine Kerbaol retrouvait ce samedi le peloton international et le WorldTour à l’occasion de la Course by Le Tour, sur les 107 kilomètres entre Brest et Landerneau. "On avait eu pour consigne de se faire plaisir, prendre les coups quitte à en provoquer. En début de course, il y a Noémie Abgrall puis Maëva Squiban qui ont attaqué. Quand Maeva a attaqué je me suis mise dans sa roue pour faire un bout ensemble, mais on s'est fait reprendre". Mais la Finistérienne de Plouarzel, qui évoluait donc à domicile, ne se résigne pas. "Je connaissais très bien, je savais exactement où ça pouvait commencer à se faire à la pédale. À partir de Rumengol, il commençait à y avoir des bosses". Soit à plus de 80 kilomètres du terme.

C’est justement l’instant choisi par Cédrine Kerbaol pour attaquer à nouveau. Sur les conseils d’une autre Bretonne… Audrey Cordon-Ragot. "À ce moment-là, je discutais avec Audrey, je sais qu'elle est de bon conseil, on s'entend bien. Je lui ai demandé si elle pensait que ça pouvait sortir dans cette partie, elle m'a aiguillée sur quand attaquer. J'ai écouté ses conseils, je suis partie en haut de la bosse. Elle s'est montée assez rapidement, puis ça s'est posé en haut". Et voilà la coureuse de 20 ans partie dans une aventure solitaire. "Je n’ai pas mis la plus grosse attaque de ma vie, rigole-t-elle. Ça a fait rideau direct. C'était le moment clé. Mais je savais très bien qu'arrivée sur le circuit ça allait se réveiller. Je n'espérais pas rester seule jusqu'à la fin, mais j'ai pris du plaisir à faire ça".

« LE PSYCHOLOGIQUE PREND LE DESSUS »

Elle reçoit finalement le soutien d’Elena Pirrone (Valcar-Travel & Service). "Quand elle est revenue, je me suis dit c'est cool pour me reposer et passer des relais ensuite. On s'est bien entendu". Jusqu’à ce que l’Italienne se débarrasse de son adversaire, à une quarantaine de kilomètres du terme. "Dans la Fosse-aux-Loups, elle était plus forte, puis j'avais fait des bornes avant. J'ai essayé de rester le plus longtemps dans le peloton. J'ai fait le yo-yo et retrouvé mes collègues. Mais c’était vraiment cool, j'ai profité". Notamment dans le final, lorsque les meilleures bataillaient bien loin devant elle. "Dans la dernière montée, je n’étais plus en contact avec le peloton. Alors j'ai profité de cette montée pour apprécier le moment. J'étais chez moi, il y avait tous mes proches, tous les copains sur le bord de la route, c'était quelque chose de spécial".

Objectif atteint donc, après 40 kilomètres à l’avant de la course. "Le but était d'être dans l'échappée, j'ai provoqué le coup. On ne jouait pas la gagne. J'ai quand même adoré la course". Un effort qui n’était pas sans rappeler celui d’un chrono, discipline que l’ancienne médaille de bronze chez les Juniors aussi apprécie. "C'est vraiment un effort que j'adore. Être échappée sur une course comme ça, c'est ce que je préfère. Le psychologique prend le dessus, on est heureux d'être là. Les encouragements te font oublier les jambes". Preuve aussi qu’elle s’est remise de ses émotions des Vosges. "Physiquement j'ai bien récupéré, ce qui n'était pas le cas pour la course en ligne où je savais que ça ne le ferait pas après cinq kilomètres. Avec mon podium à Épinal, je suis arrivée sans pression, confiante, même s’il y a une marge énorme entre les filles qui gagnent et moi". Cédrine Kerbaol a réussi sa journée sur ses terres finistériennes.

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