Jérémy Cabot : « Je sais que j’ai ça en moi »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Jérémy Cabot avait senti le coup venir. Le sociétaire du Team TotalEnergies s’est glissé dans la bonne échappée du jour, parti au bout de trois tours. "Tout s’est plus ou moins déroulé comme on l’avait prévu la veille. Ce n’est pas toujours évident de prévoir les scénarios de course. Le circuit nous faisait penser à la Haye-Fouassière il y a deux ans. C’était assez technique et difficile de s’organiser pour le peloton. J’étais vraiment désigné par l’équipe pour être devant comme un coup tactique et non pas juste pour aller dans l’échappée", déclare au micro de DirectVelo le lauréat du Challenge BBB-DirectVelo en 2019.

L'Aubois de bientôt 30 ans savait que ce groupe pouvait aller très loin. "Il y avait des costauds comme Warren (Barguil) et Rémi (Cavagna), ça pouvait aller au bout. C’est sorti en costaud. Tout le monde était un peu cramé quand c’est sorti. Beaucoup de monde se rasseyait. Quand j’ai vu qu’on a pris quatre ou cinq minutes, j’y ai franchement cru. Dans ces cas là : soit une grosse équipe roule vraiment très fort, soit c’est fini". Ses sensations étaient "un peu moyennes" à son goût. "J’avais de la force, mais je n’avais pas l’impression d’avoir totalement récupéré du chrono. En fin de compte, je suis resté tout le temps au même niveau. Dans le final, quand ça s’est lancé, j’étais toujours là".

« IL FALLAIT PRENDRE LE RISQUE, ÇA N’A PAS PAYÉ »

Au début du dernier tour, quand le futur Champion de France Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) a attaqué, il était dans sa roue. "J’ai vu qu’il allait attaquer, je me suis mis débout sur les pédales. Il nous a mis trois mètres et c’était fini. J’ai dit à Damien (Touzé) qu’il fallait y aller tout de suite, sinon c'était mort. Je crois qu’on était mort même avant qu’il ne démarre. On a quand même essayé de rouler un petit peu avant le retour sur la bosse. On s’est dit qu'il allait peut-être se coucher. Mais Rémi ne se couche jamais".

Jérémy Cabot a alors joué une place sur le podium. “J’étais un peu juste au pied de la bosse. J’ai laissé faire. En fait, je n’étais pas si mal que ça, j'ai même attaqué sur le haut. On était tous à la rupture, aucune différence ne s’est faite". Dans le dernier kilomètre, il a tenté son va-tout en lançant le sprint de loin. “Je savais que j’étais le moins rapide du groupe. C’est marrant parce que la veille, j’étais en chambre avec Pierre Latour. On avait parlé un peu du scénario et de comment faire lors d’un sprint. On s’est dit que lancer de loin, c’est pas mal. Je lance d’un peu loin, je le sais. Il y avait ce petit rond point et j’avais peur d’être enfermé après. Si je ne lance pas, je termine à cette place-là. Il fallait prendre le risque, ça n’a pas payé. Honnêtement, je suis un peu dégouté quand même", avoue celui qui termine tout de même dans le Top 5 (voir classement).

« IL Y A DEUX MOIS, J’ÉTAIS AU FOND DU SEAU »

Il se montre malgré tout satisfait de sa performance. “C’est parlant. Ça veut dire que je suis costaud sur ce type de parcours. Il y a deux mois, je pouvais à peine monter sur le vélo. J’étais blessé. J’étais au fond du seau. Là, je fais 5e, c’est énorme. À chaud, c’est un peu la déception qui prime. Il n’y a pas 10000 occasions de jouer un podium sur le Championnat de France. Demain (lundi), ça ira mieux".

Depuis quelques semaines, le 7e de la Mercan'Tour Classic confirme qu’il est sur la bonne pente, lui qui venait déjà de prendre la 7e place du Championnat de France chrono, jeudi. “Je sais que j’ai ça en moi, il faut réussir à le montrer en course. À chaque fois, je progresse un peu plus. L’équipe me fait un peu plus confiance. Ils m’ont envoyé dans l’échappée. Encore une fois, ce n’était pas pour me sacrifier. Les directeurs sportifs m’avaient dit : « C’était un vrai choix, on compte sur toi pour être devant, on te fait confiance si ça va au bout ». J’ai plus de confiance de la part de mon équipe et de mes coéquipiers, ça me donne confiance en moi. C’est un cercle vertueux. Je ne fais que progresser et j’espère que ça va continuer".

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