Louis Richard : « J’arrive à maturité à 25 ans »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Depuis quelques semaines, Louis Richard est un autre coureur. Echappé dans l'étape-reine de l'Alpes Isère Tour (2.2) et vainqueur en Elite Nationale sur la Durtorccha, il a ensuite enchaîné les bons points semaine après semaine. Épinal lui a bien réussi, puisqu’il a décroché une place d’honneur sur le contre-la-montre, avant d’animer la course en ligne, pour finalement échouer à la deuxième place (voir classement), derrière Axel Mariault (Team U Nantes Atlantique). Le coureur de l’EC Saint-Etienne Loire revient avec DirectVelo sur cette ascension fulgurante qui l’a mené sur le podium du Championnat de France.

DirectVelo : Aurais-tu imaginé ça il y a quelques années ?
Louis Richard : Il y a quelques années, c'est sûr que non... Quelques mois pourquoi pas. Mais pas vraiment. Je ne m’attendais pas vraiment à faire le dernier mois que j’ai fait même si dans l’équipe, on m’a toujours dit que j’en étais capable. J’étais déjà content de gagner en Elite, puis de voir que j’étais présent tous les week-ends. Et là, être vice-Champion de France, ça confirme tout le reste, ma forme physique, et ma régularité. 

Que t'inspire cette deuxième place ?
Je ne sais pas trop dire. Dans le final je n'ai pas du tout pensé que je jouais un titre de Champion de France. J'étais juste concentré sur ce qu'il y avait à faire et ce qu'on avait dit au briefing ce matin, à savoir qu'il ne fallait penser qu'à nous jusqu'au dernier kilomètre. J'ai fait mon sprint comme un sprint normal. Je n'ai pas vraiment réalisé. Il n'y a pas de gros regrets à avoir. C'est un sprint à la fraîcheur, je n'ai pas fait d'erreurs. Il ne manque pas grand chose. On dit toujours "et si". Mais j'ai quand même fait une belle course avec beaucoup d'efforts à l'avant. Une saison avec un maillot bleu-blanc-rouge ça fait rêver, mais ce ne sera pas pour cette fois.

« PASSER PRO DEVIENT L’OBJECTIF DE L’ANNÉE »

As-tu aimé ce parcours ?
À la reco pas du tout. On était toujours arrêté aux feux c'était très urbain. En course, chacun a trouvé sa place. C'était assez simple de rester devant, donc j'ai finalement bien aimé. On a toujours tourné dans un faux rythme, il fallait être à la fois patient et faire des efforts, ce n'est pas très confortable. Mais j'aime ces circuits d'usure, quand il y a des kilomètres. J'ai quand même pris du plaisir.

Tu mènes en parallèle des études d'ingénieur, ressens-tu une fierté quant à ton parcours ?
Je perce un peu sur le tard. Ça a pris du temps. J'ai fait mes études, j'ai quatre années de validées à l'INSA en cursus ingénieur, il m'en reste une à faire. On nous donne la possibilité de faire les deux, c'est top. On progresse à notre rythme. Moi il m'a fallu du temps. J'arrive à maturité à 25 ans et c'est comme ça, c'est mon parcours. Je suis heureux parce que depuis que j'ai 18 ans je progresse tous les ans, et ça continue à 25 ans.

Avec tout ce que tu fais depuis plusieurs semaines, tu as désormais envie de tout tenter et passer pro ?
Bien sûr. Au début, je n'y croyais pas du tout, je n'avais clairement pas le niveau. Maintenant quand on commence à jouer la victoire avec des coureurs stagiaires, plus jeunes certes, mais stagiaires, qui ont parfois déjà des contrats, on se dit pourquoi pas moi. Pourquoi ne pas y croire, même si à 25 ans on est considéré comme vieux dans le vélo. J'ai envie de tout faire pour. Ça devient l'objectif de cette année.

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