Lucie Liboreau projetée dans le grand bain

Crédit photo DR

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C’est l’une des belles surprises de la première manche de la Coupe de France Féminine. Samedi dernier, Lucie Liboreau a pris place dans le Top 10 de la Classic Vienne Nouvelle-Aquitaine (voir classement). “Je n’avais pas beaucoup couru jusque-là, seulement la semaine précédente. Je ne savais pas trop où je me situais par rapport au reste du peloton, même si j’ai pas mal travaillé cet hiver. C’est un bon résultat. Je suis contente car l’année dernière, je n’avais pas du tout ce niveau-là et j’aurais été incapable de faire un résultat comme celui-ci en Coupe de France”, se réjouit la sociétaire de la formation Macogep Tornatech auprès de DirectVelo. Et encore ! Elle est persuadée qu’une place dans le Top 5, voire mieux, était envisageable. “J’ai été tassée durant le sprint, c’est un peu rageant. Je ne sais pas ce que ça aurait donné si je n’avais pas été gênée aux 150 mètres…”, promet celle qui se cherche encore une qualité première. “Je me débrouille dans un peu tous les domaines, je ne suis pas une pure sprinteuse mais ça ne me dérange pas d’aller frotter”.

Une chose est certaine : ce résultat va mettre l’athlète originaire et résidente de Blois (Loir-et-Cher) dans de très bonnes dispositions psychologiques pour les courses estivales. Car elle voit déjà dans ce résultat une référence sur laquelle s’appuyer pour l’avenir. Lucie Liboreau n’est qu’Espoir 1 et tenait comme meilleur résultat national, jusqu’à présent, une 11e place sur le dernier Championnat de France Juniors. “C’était le point d’orgue de ma saison, je m’étais préparée spécifiquement pour cette course-là, j’avais tout fait pour y être au top de ma forme. Là, je suis en reprise des compétitions et le but n’était pas d’être déjà à 100%. Donc c’est pratiquement plus intéressant”. Le Championnat de France, justement, elle ne sait pas si elle pourra s’y rendre, dans moins d’un mois maintenant. “Ce sera le lendemain d’une épreuve du Bac. Je risque de finir assez tard et il y aura 4h30 de route entre Blois et Épinal”. Dans tous les cas, son objectif principal sera avant tout le Championnat de France… Espoirs, un peu plus tard dans la saison.

PREMIERS TOURS DE ROUES AVEC ANNA VAN DER BREGGEN ET ANNEMIEK VAN VLEUTEN

Lucie Liboreau est en tout cas visiblement en train de passer un cap. Si elle précise que ses jours de courses pouvaient jusque-là se compter sur les doigts d’une main en 2021, il n’empêche que la jeune cycliste a déjà vécu de grands moments ces dernières semaines. Membre du Team Centre Val de Loire chez les Juniors, elle a fait le choix de rejoindre les Girondins de Bordeaux à l’intersaison. “J’avais besoin de changement, même si j’étais bien au sein de mon club et de mon comité”. Puis durant le printemps, elle s'est vue offrir la possibilité de rouler avec l’équipe UCI affiliée aux Girondins, la Macogep, à l’occasion d’une manche de Coupe d’Espagne. “Et après ça, ils ont décidé de me prendre ! J’ai signé il y a deux semaines seulement”, se marre Lucie Liboreau, qui s’est ainsi retrouvée, au milieu du mois de mai, sur quatre épreuves espagnoles UCI face aux meilleures formations mondiales. “Au départ, ça m’a impressionnée de courir avec Anna van der Breggen ou Annemiek van Vleuten. Je ne pensais pas pouvoir tenir les roues. J’avais évidemment conscience de la grosse marche à franchir mais je me suis accrochée, et ça m’a donné beaucoup de rythme et de confiance. Je suis agréablement surprise. C’est encourageant”.

C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée projetée dans le grand bain d’un seul coup. “Quand je me suis préparée, à côté des gros bus des plus belles équipes, ça m’a fait tout drôle. Quand tu viens des courses régionales où tu te changes dans le coffre de la voiture… ce n’est pas pareil (rires)”. De l’Emakumeen Classic à Durango-Durango, elle a disputé quatre courses d’un jour en moins d’une semaine. Là aussi, il s’agissait d’une grande nouveauté. “Je n’avais jamais enchaîné comme ça, j’ai été surprise car je ne m’étais pas préparée spécifiquement”, concède celle qui a pu compter sur l’appui de Morgan Coston et de Balladyne Tritsch, ses nouvelles coéquipières françaises. “En anglais, je n’ai pas un excellent niveau mais on essaie de communiquer dans les deux langues avec les autres filles de l’équipe. Surtout, les briefs sont en français, c’est bon pour moi !”, conclut en rigolant l’étudiante en Bac Pro Commerce, qui souhaiterait se diriger vers un DEJEPS, sans doute à Tours, à la rentrée prochaine.

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