Julien Jamot : « C’est cruel »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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La ligne était à la fois si proche et si loin. Après un baroud solitaire dans le circuit final de Granville, urbain et technique, Julien Jamot a cru tenir tête à ses adversaires pour s’adjuger la 5e et dernière étape du Tour de la Manche. Mais le coureur du VC Rouen 76 a vu un groupe de contre le reprendre à quatre kilomètres du terme, avant d’être définitivement avalé par le peloton à la flamme rouge. "J'étais vraiment déçu à l'arrivée. À la maison, devant tout le monde…, regrette-t-il, très ému quelques instants après en avoir terminé. Pour moi Granville, c'est mythique. D'être tout seul devant et se faire reprendre dans le dernier tour, c'est cruel. Mais c'est le sport. Il y a pire... mais j'y ai cru quand même".

Originaire de Sottevast, un peu plus au nord dans la Manche, le coureur de 21 ans avait espoir de briller sur ses terres. "Le Tour de la Manche, c'est une course que je vais voir depuis que je suis petit. Ce n'est pas facile aujourd’hui (dimanche). Mais c'était une course géniale, dans le beau temps, devant tout le monde, les amis, la famille". Avec une bosse raide de 400 mètres avant la ligne, la répétition des efforts a coûté cher à Julien Jamot. "Il manque juste un peu de fraicheur sur la fin". Surtout qu’avant de réaliser son numéro solitaire, le 4e de Saint-Brieuc Agglo Tour a pris part à l’échappée matinale, lui qui est sorti après quinze kilomètres de course seulement. "On n'a jamais pris assez de champ avec la « Soja » qui a mis trois coureurs devant. Puis il y a eu un tour de trop à la fin".

« ON DOIT GÉRER LA PRESSION »

Sur ce circuit avec beaucoup d’aménagements urbains, ronds-points et autres passages techniques, Julien Jamot s’est régalé. "C'est un circuit que j'affectionne. Je pense que ça se voyait quand j'étais tout seul. Je prenais du temps dans les virages et les descentes. C’est un circuit vraiment sympa et très usant". Dans le groupe de contre qui le reprend dans le final figure Florentin Lecamus-Lambert, son coéquipier. "Je n'avais plus de jus. J'ai essayé de rouler un peu mais j'étais au bout du bout". Même s’il n’a pas converti l’essai, Julien Jamot a pris sa petite revanche par rapport à la veille. "J'étais déçu d'hier (samedi). J'étais bien mais on a couru un peu à l'envers. Je voulais vraiment me rattraper aujourd'hui (dimanche). Jean-Philippe (Yon, son directeur sportif, NDLR) m'a fait confiance, il nous a donné carte blanche donc j'ai voulu saisir ma chance".

D’un point de vue collectif, le VC Rouen 76 devait se rattraper après une journée de samedi où tout ne s’est pas passé comme prévu. "On était déçu, on a réussi à renverser la vapeur. À l'arrivée sur le circuit on était à quatre devant. Sur le circuit on avait mal géré. Ce qui fait qu'on avait perdu de précieuses secondes pour le général". Mais Julien Jamot dégage du positif de son long week-end. "On peut être content quand même. On n'a pas le général au bout mais c'est une semaine où on a vu du VC Rouen un peu partout. On a la victoire d'Alexis (Pierre). Il y a la frustration du général mais il faut relativiser. On a une équipe très forte mais on doit aussi assumer notre statut. On est surveillé, on doit gérer la pression". Et à titre plus personnel, les compteurs rebasculent au vert pour Julien Jamot. "Je pense que les sensations sont bien revenues maintenant. Il n'y a plus qu'à confirmer et mettre au fond".

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